Mode : comment faire « label » à la plage

Cet été, renouvelez votre garde-robe sans culpabilité avec notre sélection de marques françaises qui s’engagent sur le plan environnemental.
Maillot de bain Fresh and Salt, 140 euros.
Maillot de bain Fresh and Salt, 140 euros. (Crédits : © LTD / F&S)

L'impact climatique de la mode n'est plus à démontrer. L'industrie est la deuxième source de pollution derrière le secteur pétrolier. Conséquence : les consommateurs et les marques veulent toujours davantage de produits plus vertueux, plus locaux. Les labels déferlent : Peta, GOTS, ou encore RJC pour la joaillerie... difficiles à identifier. Pour vous simplifier la tâche, La Tribune Dimanche a déniché quelques produits ou accessoires de plage français, stylés et responsables. Et un label écolo qui monte.

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Mode : comment faire « label » à la plage

 Modèle Ara de Ba&sh, 295 euros. (Crédits : ©LTD/BA&SH)

Un sac en raphia, fibre naturelle millénaire (Ba&sh)

Sur les podiums printemps-été 2024, le sac était plébiscité dans sa forme la plus maximaliste. Les défilés de l'homme au mois de juin sont venus réveiller une envie nouvelle : le raphia signe un retour éclatant, sous forme de chemises comme de chaussures ou de vestes légères. Les moins aventuriers, pas encore convaincus par le total look, pourront se tourner vers Ba&sh pour des sacs tressés, colorés, ou plus neutres dans la teinte jaune passé reconnaissable entre toutes. La marque fondée en 2003 vient d'obtenir le label B Corp (lire encadré) avec un résultat record parmi les enseignes françaises de textile : 98 points sur 200.

Un maillot en fibres écoresponsables (Fresh and Salt)

Pour la pièce essentielle de la garde-robe estivale, c'est sur le site Fresh and Salt que se cachent les prochains indispensables. La marque a fait de l'Econyl une de ses matières principales. Cette fibre de nylon 100 % recyclée et recyclable à l'infini est fabriquée à partir de déchets plastiques, principalement trouvés dans les océans. « La collection 2024 comprend 90 % de matières labellisées écoresponsables », explique Marine de Seynes, fondatrice de la marque. « Les labels qui se concentrent sur une matière, comme RWS [Responsible Wool Standard, pour la production de laine] ou GOTS [Global Organic Textile Standard, pour le textile bio], apportent eux aussi des gages de qualité pertinents, ajoute Léonore Garnier. Ils suivent le procédé de fabrication et la provenance, et jusqu'au mode de culture pour certains. » Les designs des maillots, aux accents californiens, permettent une légère touche bohème, accordés aux envies de la saison.

Des lunettes de soleil en acétate (Chloé)

Les paires de solaires constituent l'un des achats de marques de luxe les plus accessibles. On aime en changer, les perdre au fond d'un sac. Mieux vaut alors investir dans des modèles résistants et biosourcés. Chloé a substitué de l'acétate au traditionnel plastique pour fabriquer les montures de ses lunettes. La maison a été la première en France à décrocher, en octobre 2021, la certification B Corp (lire encadré). « Contrairement à d'autres labels, l'entreprise est ici auditée dans son intégralité, jusqu'à sa chaîne de production et aux conditions de travail des employés », apprécie Léonore Garnier, chargée de mission en développement durable à la Fédération de la haute couture et de la mode. Passée par l'Institut français de la mode, où son mémoire s'orientait déjà sur des solutions renouvelables dans le secteur, elle se concentre aujourd'hui sur l'écoresponsabilité et les défis qu'elle pose à cette industrie dans son ensemble.

Une crème solaire biodégradable (SVR)

On ne le dira jamais assez, pour un bronzage maximisé, il faut se protéger ! Il existe aujourd'hui des finis satinés sur une peau qui ne demande qu'à se baigner. Mais, chaque année, ce sont près de 25 000 tonnes de protections UV qui polluent les eaux de la planète. Pour remédier à ce problème, certaines marques développent désormais des produits biodégradables. C'est le cas des produits du laboratoire dermatologique SVR. Les quatre filtres organiques contenus dans la gamme Sun Secure, plus protecteurs que les filtres minéraux, ont passé les tests d'écotoxicité et de biodégradabilité de l'Organisation internationale de normalisation (ISO). L'emballage, lui, est conçu en plastique recyclé et recyclable.

Mode : comment faire « label » à la plage

Sandales Gloria de chez Sézane,165 euros. (Crédits : ©LTD/SÉZANE)

Des sandales en cuir au tannage végétal (Sézane)

Elle aussi adoubée par B Corp (82,6/200), la marque lancée par Morgane Sézalory il y a onze ans, a le statut d'entreprise à mission. Il lui permet d'ancrer ses motivations écologiques dans sa structure juridique, mais ne certifie que les engagements internes de la société, sans prendre en compte les prestataires extérieurs. Les magasins sont par exemple alimentés par des énergies renouvelables. Concernant les différentes pièces proposées, cinq labels différents attestent l'écoresponsabilité des matières utilisées. Le cuir des sandales bénéficie d'une attention particulière puisqu'il s'agit d'une matière plus sensible : 80 % des peaux subissent un tannage végétal.

Connaissez-vous la certification B Corp ?

De plus en plus influente, la certification B Corp est délivrée par l'ONG B Lab, installée aux États-Unis, qui accompagne les sociétés à but lucratif de tous secteurs dans une transition vers des modèles économiques plus respectueux des normes RSE. Son système d'évaluation comprend des critères sociaux (gouvernance et collectivité), environnementaux et économiques. Reconnue à l'international, elle doit être renouvelée tous les trois ans. Face aux critiques de scores pourtant assez bas, Léonore Garnier objecte que « tous secteurs confondus, peu de sociétés affichent plus de 120 points ». L'échelle B Corp est conçue pour « laisser de la place à l'amélioration, en étant exigeante et holistique ». Aujourd'hui, cocher tous les critères relève de l'inaccessible. La marque s'en approchant le plus, Patagonia, reste une exception avec 166 points. Son modèle économique est unique : depuis 2022, l'entreprise a été cédée par son fondateur, Yvon Chouinard, à l'ONG Holdfast Collective, qui utilise les dividendes pour mener ses combats écologiques lorsqu'ils ne sont pas réinvestis dans Patagonia.

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Commentaire 1
à écrit le 21/07/2024 à 11:48
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Pour acheter le plus vertueux écologiquement possible, je suis désolé les mais mais c'est l'économie circulaire vers laquelle il faut se tourner or l'imagination des français le leur permet de faire avec ce qui existe déjà. Vendons notre made in Fran...

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