![L'accord prévoit notamment que le département américain de la Justice enquête sur Nvidia et la FTC sur OpenAI et Microsoft.](https://static.latribune.fr/full_width/2246514/les-logos-d-openai-et-de-chatgpt.jpg)
Les géants de l'intelligence artificielle sont dans le viseur de la justice américaine. Selon des révélations du New York Times, jeudi, un accord aurait été conclu entre le département américain de la Justice et la Commission fédérale du commerce (FTC) pour mener des enquêtes anticoncurrentielles sur les grandes entreprises de l'IA. Selon le journal, l'accord entre régulateurs a été conclu la semaine dernière et devrait être finalisé dans les prochains jours.
Il prévoit notamment que le département américain de la Justice enquête sur Nvidia et la FTC sur OpenAI et Microsoft, précise le quotidien citant des sources proches du dossier. Le Wall Street Journal a rapporté pour sa part, ce jeudi, que la FTC était en train d'examiner l'accord de 650 millions de dollars conclu par Microsoft avec la startup Inflection AI. Microsoft, OpenAI, Nvidia, le département de la justice et la FTC n'avaient pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires.
Sollicités par l'AFP, OpenAI, Nvidia, le ministère de la Justice et la FTC se sont refusés à tout commentaire. Microsoft n'a pas donné suite dans l'immédiat.
Une poignée de géants dans la course à l'IA
Depuis le lancement de l'interface ChatGPT, en novembre 2022, une course effrénée s'est engagée pour prendre l'ascendant dans l'intelligence artificielle (IA) dite générative.
Le développement de cette technologie requiert des investissements colossaux, principalement dans des serveurs et des processeurs pour entraîner les logiciels, appelés modèles de langage, qui pourront répondre à des demandes en langage courant.
Les trois géants concernés par cette affaire sont au coeur de l'intelligence artificielle. Sorti en mars 2023, le modèle GPT-4 d'OpenAI reste en effet le plus performant du secteur d'après les benchmarks les plus suivis. Quant aux intégrations de Gemini dans les logiciels comme Workplace (la suite de bureautique de Google), ils pêchent d'un retard de calendrier sur les Copilot de Microsoft. Et s'il sort son prochain modèle d'IA, GPT-5, à l'été, comme les rumeurs le suggèrent, OpenAI va à nouveau creuser l'écart, du moins temporairement. Une avance technologique qui profite à Microsoft, qui a investi plus de 13 milliards de dollars dans la jeune pousse et dispose de 49% de son capital en plus d'un siège à son conseil d'administration.
De son côté, Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs est devenu mercredi la troisième entreprise à franchir, brièvement, le seuil symbolique des 3.000 milliards de dollars. Ce dernier a en effet vu sa valorisation boursière être multipliée par près de huit (7,8) en 18 mois, grâce à la demande insatiable pour les puces du groupe de Santa Clara (Californie), très prisées pour le développement de l'intelligence artificielle (IA) dite générative.
Mais une concurrence qui émerge
Pour autant, les choses bougent dans le monde de l'IA. D'abord, Microsoft va lui-même concurrencer la startup qu'il détient en partie. D'après The Information, le géant de l'informatique développe en interne un grand modèle d'intelligence artificielle nommé MAI-1, qui vise à rivaliser avec les performances des meilleures IA du marché comme Claude 3 d'Anthropic, Gemini de Google et surtout GPT-4 d'OpenAI. MAI-1 sortira d'ici la fin du mois, selon la newsletter Semi Analysis.
Le géant Alphabet (Google) n'est pas non plus en reste. Longtemps dépassé par OpenAI, ce dernier semble revenir dans la course. Lors d'une conférence le 15 mai, le géant de la tech a tout d'abord introduit Gemini Flash, une version plus rapide et moins chère de son modèle d'IA, sur le même principe que GPT-4o d'OpenAI. Puis il a présenté Veo, un outil capable de générer une vidéo à partir d'une simple commande, similaire à Sora, l'outil d'OpenAI qui avait fait grand bruit. Enfin, dans une vidéo de démonstration impressionnante, Google a présenté Projet Astra, un assistant d'IA (en développement) embarqué sur des lunettes connectées, capable de converser de façon fluide avec l'utilisateur et d'analyser en temps réel ce qu'il voit.
Et Elon Musk lui-même souhaite entrer dans la course avec son chatbot intégré à X (ex-Twitter) baptisé Grok. Selon les informations du Financial Times, son entreprise d'intelligence artificielle xAI cherche à lever pas moins de six milliards de dollars.
Début janvier, la FTC avait annoncé avoir lancé une enquête sur les investissements colossaux de Microsoft, Google et Amazon dans les principales start-up d'intelligence artificielle générative, OpenAI et Anthropic.
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