Alimentation durable : Vitagora inaugure un laboratoire vivant pour associer industriels et consommateurs

Niché au cœur de la Cité internationale gastronomique et du vin de Dijon, le pôle de compétitivité des régions BFC et Ile-de-France, Vitagora, a inauguré un tiers-lieu de l’alimentation dédié à l’innovation ouverte, mardi dernier. Pour la première fois, le consommateur est invité à co-construire l’offre alimentaire de demain.
Inauguration du Living Lab à la Cité internationale de la gastronomie et du vin, à Dijon, le mardi 17 juin. (Pierre Guez, président de Vitagora entouré des élus de Dijon Métropole à droite, et de la région à gauche)
Inauguration du Living Lab à la Cité internationale de la gastronomie et du vin, à Dijon, le mardi 17 juin. (Pierre Guez, président de Vitagora entouré des élus de Dijon Métropole à droite, et de la région à gauche) (Crédits : Amandine Ibled)

Ce laboratoire vivant, initiative de la politique de transition alimentaire de Dijon Métropole, Prodij, est piloté par Vitagora (pôle de compétitivité qui regroupe plus de 670 acteurs de l'industrie agroalimentaire) et soutenu par le conseil régional BFC et l'État, dans le cadre de France 2030 « Territoires d'innovation ».

« L'objectif est de co-construire l'offre alimentaire avec les consommateurs, les startups, les industriels et les distributeurs, autour de l'alimentation durable, pour répondre à la demande des marchés », précise Christophe Breuillet, directeur de Vitagora.

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« L'intérêt pour l'industriel est de dé-risquer son processus d'innovation puisqu'en associant directement ses consommateurs finaux, il est capable d'identifier immédiatement ce qui fonctionnera ou pas », poursuit-il.

Habituellement, les industriels utilisent des panels de consommateurs pour obtenir des retours sur leurs produits. Le living lab renverse le processus, en proposant aux consommateurs, à partir d'une problématique, d'émettre des propositions autour d'une offre alimentaire. « Notre rôle est d'intervenir en tant que médiateur entre les consommateurs et les industriels, les distributeurs, et toutes les parties prenantes », explique Christophe Breuillet. En fonction de l'importance des projets, certains pourront aboutir à la création de nouveaux produits.

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« Faire réagir le consommateur »

Plus concrètement, chaque semaine entre deux et trois ateliers seront proposés sur des thématiques. Par exemple, le mardi matin, les participants citoyens-consommateurs et startups devaient plancher ensemble sur deux sujets. Au menu ? « Achat de similis carne : comment passer de l'intention à l'acte d'achat ? » et « des produits végétaux aux produits de la mer : comment réussir leur entrée dans les cantines ? ».

« L'idée n'est pas d'imposer ce que doit être le futur de l'alimentation, mais de provoquer une émotion chez le consommateur et de le faire réagir sur ces besoins et ses attentes », précise Christophe Breuillet.

Les consommateurs sont également invités à se projeter dans le futur avec l'expérience immersive, grâce à des casques de réalité virtuelle. Trois scénarios différents sont proposés pour que le consommateur se projette dans des choix futurs qu'il devra opérer : pour réaliser un plat en fonction des contraintes environnementales, pour réaliser le meilleur panier de course, et enfin, pour inclure l'agriculture en milieu urbain.

Les consommateurs expérimente les casques en réalité virtuelle

Les consommateurs expérimentent les casques en réalité virtuelle.

« Nous avons déjà une communauté constituée d'un peu plus de 140 acteurs autour de Dijon » précise Christophe Breuillet. « Mais, en fonction des problématiques, nous sommes capables de mobiliser tout un ensemble d'acteurs », fait-il valoir. Par exemple, sur l'alimentation des seniors, Vitagora travaillera avec des EHPAD.

Pour l'alimentation des enfants, Vitagora a déjà collaboré avec le réseau des assistantes maternelles ou encore avec la Légumerie de Dijon, pour un sujet autour de la valorisation des légumes.

« Et puis, comme c'est un lieu vivant, à partir d'aujourd'hui, il y a des consommateurs qui viendront, qui se renseigneront, qui feront des propositions et qui s'auto-animeront autour d'ateliers », espère Christophe Breuillet.

Restitution des ateliers au living lab

Restitution des ateliers au Living lab

Un outil pour les grands groupes et les startups

Au final, toute proposition d'un « consom'acteur » peut aboutir à une déclinaison d'un nouveau produit ou un nouveau service mis sur le marché, en lien avec les industriels, membres de Vitagora. « Cet outil vise davantage les startups parce qu'elles sont agiles, et ont l'habitude de travailler avec les consommateurs », glisse Christophe Breuillet.

« De leur côté, les grands groupes s'intéressent à cette méthodologie, parce qu'ils ont compris qu'ils pouvaient gagner du temps de mise sur le marché, et surtout de l'argent sur le processus de développement », poursuit-il.

Le programme est financé à parts égales par la banque des territoires, Dijon Métropole, et la région Bourgogne-Franche-Comté pour un budget global de 1,2 million d'euros sur cinq ans.

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