Nucléaire : lancé par Arnaud Montebourg, l'équipementier Alfeor poursuit son ambition et rachète deux nouvelles PME

Avec ces deux nouvelles acquisitions, qui s'ajoutent à deux premières officialisées le mois dernier, Alfeor espère ainsi « fédérer au sein d'une entreprise de taille intermédiaire indépendante leurs savoir-faire à haute-technicité et à forte valeur ajoutée »
Selon le Gifen, syndicat professionnel du nucléaire, les TPE et PME constituent 85% des entreprises actives dans la filière nucléaire française, soit un tissu de plus de 2.500 entreprises employant près de 40.000 salariés.
Selon le Gifen, syndicat professionnel du nucléaire, les TPE et PME constituent 85% des entreprises actives dans la filière nucléaire française, soit un tissu de plus de 2.500 entreprises employant près de 40.000 salariés. (Crédits : Wikimedia Commons)

L'équipementier du nucléaire Alfeor, lancé en septembre par « Les Equipes du Made in France » d'Arnaud Montebourg et la société d'investissement Otium Capital, a annoncé ce mardi deux nouvelles acquisitions : la société Delta Metal et le laboratoire Effitech.

Elles « confirment l'ambition d'Alfeor de construire un équipementier leader en fédérant des PME au sein d'une entreprise de taille intermédiaire (ETI) industrielle », a déclaré la société Alfeor dans un communiqué.

Ces acquisitions doivent permettre de renforcer « les expertises et les capacités de production d'Alfeor » dans la « fabrication d'éléments de fixations métallurgiques à hautes exigences » (Delta Metal) et dans « les essais et analyses métallurgiques et mécaniques » (laboratoire Effitech).

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Deux premières acquisitions en mai

Elles s'ajoutent aux deux premières acquisitions : la PME française TSM (traitement de surface et mécanique) et la société belge Les Ateliers de la Meuse (chaudronnerie et usinage), annoncées le 21 mai dernier.

« Avec ces quatre acquisitions, Alfeor atteint un chiffre d'affaires consolidé de 30 millions d'euros et emploie 200 collaborateurs », indique le communiqué. La société est née en septembre 2023 de l'association entre « Les Equipes du Made in France » de l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg et le fonds d'investissements Otium Capital.

Et l'équipementier ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin. « Au-delà de ces quatre premières acquisitions, Alfeor entend poursuivre un développement rapide et est en discussion avec de nombreuses PME » qui cherchent à « pérenniser leur entreprise, accélérer leur développement et atteindre une taille critique afin d'être mieux armées pour répondre aux attentes croissantes des grands donneurs d'ordres » de la filière, tels qu'EDF et Framatome.

2.500 entreprises dans la filière nucléaire

« En peu de temps, Alfeor réalise quatre acquisitions clés, reflétant la conviction partagée par les PME de contribuer à la renaissance de la filière nucléaire française et européenne », s'est félicité Arnaud Montebourg, cofondateur et également président du conseil de surveillance d'Alfeor, dans le communiqué. « Alfeor confirme ainsi son ambition de devenir un équipementier de référence dans le secteur nucléaire (et un) leader français et européen », a-t-il ajouté.

Pour ce faire, Alfeor compte « racheter, investir et développer » des PME sous-traitantes de la filière, « afin de fédérer au sein d'une entreprise de taille intermédiaire indépendante leurs savoir-faire à haute-technicité et à forte valeur ajoutée », tels que la chaudronnerie, l'usinage et les contrôles non destructifs qui seront vendus notamment à EDF pour la construction et l'entretien de ces centrales nucléaires.

D'autant que, selon le Gifen, syndicat professionnel du nucléaire, les TPE et PME constituent 85% des entreprises actives dans la filière nucléaire française, soit un tissu de plus de 2.500 entreprises employant près de 40.000 salariés. Longtemps mise en jachère faute de projets industriels, celle-ci doit répondre au défi de la relance de l'atome en France, avec au moins six réacteurs de nouvelle génération à construire et des centrales vieillissantes à prolonger.

Une filière abandonnée

La filière nucléaire française « a souffert de l'abandon pendant plusieurs décennies. Le moment est venu de la reconstruire », avait déclaré l'ancien ministre l'Economie, cofondateur et président du conseil de surveillance d'Alfeor, en septembre. « Le gouvernement, EDF, Framatome la reconstruisent par le haut. Alfeor la reconstruit par le bas en consolidant, unissant, rachetant, investissant dans ces dizaines de PME pour en faire un équipementier de premier rang à capacité et ambition mondiales », avait-il ajouté à l'époque.

Il s'agit donc d'un projet ambitieux, pour cet habitué des investissements surprenants. Après avoir été ministre sous François Hollande puis avoir tenté un retour en politique infructueux en 2022, l'homme politique s'est spécialisé dans l'entreprenariat. En 2018 déjà, il a fondé l'entreprise productrice de miel « Made in France » « Bleu Blanc Ruche » avant de faire la même chose avec les amandes françaises en cofondant en 2022 « la Compagnie des Amandes ». En 2023, il a aussi été nommé président de la maison de ventes aux enchères Pierre Bergé & Associés.

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Commentaires 7
à écrit le 05/06/2024 à 10:55
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Arnaud Montebourg comme futur président de la République. Retour au Septenat, renouvelable une fois

à écrit le 04/06/2024 à 13:26
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Alfeor est une societe de conseil au capital social de 260.000 euros, creee fin 2023, c'est tres limite pour se prendre pour une entreprise du Mittelstand!! on a bien compris ce qu'il se trame derriere, entre potes!!!! on ne cree pas ex nihilo une en...

le 05/06/2024 à 15:48
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Au début des années 80, un certain Vincent Bolloré était le patron d'une obscure petite PME familiale bretonne fabriquant du papier à cigarettes OCB. Plus de 40 ans plus tard...c'est un homme puissant et riche. Avec une première mise en fond sous la ...

à écrit le 04/06/2024 à 10:39
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Cette collusion argent public-gains privés est d'abord et avant tout dérangeante car elle a mit notre économie à genoux. Et même si un ou deux cas sur dix fonctionne, les cas qui ne fonctionnent pas, et même s'ils étaient en minorité, sapent l'ensemb...

le 04/06/2024 à 11:09
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Otium Capital est une société d'investissement gérant les actifs de Pierre-Edouard Stérin, entrepreneur, fondateur de SmartbBox Groupe. Ce n'est pas de l'argent public. Il est vrai que l'argent des appels d'offres du nucléaire est public mais travail...

le 04/06/2024 à 11:35
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Je veux bien le croire mais comment y penser en premier lieu dans un monde dans lequel les banques centrales prêtent aux banque privées pour prêter aux États ? Puis je ne suis absolument pas contre un investissement public mais pour la France et tou...

le 04/06/2024 à 14:47
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@Dossier 51 - C'est très juste, arrêtons les dizaines de milliards de subventions aux renouvelables et voyons comment leurs promoteurs s'en sortent seuls face au marché, avec ces énergies dont ils ne cessent de répéter qu'elles sont très concurrentie...

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