Emmanuel Macron : « Il faut préparer le pays pour un cadre exigeant en matière de finances publiques »

Par latribune.fr  |   |  969  mots
Emmanuel Macron prenait la parole ce vendredi à l'issue de la présentation du remaniement la veille. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)
Alors que plusieurs « ajustements » au sein du gouvernement ont été annoncés jeudi -- Gabriel Attal à l'Education nationale et l'arrivée à la Santé d'Aurélien Rousseau notamment -- le président de la République prenait la parole ce vendredi.

[Article publié le vendredi 21 juillet à 12H03 et mis à jour à 12H28] « Il faut préparer en quelque sorte le pays pour un cadre exigeant et de l'ordre en matière de finances publiques », a prévenu Emmanuel Macron, ce vendredi. Le chef de l'Etat a pris la parole en amont du Conseil des ministres. L'occasion de détailler les chantiers de la rentrée qui, selon lui, « vont se structurer autour de plusieurs thématiques » dont « la stratégie des finances publiques qui seule nous permet d'être fort » et qui « donne le chemin d'un remboursement de la dette » et qui prévoit également de « continuer la baisse des impôts » et « la gestion de nos déficit ».

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Autre priorité de la rentrée selon Emmanuel Macron, « la nation française, sportive, va rentrer dans une heure durant laquelle il faut projeter le pays », s'est-il réjoui évoquant « un moment d'organisation collective ». « Dès septembre nous allons accueillir la coupe du monde de Rugby sur près de deux mois et nous rentrerons sur la phase finale des Jeux olympiques et paralympiques 2024. Ces événements sont une manière aussi de projeter le pays vers une fierté inédite », a-t-il ajouté.

Enfin, « la planification écologique va structurer l'agenda de rentrée », a-t-il rappelé, citant également le sujet de l'immigration « sur lequel nous aurons à travailler avec toutes les oppositions constructives et républicaines ».

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Gabriel Attal à l'Education nationale, Aurélien Rousseau à la Santé

Jeudi, plusieurs changements ont, en effet, été annoncés au sein du gouvernement : Aurélien Rousseau, l'ancien directeur de cabinet d'Elisabeth Borne à Matignon, prend ainsi la tête du ministère de la Santé. Benjamin du gouvernement, Gabriel Attal est désormais le plus jeune ministre de l'Education nationale de la Ve République.

La députée Renaissance Aurore Bergé remplace Jean-Christophe Combe au ministère des Solidarités; le député MoDem Philippe Vigier obtient le portefeuille des Outre-mer à la place de Jean-François Carenco; le député Renaissance Thomas Cazenave récupère les Comptes publics.

Quant à la députée Renaissance Sabrina Agresti-Roubache et le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, ils sont respectivement nommés à la Ville et au Logement, des attributions qui revenaient jusqu'alors à Olivier Klein, qui quitte le gouvernement.

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Prisca Thevenot, jusqu'alors porte-parole des députés Renaissance, récupère, elle, le secrétariat d'Etat en charge du Service national universel. La députée Fadila Khattabi remplace Geneviève Darrieussecq aux Personnes handicapées.

« Être ministre ce n'est pas parler dans le poste mais mettre en oeuvre des décisions »

Cette prise de parole a donc également été l'occasion pour Emmanuel Macron de leur rappeler leur rôle dans ce gouvernement. « Ce projet, ce cap et ces éléments de rentrées, nous aurons à les servir avec exigence et responsabilité. Il est attendu cela des membres du gouvernement », a-t-il rappelé, dénonçant « la violence langagière et les comportements inappropriés [qui] prennent trop de place dans la vie publique ».

« Il est aussi attendu de la collégialité. J'attends de vous de l'efficacité », a-t-il encore ajouté à l'intention de la nouvelle équipe gouvernementale, les incitant à « redoubler d'énergie pour que la vie change en vrai et que par les décisions qui sont les vôtres vous puissiez les mettre en oeuvre ».

« Ce qui suppose que les ministres dirigent leurs administrations. Être ministre ce n'est pas parler dans le poste mais mettre en oeuvre des décisions qui correspondent à une stratégie, une politique que mène la Première ministre. Il faut diriger les administrations, c'est indispensable », a-t-il encore insisté.

Enfin, Emmanuel Macron a invité les ministres à travailler davantage avec les maires : « plus on déconcentre, plus on met les décisions au service du terrain, plus on a des résultats probants », a-t-il estimé. « C'est pourquoi je poursuivrai cette méthode nouvelle : celle du conseil national de la refondation », a-t-il conclu, indiquant vouloir l'utiliser « sur beaucoup de chantiers en particulier en matière de santé et d'éducation ».

Un remaniement limité

C'est néanmoins un remaniement limité qui a été présenté la veille puisque les poids lourds restent à leur poste à l'issue de ce remaniement présenté comme « technique » par l'entourage d'Emmanuel Macron : Bruno Le Maire à l'Economie, Gérald Darmanin à l'Intérieur, Catherine Colonna aux Affaires étrangères, Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Dussopt au Travail, Christope Béchu à la Transition écologique et même Olivier Véran, un temps donné partant, comme porte-parole du gouvernement.

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Un choix justifié par le président, ce vendredi : « Depuis plus d'un an sous l'autorité de la premier ministre plusieurs gouvernements ont pu avancer et mettre un œuvre le programme sur lequel j'ai été élu en 2022. Vous avez traversé les budgets, la réforme des retraites, des textes importants en matière d'économies et d'énergie et la mise en oeuvre de la feuille de route des 100 jours, c'est pourquoi j'ai choisi la continuité pour les temps qui s'ouvrent devant nous », a-t-il expliqué, rappelant avoir réaffirmé « avec clarté » sa confiance à la Première ministre qui « a fait le choix de [lui] proposer 8 nouveaux ministres ».

Et de tancer ceux qui prédisent un immobilisme pour ce gouvernement qui ne bénéficie pas d'une majorité à l'Assemblée nationale : « Oui le pays avance avec un cap d'indépendance et de justice avec ces quatre chantiers et sur lesquels nous continuerons d'agir ». Quatre chantiers qui consistent en : la réindustrialisation et le plein emploi, le « progrès », en rendant notamment « nos services publics plus efficaces », la planification écologique et l'ordre républicain.