Du nouveau dans l'industrie musicale

À l'échelle mondiale, le marché de la création musicale passe par le streaming. Des plateformes numériques dédiées sont désormais incontournables pour les artistes qui souhaitent partager et valoriser leurs chansons. Deezer, support bien connu de streaming musical, s'avère précurseur en termes de rémunération des artistes. Son initiative novatrice change la donne dans le domaine de la monétisation des contenus musicaux !
(Crédits : DR)

Les propositions spécifiques de Deezer

Lancée en 2007, cette plateforme numérique française donne accès à un important catalogue de contenus musicaux d'environ 120 millions de titres. Ces musiques et chansons ont fait l'objet de négociations avec les labels, qui produisent les artistes. Au-delà de la prestation gratuite à 100 %, financée par des publicités, les offres de la plateforme de streaming Deezer s'adressent à tous les amateurs de musique. Ces options payantes donnent accès à l'ensemble des contenus de la plateforme, y compris les podcasts. Des playlists thématiques sont disponibles, afin que les utilisateurs puissent trouver ce qu'ils apprécient déjà ou découvrir de nouveaux contenus. Les personnes connectées sur Deezer peuvent en outre enrichir des playlists partagées. Le succès de cette plateforme ne se dément pas : elle compte 3,6 millions d'abonnés en France et 9,3 millions à l'échelle mondiale. Cet acteur majeur du streaming représente 28 % du marché français.

Une rétribution novatrice des artistes

Le marché des plateformes de contenus musicaux payants engendre des revenus inégaux, selon la cote des artistes. Le label qui produit les œuvres de ces musiciens et chanteurs a également un impact sur leurs revenus. Afin de rééquilibrer ce financement, la méthode de rémunération ACPS chez Deezer s'appuie sur un processus original. L'acronyme ACPS signifie "Artistic-Centric Payment System" et désigne un dispositif qui favorise les artistes. Lorsque leurs morceaux font l'objet de recherches multiples et nombreuses, ils profitent d'un boost qui compte double. C'est aussi le cas si des utilisateurs découvrent ces chansons via une playlist Deezer. Chaque artiste qui affiche mille écoutes mensuelles, provenant de cinq-cents auditeurs au minimum, reçoit aussi ce boost. Ces deux gratifications sont cumulables et se voient alors multipliées par quatre. Ce système innovant récompense plus justement les artistes, avec un plafond imposé qui génère davantage d'équité. La monétisation des contenus par la méthode ACPS permet en effet d'éviter certains écueils liés au streaming sur les plateformes.

Le mode de rémunération classique

En règle générale, les artistes perçoivent des revenus proportionnels au nombre d'écoutes de leurs chansons via la plateforme. Ces gains restent peu significatifs, sauf si les téléchargements sont très nombreux. Ce fonctionnement a parfois généré des comportements frauduleux, visant à booster artificiellement les écoutes de certains artistes. Avec l'ACPS, ce risque est écarté puisque le système limite les streams à mille par mois et par utilisateur. De manière générale, les usagers des plateformes de contenus musicaux "streament" six-cents fois par mois. Ce rééquilibrage profite au pot commun ouvert grâce au dispositif de rémunération ACPS. Les revenus ainsi récoltés sont répartis entre artistes, au prorata des téléchargements par utilisateur. Les musiciens, auteurs et interprètes perçoivent leur dû par l'entremise de leurs distributeurs. Deezer paie ceux-ci en premier, ils répercutent ensuite les gains aux artistes.

Quel dispositif avant l'ACPS ?

Cette méthode rémunératrice signée Deezer constitue une première dans l'univers des plateformes musicales. La question d'une rétribution plus juste des artistes a cependant déjà engendré un arrêté ministériel le 1er juillet 2022. Le partage des revenus liés au streaming est depuis lors plus favorable aux musiciens et interprètes. En vertu de l'article L. 212-14 du code de la propriété industrielle, ces artistes ont droit à 10 % de royalties au minimum. Cette redevance peut atteindre 28 % si les enregistrements sont exploités sous licence. Ces créateurs ont en outre accès à une avance de la part de leur producteur, pour l'enregistrement d'un album original. Concernant les musiciens, des garanties sont également prévues dans le cadre du streaming. Un forfait individuel ainsi que des sommes supplémentaires leur garantissent un revenu plus confortable selon le succès de l'album. Ces conditions valent pour tout enregistrement de quarante minutes au moins.

Une mesure qui fera date ?

L'ACPS mis au point par Deezer concrétise une démarche volontariste, amorcée par le ministère de la Culture. Le système de rémunération des artistes via les sites de streaming se voit peu à peu remis en cause. Le changement opéré par Deezer fait par ailleurs suite à la concertation engagée par Lucian Grainge, directeur du label "Universal Music". Cet acteur de premier plan dans son domaine a, lui aussi, incité les plateformes à créer un modèle économique plus centré sur les artistes. Par ailleurs, l'IA musicale promet de transformer ce marché. D'après des estimations de Geomedia, ce nouveau type de création pourrait engendrer un chiffre d'affaires de 3,1 milliards de dollars [Source : https://musiczone.substack.com/p/les-applications-dia-generative-musicale].

Près de 15 000 artistes redoutent que cet environnement rende impossible leur survie économique.

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