Néonatologie : la technologie ligérienne NatéoSanté s'exporte en Inde

Localisée en Loire-Atlantique, NatéoSanté, medtech experte dans le développement de solutions professionnelles de contrôle et de purification de l’air, équipe dorénavant l’hôpital public pour femmes Bai Gangabai, en Inde. Une étape stratégique dans sa conquête internationale. Explications.
Depuis avril, la technologie française NatéoSanté se déploie en Inde pour purifier l’air du service de néonatologie au sein de l'hôpital public Bai Gangabai.
Depuis avril, la technologie française NatéoSanté se déploie en Inde pour purifier l’air du service de néonatologie au sein de l'hôpital public Bai Gangabai. (Crédits : NatéoSanté.)

En Europe, la pollution atmosphérique reste nettement supérieure aux niveaux recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui représente une menace considérable pour notre santé. Selon la dernière évaluation de l'impact de la qualité de l'air sur la santé de l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), qui a été publiée en novembre dernier, 253,000 décès auraient pu être évités dans l'Union européenne si les concentrations de particules fines avaient respecté les recommandations de l'OMS. Les niveaux de pollution atmosphérique restent également dangereusement élevés dans de nombreuses régions du monde.

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Des solutions pour lutter contre la pollution atmosphérique

Face à cet enjeu de santé publique majeur, des acteurs innovent pour proposer des solutions et lutter contre ce problème. A l'instar du suisse IQAIR, du finlandais Genano ou encore du suédois Camfil, quelques-uns se partagent également le marché français, comme AirInSpace (Yvelines) ou ATA Médical. « Il s'agit d'un marché pas encore mature », note Frédéric Serre, directeur général de Natéo Santé (15 salariés).

Fondée en 2009, cette entreprise, qui refuse de communiquer sur son chiffre d'affaires, conçoit et fabrique des solutions de mesure et de traitement de l'air intérieur à l'usage des professionnels, notamment dans le milieu hospitalier où des champignons, des bactéries ou des virus transmis par gouttelettes aéroportées (coronavirus, bronchiolite, tuberculose...) représentent un risque significatif pour la santé des patients, du personnel médical et des visiteurs. Cette medtech installée dans la région nantaise a co-développé trois produits fabriqués dans les Pays de la Loire, en partenariat avec un réseau de partenaires industriels (comme Airbus) situés à moins de 150 kilomètres de son siège (Saint-Hilaire-de-Chaléons). Elle revendique plus de 20 000 dispositifs mobiles installés de part le monde.

« Une première victoire commerciale »

Un savoir-faire que la SAS nantaise exporte désormais en Inde où le pays est confronté à une pollution atmosphérique alarmante.

« Le taux de particules fines y est supérieur à 50 microgrammes quand l'OMS recommande normalement de ne pas dépasser 15 microgrammes », pointe le patron de Natéo Santé, Frédéric Serre.

D'après une étude réalisée en 2019 par des chercheurs du Global Observatory on Pollution and Health du Boston College, de l'Indian Council of Medical Research, et de la Public Health Foundation of India, la pollution atmosphérique serait en effet responsable de la mort de 1,67 million de personnes chaque année, soit 17,8% du total des décès.

Dans ce contexte, la jeune pousse française vient de signer un contrat de trois ans (jusqu'en 2027), dont le montant reste confidentiel, avec LisaMed, un expert indien d'équipements médicaux, pour déployer sa technologie, tout d'abord au sein de l'hôpital Bai Gangabai dédié à la santé des femmes et des enfants (50 admissions et 30 accouchements par jour) et de son service néonatologie.

Le partenaire indien se charge de la distribution, de l'installation ainsi que de la formation du personnel. Depuis avril dernier, cet établissement s'est donc vu équipé d'une dizaine de purificateurs EOLIS Air Manager 1200 capables de capturer les microparticules ainsi que les bactéries et les virus, dont ceux d'une taille équivalente au coronavirus, mais aussi de détruire les odeurs et les Composés organiques volatils (COV) et d'assainir l'air et les surfaces en une heure. En parallèle, trois moniteurs Air Coach, qui mesurent la qualité de l'air intérieur et scannent le CO2 et tous types de polluants (particules fines, COV, formaldéhyde) ont également été installés.

Objectif:  déployer la technologie dans tout l'établissement (services pédiatrie, maladies respiratoires sévères...) mais aussi de conquérir plus largement le marché indien.

Accélérer à l'export

Ce partenariat marque d'ailleurs une étape importante dans le développement de NatéoSanté à l'international alors que l'entreprise connaît un ralentissement économique en France où la crise de l'hôpital public est loin d'être résolue. Après avoir équipé en tout plus de 500 établissements (hôpitaux, centres de soins, écoles et crèches), elle compte donc « accélérer » en Europe et en Asie Pacifique où la société connaît « 100% de croissance » au cours du premier semestre 2024 comparé à la même période l'an passé.

Aujourd'hui, la société réalise déjà 43% de son chiffre d'affaires à l'export où elle a équipé des établissements de santé dans plus de 50 pays. « 33% de notre volume d'affaires est réalisé en Europe, Moyen-Orient et Afrique et 10% en Asie », précise le directeur qui a l'ambition de « réaliser 70% de chiffre d'affaires à l'export dans les trois à six ans à venir ».

L'enjeu est de se renforcer dans certains pays européens mais aussi au Moyen-Orient où « une personne sur quatre est atteinte d'asthme ». En Asie, NatéoSanté souhaite privilégier bien entendu l'Inde mais aussi d'autres pays comme l'Australie, la Thaïlande et le Vietnam où la medtech nantaise est déjà présente. Elle n'exclut pas non plus d'ouvrir une filiale en Asie. « Nous regardons également le marché nord-américain où nos produits ne sont pas encore déployés. Le Canada, et le Québec en particulier, pourrait être une belle porte d'entrée pour le développement futur de la société. » Une prochaine étape attendue dès 2025.

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Commentaire 1
à écrit le 22/07/2024 à 9:08
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L'idée est bonne et louable maintenant nos dirigeants nous ont imposé la pollution comme environnement immédiat, l'air, la terre et l'eau sont complètements pollués, la plupart des cancers viennent de là aussi on peut quand même plutôt que de cherche...

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