![Selon le Gifen, syndicat professionnel du nucléaire, les TPE et PME constituent 85% des entreprises actives dans la filière nucléaire française, soit un tissu de plus de 2.500 entreprises employant près de 40.000 salariés.](https://static.latribune.fr/full_width/2320963/centrale-nucleaire-de-cruas.jpg)
L'équipementier du nucléaire Alfeor, lancé en septembre par « Les Equipes du Made in France » d'Arnaud Montebourg et la société d'investissement Otium Capital, a annoncé ce mardi deux nouvelles acquisitions : la société Delta Metal et le laboratoire Effitech.
Elles « confirment l'ambition d'Alfeor de construire un équipementier leader en fédérant des PME au sein d'une entreprise de taille intermédiaire (ETI) industrielle », a déclaré la société Alfeor dans un communiqué.
Ces acquisitions doivent permettre de renforcer « les expertises et les capacités de production d'Alfeor » dans la « fabrication d'éléments de fixations métallurgiques à hautes exigences » (Delta Metal) et dans « les essais et analyses métallurgiques et mécaniques » (laboratoire Effitech).
Deux premières acquisitions en mai
Elles s'ajoutent aux deux premières acquisitions : la PME française TSM (traitement de surface et mécanique) et la société belge Les Ateliers de la Meuse (chaudronnerie et usinage), annoncées le 21 mai dernier.
« Avec ces quatre acquisitions, Alfeor atteint un chiffre d'affaires consolidé de 30 millions d'euros et emploie 200 collaborateurs », indique le communiqué. La société est née en septembre 2023 de l'association entre « Les Equipes du Made in France » de l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et le fonds d'investissements Otium Capital.
Et l'équipementier ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin. « Au-delà de ces quatre premières acquisitions, Alfeor entend poursuivre un développement rapide et est en discussion avec de nombreuses PME » qui cherchent à « pérenniser leur entreprise, accélérer leur développement et atteindre une taille critique afin d'être mieux armées pour répondre aux attentes croissantes des grands donneurs d'ordres » de la filière, tels qu'EDF et Framatome.
2.500 entreprises dans la filière nucléaire
« En peu de temps, Alfeor réalise quatre acquisitions clés, reflétant la conviction partagée par les PME de contribuer à la renaissance de la filière nucléaire française et européenne », s'est félicité Arnaud Montebourg, cofondateur et également président du conseil de surveillance d'Alfeor, dans le communiqué. « Alfeor confirme ainsi son ambition de devenir un équipementier de référence dans le secteur nucléaire (et un) leader français et européen », a-t-il ajouté.
Pour ce faire, Alfeor compte « racheter, investir et développer » des PME sous-traitantes de la filière, « afin de fédérer au sein d'une entreprise de taille intermédiaire indépendante leurs savoir-faire à haute-technicité et à forte valeur ajoutée », tels que la chaudronnerie, l'usinage et les contrôles non destructifs qui seront vendus notamment à EDF pour la construction et l'entretien de ces centrales nucléaires.
D'autant que, selon le Gifen, syndicat professionnel du nucléaire, les TPE et PME constituent 85% des entreprises actives dans la filière nucléaire française, soit un tissu de plus de 2.500 entreprises employant près de 40.000 salariés. Longtemps mise en jachère faute de projets industriels, celle-ci doit répondre au défi de la relance de l'atome en France, avec au moins six réacteurs de nouvelle génération à construire et des centrales vieillissantes à prolonger.
Une filière abandonnée
La filière nucléaire française « a souffert de l'abandon pendant plusieurs décennies. Le moment est venu de la reconstruire », avait déclaré l'ancien ministre l'Economie, cofondateur et président du conseil de surveillance d'Alfeor, en septembre. « Le gouvernement, EDF, Framatome la reconstruisent par le haut. Alfeor la reconstruit par le bas en consolidant, unissant, rachetant, investissant dans ces dizaines de PME pour en faire un équipementier de premier rang à capacité et ambition mondiales », avait-il ajouté à l'époque.
Il s'agit donc d'un projet ambitieux, pour cet habitué des investissements surprenants. Après avoir été ministre sous François Hollande puis avoir tenté un retour en politique infructueux en 2022, l'homme politique s'est spécialisé dans l'entreprenariat. En 2018 déjà, il a fondé l'entreprise productrice de miel « Made in France » « Bleu Blanc Ruche » avant de faire la même chose avec les amandes françaises en cofondant en 2022 « la Compagnie des Amandes ». En 2023, il a aussi été nommé président de la maison de ventes aux enchères Pierre Bergé & Associés.
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