L'ex-fleuron français de l'informatique Atos choisira son repreneur ce mercredi

Lourdement endettée, l'entreprise française d'informatique a annoncé ce lundi avoir reçu deux offres « révisées » de restructuration financière : l'une de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, et l'autre d'un consortium mené par Onepoint, son principal actionnaire.
Pour rappel, Atos est endetté à hauteur de 4,8 milliards d'euros.
Pour rappel, Atos est endetté à hauteur de 4,8 milliards d'euros. (Crédits : Stephane Mahe)

[Article publié à 8h52 et mis à jour 10h54] Après un nouveau week-end d'incertitude pour les 95.000 salariés d'Atos, lourdement endetté, l'horizon s'éclaircit un peu ce lundi. L'ex-fleuron français de l'informatique annonce en effet avoir reçu deux offres « révisées » de restructuration financière : l'une de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, et l'autre d'un consortium mené par Onepoint, son principal actionnaire.

Objectif affiché par Atos : assurer « un soutien maximal » à l'une de ces propositions d'ici mercredi de cette semaine. La prochaine communication d'Atos est annoncée jeudi « pour faire un point sur les discussions ».

« Le conseil d'administration d'Atos a autorisé le management à travailler avec les créanciers financiers de la société (...) afin d'assurer qu'un soutien maximal à l'une de ces propositions soit susceptible d'être assuré d'ici le 5 juin 2024, dans le but de parvenir à un accord final de restructuration financière d'ici juillet 2024 », a indiqué le groupe informatique français, dans un communiqué.

« La mise en œuvre des propositions entraînera dans tous les cas de figure une dilution massive des actionnaires actuels d'Atos », a par ailleurs prévenu le groupe informatique français.

Deux offres, deux stratégies

Dans le détail, parmi les deux offres « révisées » encore en lice figurent celle d'EPEI, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (en discussions pour racheter une partie d'Atos, avant rupture des négociations en février), allié au fonds Attestor, et celle de Onepoint, premier actionnaire de l'entreprise (avec environ 11% du capital), dans un consortium comptant également la société d'investissement de l'homme d'affaires Walter Butler, l'entreprise Econocom, et un groupe de « certains créanciers » d'Atos.

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L'offre de David Layani, patron de Onepoint, prévoyait dans un premier temps une restructuration de la dette à hauteur de 3,2 milliards d'euros et un apport de 1,8 milliard d'euros, dont 350 millions d'argent frais. De leurs côtés, Daniel Kretinsky et Attestor avaient indiqué avoir soumis une offre « entièrement financée » pour reprendre « l'ensemble du périmètre d'Atos », qui prévoit l'annulation de 4 milliards d'euros de dette. Ils se disaient prêts à apporter 1,9 milliard d'euros au groupe, dont 600 millions d'euros de fonds propres et 1,3 milliard de « financements opérationnels ».

« Les deux propositions sont globalement conformes aux paramètres financiers fixés par la société, notamment s'agissant de la réduction de dette et des besoins de financement à court et moyen terme », a expliqué à ce sujet l'entreprise, ce lundi.

Endetté à 4,8 milliards d'euros

Pour rappel, Atos avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités pour son activité en 2024-2025, et vouloir réduire de 3,2 milliards d'euros sa dette brute, de 4,8 milliards d'euros actuellement, pour sauvegarder son activité. « 350 millions d'euros de financement supplémentaire à court terme sont en cours de négociation dans le cadre des propositions financières révisées soumises », a par ailleurs indiqué la direction d'Atos ce lundi.

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Partenaire informatique mondial du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, Atos sera l'un des piliers technologiques des JO-2024 de Paris (26 juillet-11 août), avec pour missions la gestion des accréditations, la diffusion instantanée des résultats, ou encore la cybersécurité.

L'Etat veut reprendre les activités stratégiques d'Atos

Sur un autre front, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé mardi dernier son intention de placer Worldgrid, la filiale stratégique d'Atos dédiée au « contrôle-commande » des centrales nucléaires françaises centrales nucléaires. Une annonce qui s'inscrit dans la volonté de l'État d'acquérir les activités d'Atos jugées « stratégiques », afin qu'elles ne tombent pas entre les mains d'acteurs étrangers.

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Bercy a ainsi déjà exprimé son intérêt pour d'autres activités souveraines du groupe (supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, contrats avec l'armée française et produits de cybersécurité). L'émission d'une offre de l'Etat en vue d'acquérir 100% des branches « Advanced Computing », « Mission-Critical Systems » (MCS) et activités de cybersécurité, pour une valeur estimée « entre 700 millions et 1 milliard d'euros », est donc attendue pour mi-juin 2024, a indiqué ce lundi Atos.

Le ministère de l'Economie a aussi réalisé un prêt de 50 millions d'euros à l'entreprise et acquis une « action de préférence » lui permettant de mettre son veto à certaines opérations au niveau de Bull, la filiale qui construit ses supercalculateurs.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 03/06/2024 à 15:59
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Me vient l’idée d’un parallèle entre la politique de Thierry Breton et celle des dirigeants d’Enron en leur temps dans un but évident d’enrichissement personnel…..l’ heure des comptes et des responsabilités de chacun devrait sonner sous peu!

à écrit le 03/06/2024 à 11:17
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La société Atos a t'elle était un jour un fleuron ou une coquille vide financière gonflée à coup d'emprunts et de dette ? Entre 2009 et 2019 Atos n'a fait que racheter des sociétés en empruntant pour grossir, grossir comme le compte en banque de ses...

à écrit le 03/06/2024 à 9:32
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pourrait on mettre au clair qui a creer cette dette car il y bien un voir des responsables qui ce sont rempli les poches ce n'est pas les employer de l'entreprise alors que la justice passe voir les depute ou les senateur les gabegie de ce genre ...

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