BT : les économies de coûts dopent le cours de Bourse

Le géant britannique des télécoms, qui a mis en place un vaste plan pour réduire ses effectifs et ses coûts, séduit à nouveau les investisseurs. Son cours de Bourse a progressé de près de 40% depuis le début du mois de mai.
Pierre Manière
Allison Kirkby, la patronne de BT.
Allison Kirkby, la patronne de BT. (Crédits : Reuters)

La nouvelle a suscité la curiosité des marchés. Jeudi dernier, le milliardaire mexicain Carlos Slim, a annoncé, via un communiqué, prendre une participation de 3% dans BT, pour un montant avoisinant les 400 millions de livres. Cette offensive intervient alors que le géant britannique des télécoms, et opérateur historique, se refait depuis quelques semaines une santé en Bourse. Le titre bénéficie aujourd'hui de l'engouement des investisseurs. Depuis le début du mois de mai, il a progressé de 38%, à 141 pence.

Les investisseurs, et Carlos Slim en tête, saluent la dynamique de BT. L'opérateur, dont Allison Kirkby, ex-patronne du suédois Telia, a pris la tête en février dernier, n'a pourtant pas affiché de résultats particulièrement brillants. Le 16 mai dernier, le groupe a publié un chiffre d'affaires annuel en petite hausse de 1%, à 20,8 milliards de livres, couplé à un bénéfice net divisé par deux par rapport à l'exercice précédent, à 855 millions de livres. Mais c'est surtout sa capacité à se serrer la ceinture qui rassure les marchés. Le groupe a, en effet, annoncé avoir atteint un an plus tôt que prévu un objectif de réduction de coûts de 3 milliards de livres annoncé en mai 2020.

55.000 postes supprimés

Mieux, l'état-major de l'opérateur a annoncé un plan d'économies de même ampleur d'ici à 2029. Il y a un an, BT a lancé une vaste opération de restructuration, marquée par la suppression de 55.000 postes, soit pas moins de 42% de ses effectifs, d'ici à 2030. Aux yeux de la direction, toutes les opportunités pour réduire les coûts sont bonnes à prendre. C'est la raison qui a poussé le groupe à vendre la BT Tower. Cette tour célèbre était, jusqu'en 1980, la plus haute bâtisse de Londres. Elle a finalement été cédée par l'opérateur, en début d'année, à un groupe hôtelier américain pour 275 millions de livres.

En parallèle, BT considère désormais que ses investissements dans les réseaux, qui s'élèvent annuellement à 4,8 milliards de livres, ont vocation à décroître. La direction estime notamment le déploiement de la fibre optique, qui est particulièrement coûteux, a atteint un pic, et que la facture va progressivement s'alléger. Toutes ces mesures doivent, au final, permettre à l'opérateur de dégager du cash. Allison Kirkby a ainsi annoncé, le mois dernier, une augmentation du dividende de 3,9%, à 8 pence par actions.

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Cela ravira, sous nul doute, le premier actionnaire de BT, qui n'est autre que Patrick Drahi. Le magnat des télécoms, propriétaire de SFR en France, possède près du quart du capital de l'opérateur britannique. Mais il faudra voir, à plus long terme, si cette politique de forte réduction des coûts permettra à BT, qui a beaucoup souffert de la concurrence ces dernières années, de se relancer.

Pierre Manière

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