Vyv, le soin territorial

Stéphane Junique, président du groupe Vyv confie à la Tribune les ambitions du groupe et se positionne sur les enjeux globaux de la santé.
(Crédits : J.Grison)

Il a tenu à maintenir le rendez-vous avec la presse. Malgré l'actualité folle et les élections législatives anticipées. Cela parce qu'il a la conviction que l'enjeu de « l'accès aux soins et à la santé » concerne forcément les candidats, et plus largement le pays dans son ensemble. Infirmier de formation, Stéphane Junique a été réélu début juin pour un mandat de trois ans à la tête du groupe mutualiste Vyv et affiche ses ambitions quant à la façon dont Vyv se situe aux confluents des politiques publiques, des enjeux territoriaux et des besoins des Français en matière de santé.

Dans ce moment électoral, le message du président Junique s'articule autour de trois grandes problématiques.

D'abord l'enjeu d'« être en capacité de maintenir un maillage de soins territorial de proximité auprès des population » car souligne Junique « le pays connaît un malaise dans l'accès à un médecin généraliste ou à d'autres soins. Cette distance ou ce sentiment de distance détricotent de manière durable le lien entre les Français et leur système de santé et cela crée de la défiance. »

Ainsi avec le groupe Vyv, Junique souhaite « participer à la réduction des déserts médicaux. »

Le deuxième enjeu s'articule autour de la façon dont le pays dans son ensemble répond au défi démographique du vieillissement de la population.

« Nous ne nous occupons pas assez de nos personnes âgées. Cela aussi crée de la méfiance », analyse Junique.

Et d'insister, au-delà d'une meilleure capacité de services aux séniors, sur la nécessaire « reconnaissance et valorisation des métiers du soin et de l'accompagnement.

« Cela passe par une revalorisation salariale, mais aussi plus largement une valorisation de ce que signifie l'accompagnement », juge le président de Vyv.

« Nous avons le devoir collectif, et nous d'y contribuer en tant qu'acteur du soin, de revenir aux fondamentaux des services de santé : la proximité », confie-t-il encore à La Tribune.

Pour lui, le troisième enjeu se situe dans la capacité collective de faire en sorte que le système de santé se tourne de manière plus importante vers la prévention.

« Notre architecture de santé quasi-uniquement tournée vers la prévention, nous croyons qu'il faut un rééquilibrage », constate encore Junique.

Pour cela le groupe Vyv a investi ces dernières années dans quelques cinq cents programmes de prévention qui s'organise autant autour du coaching et de l'accompagnement pour les activités sportives que vers des solutions de santé intelligente et connectée.

Pour répondre à ces trois enjeux majeurs, le groupe Vyv a décidé, il y a deux ans, de lancer un grand plan d'investissement de 500 millions d'euros sur quatre ans. En 2022-2023, ce sont d'ores et déjà 258 millions d'euros qui ont été investis dans les territoires avec l'ambition de « rendre la santé accessible à tous ».

Ainsi, les sommes ont permis de financer à la fois des projets dans l'accompagnement, dans les soins, dans les produits et services. Concrètement cela signifie l'implantation et le financement de centres d'optique, ou de dispositifs de suivi pour de la médecine de proximité.

« Entre Laval, Le Mans et Cholet, ce sont 16 000 personnes qui ont retrouvé un accès aux soins avec des médecins généralistes et un suivi réel », détaille Junique. Concernant ces dispositifs, il confie miser « non pas sur un modèle unique à dupliquer partout » mais « sur une adaptabilité des façons de faire en fonction des besoins et des possibilités dans chaque territoire. »

Ainsi, par exemple, parfois les dispositifs permettent un mix de rémunération des médecins en libéral et en salariat, parfois c'est uniquement du salariat, et d'autres fois, comme récemment à Angers, cela s'articule autour de la formation.

« Nous avons établi un partenariat avec la faculté de médecine afin que des médecins retraités puissent continuer de travailler et assurent également une transmission vers des jeunes médecins. »

Au-delà de ces investissements qui vont continuer dans les deux prochaines années à hauteur de 260 millions d'euros, l'autre ambition du groupe Vyv est de devenir un acteur du transport sanitaire.

Constatant que ce sujet est l'un des « maillons essentiels de la chaîne du soin territorial », Junique et le groupe Vyv veulent développer cette branche de leur offre globale car, dit-il, « nous ne sommes pas seulement un payeur au sens de remboursement de prestations de santé, nous sommes un acteur de la santé. »

C'est pourquoi le groupe a pris des parts dans différentes entreprises du secteur du transport sanitaire et veut également développer les réseaux de franchisés.

« Cette démarche s'inscrit dans notre volonté de mieux connaître l'ensemble des métiers de la chaîne de soins », conclue le président de Vyv, certain que le système de soins doit articuler les « politiques publiques, les logiques territoriales et les acteurs comme Vyv qui sont un maillon de l'ensemble. »

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