Athlètes et artistes, dieux de l'Olympia

Des performances célèbrent le lien entre art et sport, tel le concert d’Ibrahim Maalouf avec Bob Beamon.
Alexis Campion
Le trompettiste Ibrahim Maalouf avec le champion olympique d’athlétisme Bob Beamon.
Le trompettiste Ibrahim Maalouf avec le champion olympique d’athlétisme Bob Beamon. (Crédits : LTD / Dice)

Que la fête commence ! Hier soir, à Paris, l'Opéra Garnier a ouvert ses portes à deux représentations exceptionnelles d'Apaches, show coordonné par le Daft Punk Thomas Bangalter et le chorégraphe Saïdo Lehlouh avec 75 danseurs confrontant ballet classique, hip-hop, krump et waacking. À partir de demain, trois jours durant, l'Olympia prend le relais de cette fête du sport et de la création entièrement gratuite : le célèbre music-hall parisien propose trois après-midi et soirées poétiques et per-formatives unissant athlètes et artistes. Cirque dans l'eau, danse en bande dessinée ou trampoline en ballet : tout un parcours d'attractions peu communes a été installé à tous les étages du célèbre music-hall, sous-sol, salle de billard, foyer, balcon... Des champions comme Damien Droin (trampoline) ou Arnaud Assoumani (saut en longueur paralympique) présentent des numéros miraculeux où art et sport ne font qu'un. Un bassin a même été aménagé au parking ; on y découvre les acrobaties en apnée des circassiens Frédéri Vernier et Sébastien Davis-VanGelder. Mardi, c'est Enki Bilal, inventeur en 1992 du chessboxing dans une de ses bandes dessinées, qui signera les costumes et la scénographie de deux matchs d'anthologie de cette discipline combinant boxe et jeu d'échecs.

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Le clou de cette programmation pensée par la chorégraphe Dominique Hervieu (directrice Culture de Paris 2024 et, à ce titre, des 2 500 projets labellisés Olympiade culturelle depuis trois ans) est prévu mercredi soir. À deux jours de l'ouverture des Jeux, Ibrahim Maalouf donnera un concert gratuit avec, aux percussions, le légendaire athlète américain Bob Beamon. Connu pour avoir pulvérisé, en 1968 à Mexico, le record mondial du saut en longueur de 55 centimètres (resté inégalé plus de vingt ans), ce champion aujourd'hui âgé de 77 ans a toujours été, par ailleurs, batteur de jazz. « Nous nous en sommes rendu compte en dressant l'inventaire très riche des olympiens qui pratiquent un art et nous l'avons contacté, raconte Dominique Hervieu. Il était enchanté à l'idée de jouer à l'Olympia au moment des JO. »

« Il a dansé comme un fou »

De son côté, Ibrahim Maalouf confesse avoir d'abord « eu peur de la rencontre un peu forcée », mais nous garantit dans la même phrase qu'il a été vite rassuré. « On m'a montré des vidéos de Beamon jouant avec ses potes qui se débrouillent tous très bien, et quand je l'ai rencontré j'ai compris que j'avais affaire à un artiste, un gars qui joue depuis toujours. » Ils se voient pour la première fois en avril dernier à New York, où passe la tournée américaine du trompettiste star.

« Cette fois-là, j'ai eu peur qu'il déteste mon concert car c'est très électro et il est d'une génération plus acoustique, mais il a dansé comme un fou, poursuit Maalouf. On a parlé de la place de l'improvisation dans la musique et dans son sport, du métissage, de la société. C'est un passionné hyperdoué, un papa papy qu'on aimerait tous avoir, à la fois très humble et au taquet sur tout ce qui se passe, très à l'écoute. »

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Alexis Campion

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