Télécoms : Xavier Niel met le cap sur la Belgique en prenant 6% de Proximus

Le « trublion » français des télécoms a annoncé, ce mardi, être entré au capital de l’opérateur historique belge. Le milliardaire se présente comme « un partenaire de long terme ». Il retrouvera, sur ce marché, son vieux rival Orange.
Pierre Manière
Xavier Niel, le fondateur de Free en France.
Xavier Niel, le fondateur de Free en France. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Depuis des mois, Xavier Niel ne cachait pas ses envies d'ailleurs. Les bons résultats d'Iliad, la maison-mère de Free, donnent visiblement des ailes au milliardaire, qui est déjà présent en Italie, en Pologne, en Irlande, à Monaco ou encore en Suisse. Ce mardi, Xavier Niel a annoncé qu'il avait pris 6% dans l'opérateur historique belge Proximus. Cet investissement, dont le montant n'a pas été dévoilé, a été réalisé via sa société Carraun, où est logé sa participation dans Eir Telecom.

Dans un communiqué, Xavier Niel se félicite de son arrivée chez Proximus. « Je suis intéressé depuis de nombreuses années par le marché belge, dont l'économie est forte et où une approche réglementaire saine a conduit à un secteur des télécommunications dynamique, affirme-t-il. Au fil des ans, Proximus a su s'adapter à un environnement télécom en pleine mutation et a su demeurer le leader national. Ce serait un honneur et un privilège pour nous de pouvoir contribuer, en tant que partenaire de long terme, au futur de Proximus. » Carraun se dit, par ailleurs, « prêt à coopérer avec la direction de Proximus » pour développer l'opérateur.

Bataille à venir avec Orange

En Belgique, Xavier Niel croisera le fer avec un opérateur qu'il connaît bien, et qui n'est autre qu'Orange. L'opérateur historique français y dispose d'une importante filiale, Orange Belgium. Celle-ci a passé un cap, en mars dernier, en rachetant le câblo-opérateur Voo. L'opération a permis à Orange de se renforcer sur le créneau, stratégique, de l'Internet fixe, alors qu'il ne disposait pas, jusqu'à présent, de réseau propre en Belgique.

Proximus a-t-il vocation, à terme, à modifier sa stratégie avec l'arrivée - et peut-être un renforcement à venir - de Xavier Niel au capital ? Pourrait-il, par exemple et comme en France ou en Italie, adopter une stratégie tarifaire plus agressive pour ferrer davantage d'abonnés ? Ce qui est sûr, c'est que les prix des télécoms demeurent particulièrement élevés en Belgique. D'après l'IPBT, le régulateur belge du secteur, il faut, a minima, y débourser 70 euros par mois pour disposer de l'Internet à très haut débit, de la télévision et de la téléphonie fixe. C'est-à-dire deux fois plus qu'en France.

Sur le Vieux Continent, Xavier Niel, qui n'est pas peu fier d'avoir bâti un « champion paneuropéen des télécoms », n'a peut-être pas fini ses emplettes. L'an dernier, il s'est notamment offert 2,5% du géant britannique Vodafone, après avoir échoué à racheter sa filiale italienne pour la marier à Iliad Italia. En Espagne, Iliad est souvent cité pour reprendre un jour, si l'opportunité se présentait, Vodafone Espagne. Xavier Niel pourrait aussi, possiblement, se positionner sur Meo, l'opérateur historique portugais que Patrick Drahi a mis en vente pour éponger une partie de ses dettes...

L'appétit de Xavier Niel va de pair avec ses bons résultats économiques et commerciaux. Ce même mardi, Iliad a fait état d'une croissance record au titre du troisième trimestre. Ses ventes ont progressé de plus de 10%, à 6,8 milliards d'euros, sur les neuf premiers mois de l'année. En France, son premier marché, celles-ci ont progressé de 8,3%, à près de 4,5 milliards d'euros. Iliad a engrangé 324.000 nouveaux abonnés au troisième trimestre, dont 274.000 sur le mobile, 50.000 dans l'Internet fixe. Free revendique, ainsi, « la place de leader » en termes de recrutements d'abonnés. L'opérateur profite notamment de la stratégie de hausse des prix de ses rivaux Orange, SFR, Bouygues Telecom, pour faire le plein.

L'Italie en plein croissance

En Italie aussi, les affaires se portent bien. Iliad Italia, qui s'est lancé en 2018, a séduit 382.000 nouveaux abonnés au troisième trimestre, dont 359.000 dans le mobile. Sur la même période, son chiffre d'affaires a progressé de 13%, à 238 millions d'euros. Enfin en Pologne, les ventes ont progressé, au troisième trimestre, de près de 8%, à 512 millions d'euros.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 15/11/2023 à 15:56
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comment ca se fait qu'il investit en belgique au lieu d'investir dans la fibre en france, hein? que fait l'arcep ultra independante qui passe son temps a taper sur orange et sfr, pour faire des investissements lourds qui seront mis a titre quasi grat...

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