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C'est la potion amère pour Vodafone Espagne. Un mois seulement après son passage sous le giron du fonds Zegona Communications, cette ancienne branche du géant britannique du mobile Vodafone a annoncé qu'il comptait se séparer de près de 1.200 postes. C'est plus du tiers des effectifs du groupe, qui en compte aujourd'hui 3.200. Dans un communiqué publié ce mercredi, l'entreprise a annoncé que cette « procédure de licenciement collectif » constituait « la seule formule pour garantir la viabilité et la compétitivité » de l'opérateur.
Vodafone Espagne affirme être aujourd'hui mal en point, malmené par une concurrence il est vrai féroce depuis des années dans le pays. L'état-major du groupe justifie cette mesure, destinée à réduire franchement les coûts, par des ventes en baisse de 8% et la perte de 400.000 clients sur les deux dernières années. Les syndicats, eux, sont d'emblée montés au créneau. L'UGT a dénoncé dans un communiqué « la voracité d'une direction incapable de trouver de vraies solutions aux problèmes réels qui ont touché Vodafone Espagne, et l'inaction d'une administration qui n'a demandé aucune garantie d'emploi lors de l'approbation de la vente au fonds Zegona ».
Le paysage concurrentiel reste difficile
Le gouvernement espagnol a, de fait, donné sa bénédiction à ce rachat le 14 mai dernier. Au total, Zegona Communications a déboursé 5 milliards d'euros. Madrid a précisé que son feu vert était lié aux engagements de Zegona en matière « d'investissements ». Le fonds a promis de mettre en œuvre « à moyen terme, un plan d'investissement très important tant dans le domaine de la téléphonie fixe que du mobile ». Mais sans préciser ses intentions concernant la baisse des coûts, qui était une inquiétude forte des représentants du personnel.
Vodafone Espagne demeure, quoi qu'il en soit, confronté à un paysage concurrentiel difficile. La récente fusion entre ses rivaux Orange et MasMovil (qui ont donné naissance à MasOrange) a accouché du premier opérateur du pays en nombre de clients, avec d'importantes capacités d'investissement. En outre, le roumain Digi, qui a largement contribué à la guerre des prix en Espagne ces dernières années, s'est renforcé en acquérant des fréquences mobiles à l'occasion de ce deal. Il s'agissait d'une volonté de la Commission européenne, afin qu'il puisse continuer à animer la compétition sur le marché.
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