Atos : après avoir retiré son offre de reprise, Onepoint menace désormais de sortir du capital

Par latribune.fr  |   |  599  mots
Le principal actionnaire d'Atos, Onepoint a annoncé, ce vendredi, vouloir se retirer du capital de l'entreprise (Photo d'illustration). (Crédits : Stephane Mahe)
Après avoir finalement retiré son offre de reprise d'Atos, alors qu'il avait été choisi, Onepoint a annoncé, ce vendredi, vouloir se retirer du capital du géant informatique en grandes difficultés financières. David Layani, lui, claque la porte, et démissionne du conseil d'administration.

[Article publié le 28 juin à 8h46, mis à jour à 10h30] C'est l'épilogue d'un long feuilleton. Après avoir renoncé à reprendre Atos - et ce, alors que son offre avait été choisie -, Onepoint, le principal actionnaire d'Atos, veut désormais se retirer du capital du géant informatique en grande difficulté. Une annonce faite, ce vendredi, par Atos dans un communiqué.

Les représentants de Onepoint, son président David Layani et Helen Lee Bouygues, démissionnent « avec effet immédiat du conseil d'administration » d'Atos, a ajouté le groupe dans ce bref communiqué.

Tous deux étaient entrés fin février au conseil d'administration d'Atos, dont Onepoint est le premier actionnaire avec plus de 11% du capital. Ces annonces interviennent deux jours après un énième coup de théâtre dans le dossier Atos, autrefois fleuron de l'informatique français, mais qui lutte aujourd'hui pour sa survie dans une longue descente aux enfers.

A la Bourse de Paris, ce vendredi matin, le titre Atos dévissait vers 09h15, perdant plus de 8%.

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Retrait surprise

Choisi le 11 juin pour reprendre Atos et tenter de le sauver, le consortium mené par Onepoint a jeté l'éponge mercredi, à la surprise générale après avoir « constaté que les conditions n'étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution pérenne de restructuration financière et de mise en œuvre ».

Cela laisse la voie libre au milliardaire tchèque, Daniel Kretinsky, pour reprendre les discussions, alors qu'il avait initialement été éconduit. En outre, EPEI, sa société d'investissement, a adressé « un courrier réitérant son intérêt pour participer à sa restructuration financière ».

Un euro en Bourse

Embourbé dans une crise financière depuis près de trois ans, Atos, qui vaut désormais à peine plus d'un euro en Bourse, avait enclenché en février une procédure de restructuration. Il avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire massivement sa dette brute, de 4,8 milliards d'euros, pour sauvegarder son activité.

Atos va être un pilier technologique des JO de Paris cet été, et son avenir revêt également une forte dimension politique liée à ses activités stratégiques dans le domaine de la défense (équipement de l'armée ou supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire française).

L'État veut reprendre les activités stratégiques d'Atos

Autre dossier brûlant sur la table : Atos a annoncé, mercredi, avoir « finalisé » la négociation avec l'État français « d'une convention visant à protéger les intérêts de souveraineté » de ce dernier. En clair, il s'agit d'éviter que ces activités tombent entre les mains d'acteurs étrangers.

Le 14 juin, un communiqué de l'entreprise avait révélé que l'Etat avait fait une offre de 700 millions d'euros pour racheter les activités jugées stratégiques et sensibles du groupe, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire. La proposition de l'Etat, formulée dans une « lettre d'offre confirmatoire non engageante », concerne « l'acquisition potentielle de 100% des activités d'Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) » d'Atos, a précisé ce dernier.

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait annoncé fin mai son intention de placer Worldgrid, la filiale stratégique d'Atos dédiée au «contrôle-commande » des centrales nucléaires françaises, sous le contrôle de l'État.

(Avec AFP)