Publicité numérique : Google visé par une procédure à 14 milliards de livres au Royaume-Uni

Le géant de la tech est accusé d’abus de position dominante sur le marché de la publicité numérique au Royaume-Uni. L’entreprise américaine fait face à une plainte en nom collectif de plaignants qui estiment les dommages causés par Google à 13,6 milliards de livres. En mars, l’Autorité de la concurrence française a sanctionné la firme à hauteur de 250 millions d’euros sur le dossier des droits voisins.
Google a été sanctionné d'une amende de 250 millions d'euros ce printemps sur le sujet des droits voisins.
Google a été sanctionné d'une amende de 250 millions d'euros ce printemps sur le sujet des droits voisins. (Crédits : Steve Marcus)

C'est une procédure qui pourrait coûter très cher à Google. Un tribunal britannique a donné, mercredi 5 juin, son feu vert à une plainte en nom collectif visant le géant américain de la tech, accusé d'abus de position dominante sur le marché de la publicité numérique, pour des dommages estimés par les plaignants à 13,6 milliards de livres (16 milliards d'euros).

Les plaignants soutiennent « que Google a abusé de sa position dominante sur le marché des technologies publicitaires et causé des pertes importantes aux éditeurs en ligne britanniques », selon un communiqué de leurs avocats.

Concrètement, ils accusent Google d'avoir réduit les revenus des éditeurs de contenus en faisant monter les prix d'utilisation de sa plateforme publicitaire tout en faisant baisser leurs recettes issues des annonces en ligne.

Ils indiquent, par ailleurs, agir au nom de toutes les personnes qui ont « publié du contenu sur des sites web ou des applications mobiles contenant des blocs publicitaires pour lesquels elles ont perçu des revenus entre le 1er janvier 2014 et le 30 novembre 2022 ».

Une procédure « opportuniste », selon Google

« Ce procès est spéculatif et opportuniste. Nous nous y opposerons vigoureusement et sur la base des faits », a réagi le directeur juridique de Google, Oliver Bethell, dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Google travaille de manière constructive avec des éditeurs [de contenu] au Royaume-Uni et en Europe », a-t-il ajouté, assurant que les outils publicitaires de l'entreprise « aidaient des millions de sites web et d'applications à financer leur contenu ».

Au cours de la procédure, Google avait notamment soutenu que la plainte n'était « pas suffisamment étayée » et critiquait la méthodologie des plaignants, des arguments rejetés par le tribunal qui a décidé de « faire droit à la demande (...) de procédure collective », selon le texte de la décision du Tribunal d'appel de la concurrence, consulté par l'AFP. Une date de procès n'a pas encore été fixée

Par ailleurs, Google est également ciblé par une autre action de groupe à 7 milliards de livres au Royaume-Uni, dans laquelle l'entreprise est accusée de pratiques anti-concurrentielles et abus de position dominante en augmentant les prix payés par les annonceurs pour améliorer leur positionnement.

Une amende en France de 220 millions d'euros en 2021

L'Autorité de la Concurrence française avait déjà imposé, en juin 2021, une amende de 220 millions d'euros à Google pour ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne et exigé aussi du géant américain des engagements de réforme.

Les pratiques de Google dans ce domaine font aussi l'objet d'enquêtes ou de procédures dans l'Union européenne ou aux États-Unis.

Droits voisins : Google sanctionné par l'Autorité de la concurrence

Le géant américain a été sanctionné en mars dernier par l'Autorité de la concurrence française d'une amende de 250 millions d'euros pour le non-respect de ses engagements pris en juin 2022 sur les droits voisins. Cette dernière a notamment reproché à l'entreprise « de ne pas avoir respecté quatre de ses sept engagements », et notamment de ne pas avoir négocié « de bonne foi » avec des éditeurs de presse pour évaluer leur rémunération au titre de ces droits voisins.

« Nous considérons que le montant de l'amende est disproportionné au regard des manquements relevés » a réagi le groupe, estimant que ses « efforts » n'ont pas été « suffisamment » pris en compte en l'absence de « mesures réglementaires claires ». Google a néanmoins choisi de payer l'amende et de « tourner la page ».

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.