![Un ordinateur quantique d'IBM (photo d'illustration).](https://static.latribune.fr/full_width/2184190/ordinateur-quantique-ibm.jpg)
Dans la course à la technologie quantique, autant regrouper ses forces. Le groupe américain IBM et la startup française Pasqal, leaders dans le développement des ordinateurs quantiques, ont annoncé ce jeudi un partenariat pour le développement « d'une nouvelle génération de supercalculateurs », utilisables notamment dans le domaine de la chimie et de la science des matériaux.
Avec « l'implication de la communauté technique » et scientifique et une approche « basée sur des logiciels open source », les deux entreprises « souhaitent combiner calcul informatique classique et quantique pour créer de nouveaux standards et une nouvelle génération de supercalculateurs capable d'être directement opérationnelle et commercialisable aux entreprises », ont-elles indiqué dans un communiqué.
Aucune prise de participation capitalistique
Concrètement, ce partenariat met en place un groupe de travail et une collaboration au niveau de l'architecture des logiciels des deux sociétés. Il n'implique toutefois aucune prise de participation capitalistique ou transferts de propriété intellectuelle, ont-elles précisé.
« Pasqal conservera son indépendance totale en matière de recherche et développement », d'après le communiqué.
Pasqal a aussi annoncé en mai la signature d'un accord avec le géant pétrolier saoudien Aramco pour la livraison d'un ordinateur quantique en 2025. L'année dernière, la jeune pousse française, qui compte le prix Nobel de physique 2022 Alain Aspect parmi ses cofondateurs, a levé 100 millions d'euros pour accélérer son développement.
IBM investit en France
Cette annonce intervient alors qu'IBM a également dévoilé en mai dernier un investissement de 45 millions d'euros dans l'informatique quantique pour développer son laboratoire de recherche dans le pays, dans le cadre du sommet Choose France. Cet investissement sur plusieurs années doit mener à l'embauche d'une cinquantaine d'ingénieurs et de chercheurs d'ici 2025 pour permettre d'étendre au quantique les missions du centre d'IBM France Lab Paris-Saclay, lancé en 2019 et dédié à l'intelligence artificielle.
Objectif ? Mener des projets collaboratifs avec les entreprises, les startups, les universités et les instituts sur l'informatique quantique, notamment sur la formation et la recherche appliquée autour de cette nouvelle technologie.
Vers une grande révolution ?
La technologie quantique, encore balbutiante, pourrait révolutionner l'informatique en accroissant de façon exponentielle la vitesse de calcul des machines. Les applications potentielles sont immenses dans l'industrie, en intelligence artificielle (amélioration de l'apprentissage automatique), dans la finance, ou encore dans l'optimisation des réseaux d'énergie ou des transports.
L'informatique quantique combine les « super pouvoirs » du monde subatomique avec les progrès de la théorie de l'information pour résoudre des problèmes mathématiques aujourd'hui insolubles. Là où l'informatique traditionnelle est binaire (0 ou 1), les ordinateurs quantiques utilisent des qubits, qui peuvent être dans deux états différents en même temps.
En chimie, « domaine où un supercalculateur quantique présente un potentiel immédiat » selon le communiqué d'IBM et de Pasqal, ces ordinateurs pourraient être capables de réaliser des simulations numériques extrêmement fines de nouvelles molécules. Les chercheurs n'auraient plus forcément à synthétiser celles-ci pour les observer et tester des interactions, par exemple pour développer de nouveaux médicaments.
Aucun ordinateur quantique n'a toutefois réussi pour l'instant à prouver de façon indiscutable sa supériorité sur un ordinateur classique. On estime que les premiers ordinateurs quantiques commerciaux ne seront disponibles que dans une décennie et que la technologie ne devrait pas être pleinement développée avant 2050 environ.
(Avec AFP)
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