Thomas Laporte compte bien imposer le mot « HyLighter » dans le vocabulaire courant. Parce que l'anglais est à la mode ? Non ! Parce que l'innovation que développe la start-up du même nom et qu'il porte avec Martin Bocken et Josef Rokusek, sera entrée dans les mœurs. Ou en tout cas, dans celles d'industriels, clients des prestations proposées par le dirigeable.

HyLight a déjà noué un contrat avec Enedis pour le survol et la collecte de données concernant les lignes électriques en France. Et d'autres contrats ont également été signés avec quatre autres clients.

Passionnés d'aviation et d'ingénierie, les trois jeunes start-uppers ont réfléchi à une solution alliant sécurité et écologie pour inspecter diverses installations :  lignes électriques, canalisations de gaz, rails, autoroutes... « Les drones classiques n'ont pas assez d'autonomie pour couvrir de longues distances, explique Thomas Laporte, tandis que l'hélicoptère, très émetteur de gaz à effet de serre, est en outre disproportionné : il pèse une tonne pour embarquer une caméra d'un kilo... » .

HyLight a trouvé la solution, sous la forme d'un drone dirigeable, gonflé à l'hélium et qui flotte dans l'air (ce qui limite ses besoins en énergie), mû par une batterie classique ou doté d'un petit réservoir à hydrogène gazeux, connecté à une pile pour la conversion en électricité. En somme, « un engin à grande portée et sans émission. C'est parfait et c'est aussi une nouvelle façon de voir le monde, en observant, grâce à des systèmes embarqués très performants, non seulement des installations industrielles, mais aussi les espaces naturels et les effets du changement climatique, afin d'agir, dans tous les cas », résume-t-il.

Et HyLight a été soutenu à sa création par un incubateur de l'université de Berkeley, en Californie, et  a bénéficié des conseils de Marc Tarpenning, co-fondateur de Tesla.

Sa sélection au programme Propulse, de l'Agence de l'innovation pour les transports (AIT), est une nouvelle avancée. Et de taille.

Propulse, une référence pour les clients

« Je conseille à tous les start-uppers qui sont dans l'innovation et la mobilité de postuler au programme Propulse, déclare Thomas Laporte. Les équipes sont très engagées pour le succès des projets. ». Elles œuvrent notamment à accompagner les lauréats pour les aider à accélérer leur projet, grâce en particulier à des discussions avec les experts de la Direction Générale de l'Aviation Civile, dans le cas d'HyLight. Et « avoir le soutien du ministère des Transports a une très grande valeur auprès des clients, poursuit-il. En outre, nous avons pu rencontrer nombre d'acteurs de la commande publique ou des autorités, comme le Cerema et Météo France, qui sont très structurants en France. »

HyLight poursuit désormais sur sa lancée. Depuis Propulse, la jeune pousse a aussi intégré l'accélérateur international Y Combinator - « le plus prestigieux au monde », se réjouit Thomas Laporte - et finalisé sa levée de fonds d'amorçage.

Avec déjà six de ces HyLighters construits et volants à la Base Aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge, en région parisienne, et plus de 150 heures de vol effectuées, l'équipe HyLight entend bien conquérir de nombreux clients français et européens, puis mondiaux, même si le drone dirigeable a aussi quelques concurrents. Par ailleurs, au-delà de l'inspection d'infrastructures industrielles, les jeunes entrepreneurs s'intéressent aussi à d'autres débouchés, dont les espaces naturels, (pour la détection de feux de forêt et l'étude de la faune et de la flore par exemple) et les évènements sportifs. La vitrine de l'innovation dans les mobilités pourrait être l'occasion pour Hylight de prendre un envol international.