Le taux de chômage connaît une légère baisse au deuxième trimestre

Le taux de chômage est passé à 7,3% contre 7,5% pour les trois premiers mois de l'année. Une baisse est notamment visible chez les jeunes. Néanmoins, la courbe du chômage, en hausse depuis 2023, devrait continuer à grimper cette année.
Le nombre de chômeurs au sens du BIT a diminué de 40.000 et s'est établi à 2,3 millions au deuxième trimestre.
Le nombre de chômeurs au sens du BIT a diminué de 40.000 et s'est établi à 2,3 millions au deuxième trimestre. (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 9 août 2024 à 09h27 et mis à jour à 12h38] C'est une « petite surprise », a souligné l'Insee, ce vendredi. Et pour cause, le taux de chômage a connu une légère baisse au deuxième trimestre de 2024. Selon l'institut de statistiques, il est passé de 7,5% de la population active à 7,3% (soit une baisse de 0,2%). Ainsi, le nombre de chômeurs au sens du BIT, c'est-à-dire sans travail, immédiatement disponibles pour prendre un emploi et qui en recherchent un, a diminué de 40.000 et s'est établi à 2,3 millions.

Une baisse est notamment visible chez les jeunes. Par rapport au premier trimestre, le taux de chômage des 15-24 ans diminue ainsi de 0,4 point de pourcentage. Néanmoins, sur un an, il augmente de 0,8 point, sur un an, pour cette classe d'âge, à 17,7%, tandis qu'il est quasiment stable chez les 25-49 ans comme chez les seniors.

En outre, le halo autour du chômage augmente sur le trimestre (+39.000 personnes) mais diminue sur un an (-25.000), avec 1,9 million de personnes qui souhaitent un emploi, mais ne sont pas considérées au chômage parce qu'elles ne recherchent pas d'emploi ou ne sont pas disponibles.

Enfin, le taux d'emploi des 15-64 ans, plus bas en France que la moyenne européenne et que le gouvernement veut faire augmenter grâce à la réforme des retraites, atteint, lui, avec 69%, son plus haut niveau depuis que l'Insee a commencé à le mesurer en 1975.

La baisse générale observée au deuxième trimestre sonne comme une bonne nouvelle pour la France bien que ce taux à 7,3% demeure « légèrement supérieur à son point bas depuis 1982 » - au sens du Bureau international du travail (BIT), harmonisé au niveau européen - qui est de 7,1%, atteint aux quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2023, précise l'Institut national de la statistique.

Les perspectives de l'Insee pessimistes pour 2024

C'est néanmoins un changement de dynamique après plusieurs trimestres de remontée et une « petite surprise » pour l'Insee qui avait prévu dans sa dernière note de conjoncture que le taux de chômage reste stable au deuxième trimestre avant de remonter légèrement à 7,6% d'ici la fin de l'année, rappelle Vladimir Passeron, responsable du département emploi et revenus d'activité de l'Institut. De même, en juin dernier, la Banque de France estimait que le chômage devrait augmenter jusqu'en 2025 pour atteindre 7,9% de la population active contre 7,8% auparavant.

En effet, « on est dans une phase de ralentissement du marché du travail », souligne le responsable à l'Insee, en rappelant que l'Institut a publié en début de semaine des chiffres de l'emploi salarié en stagnation au deuxième trimestre.

Lire aussiCoup de frein brutal de l'emploi, le chômage devrait encore grimper en 2024 (Insee)

Quant aux créations de postes : après le pic exceptionnel du rebond post-Covid (889.000), elles ont chuté à 513.000 en 2022 et 270.000 en 2023 et ne devraient atteindre que 185.000 postes cette année, selon l'Insee. Un ralentissement qui s'explique également par la fin du « quoi qu'il en coûte ». Du fait de la fermeture du robinet des aides Covid et de moindres subventions à l'apprentissage, les chefs d'entreprises embauchent moins. Ces derniers ont, d'ailleurs, fait état, fin juillet, d'une nette dégradation du climat de l'emploi notamment dans les services, amenant l'Insee à redoubler de prudence pour la deuxième partie de 2024.

De son côté, le ministre de l'Economie démissionnaire, Bruno Le Maire, s'est empressé de saluer les chiffres publiés ce vendredi : « Taux d'emploi au plus haut, chômage en baisse, croissance positive, exportations dynamiques : la France est dans la bonne direction ! Seules la constance et la stabilité donnent des résultats en politique économique », s'est-il réjoui.

Pas de dégradation de la qualité des emplois

De son côté, Vladimir Passeron de l'Insee précise cette hausse du taux d'emploi - à 69% - ne s'est pas traduite par une dégradation de la qualité des emplois. En effet, le taux d'emploi en CDI est supérieur de 0,4 point par rapport à il y un an et de 1,1 point par rapport à avant la crise sanitaire. Le taux d'emploi en CDD et en intérim baisse au contraire de 0,3 point par rapport à fin 2019.

Le taux d'emploi indépendant est enfin en nette hausse, de 0,8 point, tout comme celui des alternants (+0,7 point).

« Jusqu'à la fin de l'année, on devrait plutôt avoir une hausse du chômage qu'une baisse », a déclaré à l'AFP Eric Heyer, directeur du département Analyse et prévision de l'OFCE.

Pour augmenter des salaires qui n'ont pas suivi l'inflation, les entreprises vont devoir restreindre l'emploi pour maintenir leurs marges. « Ça veut dire qu'à croissance donnée, il y aura moins d'emplois créés », explique l'économiste.

Au deuxième trimestre, l'indice du salaire mensuel de base publié vendredi par le ministère du Travail est d'ailleurs en hausse de 2,9% sur un an, tandis que les prix à la consommation ont augmenté de 2% sur la même période.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 11/08/2024 à 19:57
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L'INSEE et Le Maire sont coulés dans le même moule 🙈 La France compte 5.1 millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté fixé à 50 % du niveau de vie médian, et 9.1 millions si l’on utilise le seuil de 60 %, selon les données provisoires 2022 ...

à écrit le 10/08/2024 à 19:17
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On a toujours une formation à vous refiler histoire de faire baisser les sats officielles de France Travail: le demandeur d'emploi n'est plus considéré comme tel car il est en formation. C'est une vraie mine d'or pour les associations clientélistes q...

à écrit le 10/08/2024 à 15:59
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Qu'on le pinaille ou pas, le taux de chômage est encore trop élevé en France, mais il a bien baissé ces dernières années. En parallèle avec l’allégement de l’imposition sur les valeurs mobilières, sur les revenus d’investissements, et donc sur l’inve...

à écrit le 09/08/2024 à 21:32
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Et une forte hausse au troisième. Ou pour être plus précis en septembre...

à écrit le 09/08/2024 à 13:40
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Attention les chiffres du chômage sont un bidouillage permanent pour éviter de montrer la réalité aux citoyens. Des chiffres Potemkine en quelque sorte! Le réel nous impose de considérer comme chômeurs tous ceux qui: 1) n'ont pas d'emploi ou bien ont...

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