Budget 2025 : Bruno Le Maire va proposer des baisses de crédits « significatives » pour les ministères

Le ministre de l'Economie compte envoyer des propositions de plafonds de dépenses largement réduits pour chaque ministère. Il s'engage à respecter les délais pour déposer le projet de budget début octobre, alors qu'il appartiendra au nouveau gouvernement de décider du serrage de vis en 2025.
Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie.
Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie. (Crédits : Reuters)

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a indiqué ce mercredi qu'il enverrait « cette semaine » au Premier ministre des propositions de plafonds de dépenses significativement réduits pour chaque ministère, afin de disposer à temps d'un budget 2025 malgré le blocage politique.

« Ce que je vais proposer, c'est d'abord de respecter les délais pour qu'il y ait un budget en temps et en heure », a déclaré le ministre démissionnaire sur France 2.

« On n'est pas en retard. Je vais envoyer dès cette semaine des propositions de crédits ministère par ministère au Premier ministre Gabriel Attal (...) pour qu'il puisse signifier lui-même à ces différents ministères le montant de crédits dont ils disposeront en 2025 », a-t-il expliqué. Ces crédits pour 2025 seront « inférieurs » à ceux de 2024 « dans des proportions qui seront significatives » afin d'assurer le redressement des finances publiques, fortement dégradées, a-t-il ajouté.

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Un projet de budget pour le 1er octobre

Selon la loi organique relative aux lois de finances (Lolf), le projet de budget (ou projet de loi de finances) doit être déposé au Parlement « au plus tard le premier mardi d'octobre », qui tombe cette année le 1er octobre.

« Les délais sont très importants. Il faut que ces lettres plafonds, c'est-à-dire les crédits des ministères, soient envoyées avant le 15 août » par le Premier ministre, a insisté Bruno Le Maire.

« J'enverrai mes propositions d'ici la fin de la semaine pour que le prochain gouvernement puisse, le 1er octobre, présenter comme c'est d'usage depuis 1958, le budget pour la France », a-t-il dit.

Il reviendra au prochain gouvernement, issu des législatives anticipées, de décider de l'ampleur du serrage de vis nécessaire en 2025, selon Bruno Le Maire. En mars, le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave avait estimé à 20 milliards d'euros le montant des économies nécessaires en 2025. « Ma proposition sera une réduction des dépenses et le retour à l'équilibre en 2027. Si le prochain gouvernement veut faire autre chose, toutes les options seront ouvertes, il aura la liberté de le faire », a assuré Bruno Le Maire, évoquant un budget « adaptable ».

Le ministre a réitéré en juillet son opposition au programme économique de l'union de la gauche sous la bannière Nouveau Front populaire, qui contient selon lui des « dépenses irresponsables », ajoutant : « Ce ne sont pas de nouvelles dépenses qu'il faut engager en 2025, mais un nouveau train d'économies ». Avec une Assemblée nationale sans majorité claire à l'issue des législatives, l'adoption du projet de loi de finances pour 2025 promet d'être complexe.

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25 milliards pour 2024

D'autant que l'étau se resserre pour 2024. D'après Bruno Le Maire, le France doit déjà économiser 25 milliards d'euros cette année. « Soyons précis : en 2024, nous devons dégager 25 milliards d'euros d'économies pour tenir nos objectifs de finances publiques. Nous devons le faire maintenant ou bien il sera trop tard car la France divergera définitivement de ses 19 partenaires de la zone euro. Ce serait une faute économique et politique majeure », a estimé le ministre mi-juillet dans une tribune au Figaro.

Bruno Le Maire avait alors précisé à ce moment qu'il allait signer « un courrier de notification à tous les ministères » qui « va marquer une réduction de dépenses pour tous les ministères de 5 milliards d'euros » et qu'ils allaient geler « tous les crédits au-dessus de ces plafonds ».

A ce jour, 15 milliards d'euros d'économies ont déjà été « exécutés », selon Bruno Le Maire. Dix milliards d'économies annoncés début 2024 ont déjà été actés dans les dépenses de l'État et la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité doit permettre de récupérer 5 milliards d'euros. Restent à trouver 10 milliards d'euros d'économies : 5 milliards vont donc être demandés aux ministères, deux milliards aux collectivités locales et trois milliards devraient être dégagés par une taxation des rentes plus efficace sur les énergéticiens, a rappelé le ministre en juillet.

Déficit public excessif

La pression est forte, notamment au niveau européen. L'Union européenne a formellement lancé vendredi dernier, à quelques heures de la cérémonie des Jeux olympiques à Paris, les procédures pour déficits publics excessifs ciblant sept Etats membres, dont la France.

En effet, le pays a dépassé l'an dernier la limite de déficits publics fixée à 3% du produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité, qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Le déficit français a ainsi dérapé à 5,5% en 2023. Il doit aussi réduire sa dette qui s'est creusée à presque 3.160 milliards d'euros à fin mars, soit près de 111% du PIB.

