Chaque année, selon le ministère de l'Intérieur, quelque 211.400 cambriolages de logements, ont été commis en France (hors Mayotte) en 2022, soit plus d'un toutes les trois minutes. Ce chiffre marque une hausse de 11% par rapport à l'année précédente. Si l'Île-de-France, la région PACA ou le Rhône-Alpes sont historiquement les territoires les plus touchés, d'autres jusqu'alors préservés connaissent une recrudescence inédite du fléau. C'est le cas notamment de la Bretagne (+ 41% entre 2021 et 2022) et des Pays de la Loire (+ 21%). Et le risque est encore plus important en période de vacances.
Alexandre Froment-Curtil, le directeur général de Verisure, note un besoin croissant de sécurisation :
« Une étude réalisée en mai dernier en partenariat avec l'institut Ipsos (sur un échantillon de 1.000 personnes) montre qu'un Français sur 2 est inquiet de laisser son logement inoccupé durant l'été. Une inquiétude particulièrement évoquée par les plus jeunes, de 18 à 34 ans (53%) et les Français habitant en maison individuelle (53% contre 37% en appartement). Et phénomène nouveau : les squats sont également redoutés par un quart des Français. »
Un marché très concurrentiel
Alors que les cambriolages ont connu un rebond de 3% en 2023, d'après cette étude, le secteur de la télésurveillance est un des plus dynamiques à l'échelle nationale. « C'est un marché sous-pénétré (-10% de pénétration des foyers en France) qui ne cesse de progresser », poursuit Alexandre Froment-Curtil. Selon les données de l'Atlas 2023 d'En Toute Sécurité, journal bimensuel spécialisé dans la sécurité, le chiffre d'affaires de la filière a augmenté de 9% en 2022 pour atteindre près d'1,2 milliard d'euros. De quoi attirer la convoitise de multiples acteurs répertoriés dans différentes catégories : les généralistes de la surveillance, de la sécurité, les sociétés multiservices et celles spécialisées dans la télésurveillance. D'après la plateforme Statista, le nombre d'entreprises du secteur de la sécurité et de la télésurveillance est passé de 9.425 entreprises en 2009 à près de 12.000 en 2019.
« Développé dans les années 1980, le marché de l'alarme télésurveillée est très fragmenté avec quelques grandes entreprises et de nombreuses PME mais il est difficile de chiffrer avec précision le nombre d'entreprises qui entrent et sortent continuellement », indique Alexandre Froment-Curtil.
Dans ce paysage, l'entreprise Verisure qui existe depuis 35 ans et détient toute sa chaîne de valeurs, avec notamment 200 ingénieurs R&D en Europe, se présente comme la cheffe de file de son secteur en Europe avec une croissance annuelle de 15% environ (470 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 - le volume d'affaires pour l'exercice 2023 sera publié en octobre prochain, ndlr) et plus de 737.000 clients en France à fin 2022 (90.000 à 100.000 clients supplémentaires par an).
D'après son patron, elle se placerait ainsi devant le groupe norvégien Sector Alarm (sa filiale tricolore emploie 900 personnes avec 52 agences en France). Parmi les principaux autres opérateurs, citons également l'entreprise strasbourgeoise EPS (pour Euro Protection Surveillance) qui enregistre 202 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022 et Homiris (250 millions d'euros de chiffre d'affaires).
250 nouveaux emplois tous les ans
Verisure s'appuie aujourd'hui sur près de 4.000 collaborateurs, répartis entre son siège social à Antony (Hauts-de-Seine), ses 100 agences commerciales et ses trois centres de télésurveillance.
« Nous créons 250 nouveaux emplois tous les ans. »
D'après Alexandre Froment-Curtil, l'entreprise n'aurait pas de mal à recruter. « Pour les métiers de terrain (techniciens et vendeurs), nous pouvons recevoir en moyenne 100 CV pour un poste. Nous ouvrons nos portes à tous les candidats qui ont les bonnes valeurs. Nous ne regardons pas en premier l'expérience ni le CV mais la détermination. » De quoi attirer plus de profils avec à la clé « une promesse de formation et de mobilité très forte ». Alexandre Froment-Curtil observe donc « un faible turn-over » hormis sur les métiers de terrain.
Ouvert en 2019 à Angers, son plus grand plateau de télésurveillance emploie quant à lui 470 collaborateurs répartis sur dix métiers (télésurveillance, support technique, service client, vente additionnelle...). Ici le turn-over ne dépasserait pas les 5% et le taux de mobilité serait de 25%. 100 nouveaux emplois seront créés d'ici à la fin de l'année avec notamment l'ouverture d'un nouveau plateau au cours du dernier trimestre. Soit 500 salariés en tout. « La promesse sera tenue ! »
Prochaines étapes de développement
Afin de grignoter encore quelques parts de marché, Verisure mise sur l'innovation technologique avec « une montée en puissance sur l'expérience client ». Alors que les intrusions se font principalement par la porte d'entrée, l'opérateur souhaite développer certaines solutions, comme des serrures et sonnettes connectées, sur le marché français.
Ayant atteint une taille critique, Verisure prévoit aussi de lancer un service client dédié aux « petits » professionnels (pharmacie, dentiste, épicerie...) qui représentent 15% de son portefeuille clients.
« Le tourisme en Corse est broyé par les dysfonctionnements » (César Filippi, GHR)
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