Pétrole : ExxonMobil dans le vert, Chevron déçoit au deuxième trimestre

Les majors pétrolières américaines affichent des résultats contrastés à mi-année. Si le géant du gaz et du pétrole, ExxonMobil, réalise un bon deuxième trimestre, ce n'est pas le cas de son concurrent, Chevron, qui affiche une chute de son bénéfice net, en raison d'une baisse des marges sur le raffinage.
La major pétrolière américaine, ExxonMobil, a réalisé un excellent deuxième trimestre.
La major pétrolière américaine, ExxonMobil, a réalisé un excellent deuxième trimestre. (Crédits : Lucas Jackson)

Deux majors pétrolières américaines, mais des résultats différents : D'une part des résultats pour le géant du gaz et du pétrole, ExxonMobil, qui ont dépassé les attentes au deuxième trimestre, profitant d'un record de production, ainsi que de synergies plus généreuses que prévues liées notamment au récent rachat de Pioneer Natural Ressources. D'autre part, Chevron, son rival, qui, à l'inverse, a vu son bénéfice net flancher, sous l'effet principalement d'une baisse des marges sur le raffinage.

Dans le détail, le chiffre d'affaires d'ExxonMobil a progressé de plus de 12% pour atteindre 93,06 milliards de dollars, tandis que le bénéfice net a bondi de 17,26% à 9,24 milliards de dollars, dépassant le consensus des analystes de Factset - respectivement 90,09 et 8,64 milliards de dollars. Dilué par action et à données comparables - indicateur privilégié par les marchés - le bénéfice net ressort à 2,14 dollars tandis que les analystes avaient anticipé 2,02 dollars.

À l'inverse, le groupe Chevron a annoncé, ce vendredi, un bénéfice net en repli de 26% au deuxième trimestre. Entre avril et juin, le groupe a enregistré un résultat net de 4,4 milliards de dollars, contre 6 milliards un an plus tôt, lesté par des marges de raffinage en recul. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels - référence pour les marchés -, le bénéfice est en baisse (-17,2% sur un an) à 2,55 dollars, inférieur au niveau attendu en moyenne par les analystes. Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 4,7% à 51,18 milliards de dollars, supérieur aux attentes.

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Stratégie gagnante pour Exxon

« La fusion avec Pioneer, finalisée cinq mois plus rapidement que des transactions similaires et qui a transformé de manière fondamentale les activités de production, a contribué au résultat à hauteur de 500 millions de dollars au cours des deux premiers mois après la finalisation, avec une production record », a expliqué le groupe dans un communiqué, mentionnant « une contribution et des synergies d'intégration dépassant les attentes ».

Il a également souligné les records de production au Guyana et dans le bassin permien, l'une des régions américaines, à l'ouest du Texas, riches en pétrole et en gaz de schiste. Concernant le Guyana, considéré comme le nouvel eldorado des énergies fossiles, le groupe de Spring (Texas) a demandé aux autorités locales leur feu vert pour un septième développement dans le projet Hammerhead, ce qui lui permettrait de récolter 120.000 à 180.000 barils supplémentaires quotidiennement à partir de 2029.

Au final, la production nette d'ExxonMobil ces trois derniers mois a bondi de 15% par rapport au premier trimestre, soit l'équivalent de 574.000 barils supplémentaires par jour, s'est réjoui le groupe, qui a ainsi atteint un niveau de production jamais réalisé depuis la fusion d'Exxon et de Mobil en novembre 1999. Le résultat de cette branche s'est hissé à 7,07 milliards, contre 5,66 milliards au trimestre précédent.

Baisse des marges sur le raffinage

Du côté de Chevron, l'activité raffinage et distribution s'est elle nettement repliée. Aux Etats-Unis, elle a généré pour l'entreprise un bénéfice de 280 millions de dollars, en chute de 74%, « principalement en raison de la baisse des marges sur les ventes de produits raffinés et de la hausse des charges d'exploitation », a pointé le groupe dans son communiqué. Même tendance à l'international, avec un bénéfice en recul de 26% à 317 millions de dollars, lui aussi rogné par la baisse des marges.

Mais ce phénomène a aussi été constaté chez ExxonMobil qui a relevé une poursuite de la baisse des marges dans le raffinage ainsi que des cours du gaz par rapport aux niveaux historiquement hauts de l'année précédente. Dans cette branche, il a constaté que la croissance de la demande avait largement était couverte par l'ajout de nouvelles capacités, en particulier l'expansion de sa raffinerie de Beaumont (Texas), qui a partiellement compensé des coûts de maintenance plus élevés que prévus et les conséquences de la sortie de certaines activités annexes. Au final, le résultat de cette branche a glissé pour Exxon de 1,37 milliard au premier trimestre à 946 millions au deuxième.

Malgré les difficultés, l'optimisme demeure chez Chevron

« Malgré les récents arrêts opérationnels et la baisse des marges, nous restons prêts à générer une croissance significative des bénéfices et des flux de trésorerie à long terme », a affirmé Mike Wirth, PDG de Chevron, cité dans le communiqué du groupe.

La production de Chevron a augmenté de 11% au second trimestre, grâce notamment à l'intégration de PDC Energy, entreprise américaine rachetée l'an dernier. Chevron a aussi mis en avant la productivité de ses sites dans le bassin Permien (bassin sédimentaire riche en hydrocarbures de l'ouest du Texas et au sud-est du Nouveau-Mexique) et dans le bassin de Denver-Julesburg (du Colorado au Kansas).

Des résultats en léger repli pour Total

La major pétrolière française a connu un deuxième trimestre plus difficile que prévu. La multinationale a enregistré un bénéfice net en baisse de 7%, sur un an, au deuxième trimestre, à 3,8 milliards d'euros. Sur cette période, la major pétro-gazière affiche un résultat net ajusté de 4,7 milliards de dollars. C'est moins que ce qui était attendu. En effet, selon les données de LSEG, les analystes attendaient en moyenne un résultat net ajusté de 4,96 milliards de dollars.

« Ce trimestre n'est qu'une petite secousse qui ne change pas l'histoire de TotalEnergies à moyen et long termes », rassure Ahmed Ben Salem, analyste chez Oddo BHF.

En 2023, Total avait réalisé un bénéfice inédit de 21,4 milliards de dollars, soit le meilleur résultat de son histoire.

(Avec AFP)

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