Outre la France, ces décisions visent l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte. Les déficits les plus élevés de l'UE ont été enregistrés l'an dernier en Italie (7,4% du PIB), en Hongrie (6,7%), en Roumanie (6,6%) et en Pologne (5,1%).

Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l'avenir ces règles budgétaires, sous peine de sanctions financières. Ces règles ont été mises en sommeil après 2020 à cause de la crise économique liée au Covid puis à la guerre en Ukraine. Elles ont été réformées et réactivées cette année. Le Pacte de stabilité prévoit en principe des sanctions financières à hauteur de 0,1% du PIB par an pour les pays qui ne mettront pas en œuvre les corrections imposées, soit près de 2,5 milliards d'euros dans le cas de la France. En réalité, ces punitions - politiquement explosives - n'ont jamais été appliquées.

La France, dont la dette atteint 110% du PIB, a été la plupart du temps en procédure de déficit excessif depuis la création de l'euro au tournant des années 2000. Elle en était toutefois sortie en 2017.

(Avec AFP)

Commentaires 16
à écrit le 01/08/2024 à 14:53
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mince, je pensais qu'il y avait eu des élections dernièrement et que le gouvernement d'atall était démissionnaire?

le 03/08/2024 à 19:16
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Je crois qu'on est très nombreux à se demander la même chose lol !

à écrit le 01/08/2024 à 14:07
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il est aussi le responsable de l'escroquerie des autoroutes a flux libre celle auquel ou personne ne sait ni ni comment regler le peage. donc c'est une arnaque du pouvoir actuel qui a valide cette escroquerie ainsi que le concessionaire autoroute...

à écrit le 01/08/2024 à 12:35
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Sait-il au moins comment s'écrit le phénomène économique de r.é.c.e.s.s.i.o.n et d'où proviennent-elles ? Ah non, j'oubliais, lui, il préfère le qualificatif de c.r.o.i.s.s.a.n.c.e - n.é.g.a.t.i.v.e. Ploutocrate !

à écrit le 01/08/2024 à 9:17
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[ Budget 2025 : Bruno Le Maire va proposer des baisses de crédits "significatives" pour les ministères ] Vive Bozo Le Maire2 le roi de la piste... Et désormais des chartes de bonne conduite budgétaire. Ainsi le naufrage économique de la Fra...

à écrit le 01/08/2024 à 9:06
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Ce qui va être compliqué, c'est que compte tenu de l'addiction du privé aux politiques publiques, des coupes vont fatalement engendrer des pertes d'emplois alors que le nombre de faillites laisse penser qu'on va au delà du rattrapage post-Covid...

à écrit le 01/08/2024 à 8:24
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Quand on est ministre d'un gouvernement démissionnaire, on expédie les affaires courantes : on ne prépare pas le budget de l'année prochaine... Mais peut-être nos ministres se maintiennent-ils trop longtemps au pouvoir, sans qu'un nouveau gouverneme...

à écrit le 31/07/2024 à 19:22
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Il attend de partir poue faire des propositions que le suivant va annuler...comme c est petit, on dirait du hollande, bienveillance dans la tolerance en moins

à écrit le 31/07/2024 à 18:37
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Bonjour, bon ils faut dire qu'il n'y a plus d'argent facile... Donc les économies sont a envisager a tous les étages... Mais avant toute chose, les élites doivent impérativement donner l'exemple... Bien sûr, ils ne faut pas le dire..

à écrit le 31/07/2024 à 18:14
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Voilà une économie facile, plus de JO d'hiver. Et puis après on supprime la buvette de l'assemblée nationale et on nourrit les sénateurs avec le restau U de Jussieu. On arrête l'hermine et les épées pour les académiciens. On supprime le défilé du 14 ...

à écrit le 31/07/2024 à 17:07
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Bercy est l'outil utilisé par l'Europe pour étrangler la France. Leur objectif est simple , dissoudre la France dans l'Europe et pour cela la France doit ne plus fonctionner. Son système , son armée , sa culture , ses forces ... tout ceci doit êtr...

à écrit le 31/07/2024 à 16:51
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Qui peut encore le croire ????????

à écrit le 31/07/2024 à 14:17
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MDR ! Alors les gogos qui ont vraiment cru que la démocratie existait encore en ce monde gouverné par le pognon ? Tu votes, tu te déplaces, tu y crois...et rien.

à écrit le 31/07/2024 à 12:38
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Pour économiser un max ne serait il pas temps que les anciens ministres, sénateurs, membres des assemblés et surtout les anciens présidents perdent les avantages à vie et payent eux même pour les chauffeurs gardes du corps?... Et surtout que le budg...

à écrit le 31/07/2024 à 12:07
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Demander 2 Milliards aux collectivités locales c'est très bien, mais faut accompagner cette demande par un plafonnement de la taxe foncière pour que les dites collectivités ne se paient pas sur les contribuables.

à écrit le 31/07/2024 à 11:45
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Heu?!? Il n'y a pas eu des élections récemment 😅😅 la FRANCE Une démocratie 🤣🤣🤣🤣🤣🤣

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