![Entre les entreprises vandalisées et les infrastructures publiques détruites, la facture des émeutes en Nouvelle-Calédonie est évaluée à 2,2 milliards d'euros.](https://static.latribune.fr/full_width/2372303/nouvelle-caledonie.jpg)
Le gouvernement local de Nouméa a révélé, ce vendredi, que la grave crise que traverse la Nouvelle-Calédonie depuis l'annonce de la réforme électorale a coûté au moins 2,2 milliards d'euros. Selon un document, que l'AFP a pu consulter, le bilan pour le secteur privé s'élève à 1,2 milliard d'euros. Au total, 700 entreprises ont été incendiées, pillées ou vandalisées, dénombre le gouvernement présidé par l'indépendantiste, Louis Mapou. La facture pour les infrastructures publiques se chiffre, elle, à 1 milliard d'euros. 19 écoles sont parties en fumée, ainsi que plusieurs médiathèques, des locaux techniques ou des bureaux, pour un montant de 385,3 millions d'euros.
Ces dommages ont mis au chômage total ou partiel quelque 24.000 personnes, soit 25% du territoire français du Pacifique Sud. La hausse du chômage sur l'ile est évaluée à 234,5 millions d'euros sur l'année. Quant à la facture des pertes de recettes fiscales, de cotisations sociales et de taxes douanières liées à la destruction du tissu économique, elle est estimée à 364,4 millions d'euros.
Des aides insuffisantes selon le patronat local
Au cours des troubles qui ont débuté le 13 mai dernier après le vote par le Parlement de la réforme du corps électoral, 9 personnes sont décédées d'après le dernier bilan des autorités locales. Le Haut-commissariat de la République a annoncé plus tôt cette semaine que l'Etat avait déjà versé plus de 250 millions d'aides publiques pour faire face à la crise. Elus et représentants du patronat locaux s'inquiètent de l'insuffisance de ce montant.
Malgré ces aides et l'annonce par le président de la République, Emmanuel Macron, de la suspension de la réforme du corps électoral, le calme n'est pas encore tout à fait revenu sur l'île. Preuve en est par cette décision du Haut-commissariat de la République sur place, qui a annoncé ce vendredi que les rassemblements seront interdits de samedi matin à dimanche soir, et le couvre-feu, en vigueur depuis le début des violences dans l'archipel, est prolongé jusqu'au 15 juillet.
Les demandes de remise en libertés de militants indépendantistes rejetées
Depuis le début des troubles, ce sont 1.703 personnes qui ont été interpellées. Ce vendredi, la cour d'appel de Nouméa tranchait sur les demandes de remise en liberté de cinq militants indépendantistes incarcérés pour leur rôle présumé dans les récentes émeutes. Le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), Christian Tein, accusé par les autorités d'avoir fomenté les troubles a été maintenu en détention à Mulhouse (Haut-Rhin), ont précisé ses avocats à l'AFP. L'homme de 56 ans, dont le transfert en métropole avait secoué le caillou, s'était revendiqué, lundi, « prisonnier politique » au cours d'une interview aux Dernières Nouvelles d'Alsace.
Quatre autres recours examinés ce vendredi ont été rejetés par la cour d'appel. La justice a, à l'inverse, ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du congrès de Nouvelle-Calédonie, et de Brenda Wanabo, chargée de communication de la CCAT, toutes deux détenues en métropole.
(Avec AFP)