En France, plus de la moitié du trafic Internet provient de ces géants du numérique

Dans son rapport annuel, dévoilé ce jeudi, l'Autorité de Régulation des Telecoms révèle que Netflix, Akamai, Facebook, Google et Amazon ont représenté 53% du trafic internet en France en 2023. Poussés à réduire l'empreinte environnementale du numérique, les Gafam tentent toutefois de limiter la consommateur de leurs utilisateurs.
Malgré les recommandations de l'Arcom et l'Arcep, Netflix ne proposent pas de régler la qualité de l'image proposée.
Malgré les recommandations de l'Arcom et l'Arcep, Netflix ne proposent pas de régler la qualité de l'image proposée. (Crédits : DADO RUVIC)

En 2023, plus de la moitié du trafic internet français provenait des cinq géant du numérique : Netflix, Akamai, Facebook, Google et Amazon. C'est le constat que dresse l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) dans un rapport publié ce jeudi. Ils ont ainsi représenté 53% d'un trafic, poussé par la consommation de films et séries en streaming, la télévision en rattrapage et les réseaux sociaux. Et parmi ces Gafam, Netflix - qui comptait près de 12 millions de français abonnés l'an passé selon Digital TV Research - est à l'origine de 15% de ce trafic à lui seul. Une part néanmoins en recul par rapport à fin 2022, année durant laquelle elle avoisinait les 20% .

Baisse globale

Moins connu du grand public, l'opérateur de serveurs Akamai, utilisé par de nombreux sites web et des plateformes comme Disney+, est la seule des 5 entreprises à voir sa part augmenter. Cet opérateur représente 12,3% du total, un chiffre en hausse de 3% par rapport à l'an dernier. Selon l'Arcep, cette augmentation « assez forte » s'explique « par la croissance de la demande de contenus vidéo.»

De leurs côtés, Google (9,8%), Amazon (8,5% en y incluant sa plateforme de vidéo en direct Twitch) et Meta (6,8%), qui complètent ce top 5, sont tous les trois en légère baisse sur un an.

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Une baisse qui fait écho à la tendance globale : la hausse du trafic d'internet en France a ralenti, atteignant 46,5 térabits par seconde fin 2023, à 7,6% sur un an contre 21,5% l'année précédente. Le gendarme des télécoms explique cette décélération « par une croissance faible de la proportion d'abonnés » aux services de flux en continu et « les efforts entrepris par certains acteurs en termes de compression et d'optimisation du trafic. »

C'est le cas notamment de Netflix qui explique d'être équipé d'infrastructures de distribution réparties dans le pays pour rapprocher les contenus des usagers. « Nous continuons d'innover dans la compression vidéo: les débits ont été divisés par deux en cinq ans, pour la même qualité », a indiqué un porte-parole de Netflix à l'AFP, ajoutant : « nous adaptons les flux aux usages: sur mobile, le débit moyen est 8 fois plus faible que sur TV. »

Des recommandations

Des changements positifs qui font écho aux recommandations formulées par l'Arcom (ex CSA) et l'Arcep dans un rapport commun en septembre 2023. Afin de mettre en application l'article 26 de la loi visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique (loi REEN), les deux institutions ont souhaité voir mise en place une « fonctionnalité de type sobriété énergétique, aisément accessible et permettant d'appliquer automatiquement l'ensemble des réglages plus respectueux de l'environnement ». Concrètement, ce paramètre « faible consommation d'énergie» influerait sur la qualité de l'image, la désactivation de la lecture automatique tout en prenant en compte la taille de l'écran et le type de réseau utilisé. À l'image de Netflix, de très nombreuses plateformes ne proposaient toujours pas de régler la qualité de l'image proposée, pointait le rapport. Rappelant par ailleurs que le numérique représentait en 2020 près de 2,5 % de l'empreinte carbone des Français, l'Arcom avait annoncé son souhait d'utiliser la portée des plateformes de streaming pour promouvoir les « leviers mis à la disposition des utilisateurs pour réduire cet impact ».

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(Avec AFP)

Intelligence artificielle

L'Arcep n'a pas manqué d'évoquer les innovations technologiques marquantes de 2023. « Chatbots, terminaux augmentés, génération d'images...les usages de l'intelligence artificielle générative se développent et remplacent parfois le recours à des services plus traditionnels » indique l'Autorité dans son rapport. Elle souligne également que les internautes se tournent davantage vers ces modèles, comme ChatGPT de l'américain d'OpenAI, pour accéder à du contenu, soulevant des questions sur le principe d'un internet neutre et « la liberté de choix des citoyens vis-à-vis des algorithmes d'IA. »

Le rapporteur s'inquiète d'une IA générative capable « d'accentuer les risques d'enferment et de "bulles algorithmiques" du fait d'une perte de contrôle de l'utilisateur sur ses choix en ligne, devant se remettre à un nouvel intermédiaire. » Pour Jean Cattan, secrétaire général du Conseil national du numérique, la neutralité du net pourrait être remise en question si ces IA utilisent des contenus choisis « au fil d'accords souvent exclusifs et confidentiels, qui favorisent potentiellement les numéros 1 des marchés ».

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Commentaires 4
à écrit le 06/07/2024 à 20:43
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Étonné de ne pas voir YouTube. Est il englobé dans Google ?

à écrit le 05/07/2024 à 10:09
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Coquille "les Gafam tentent toutefois de limiter la consommateur de leurs utilisateurs" limiter la consommation ?

à écrit le 04/07/2024 à 18:42
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wow, quelle surprise!! la moitie vient de gens qui ont soit de smillions de personnes qui y vont, soient ont des videos qui tournent a gogo!!!!!!!!!!! de mon temps, on faisait des pages en html, ca prenait qques ko, et on pouvait meme surfer en ligne...

à écrit le 04/07/2024 à 16:39
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Le transport génère 31% des GES et l'agriculture conventionnelle 20% vient ensuite 'industrie, nous sommes très loin de la pollution générée par la vieille économie. Mais à des années lumières. Par ailleurs vu leur succès il est logique que les multi...

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