Pour les JO, derrière les caméras, la machine OBS

La captation télé incombe à une filiale du Comité international olympique. Plongée dans les dessous d’une superproduction millimétrée.
Salle de contrôle de la qualité de l’image d’OBS lors des Jeux olympiques de Tokyo, en 2021.
Salle de contrôle de la qualité de l’image d’OBS lors des Jeux olympiques de Tokyo, en 2021. (Crédits : © LTD / Photo by Philip FONG / AFP)

Contrairement à une idée largement répandue, ce n'est pas au pays organisateur que revient la tâche de filmer les Jeux olympiques et paralympiques. Détenteur des droits dans l'Hexagone, France Télévisions diffuse gratuitement les épreuves sur ses chaînes. Mais la captation des images et des sons est l'œuvre d'un mastodonte inconnu du grand public : OBS, Olympic Broadcasting Services, une filiale du Comité international olympique (CIO). « Elle fabrique un signal international qui est ensuite envoyé aux détenteurs de droits du monde entier », explique Gilles Silard, directeur de la production des sports de France Télévisions. Soit 3 800 heures cumulées d'images d'épreuves dans 190 pays pour quelque 4 milliards de téléspectateurs, auxquelles il convient d'ajouter 7 000 heures de contenus additionnels (coulisses, préparation des sportifs...) destinés notamment aux réseaux sociaux.

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Installée à Madrid, l'entreprise a été fondée en 2001 afin d'offrir une continuité entre les éditions et de gagner en efficacité. Depuis les JO de Pékin en 2008, c'est elle qui est aux commandes. « Le fait que ce soit toujours la même société qui s'en occupe est un atout indéniable car ça évite de repartir de zéro à chaque nouvelle édition des Jeux, poursuit Gilles Silard. Au fil des années, elle a développé un savoir-faire unique au monde. » Dirigée par le Grec Yiannis Exarchos, et comptant l'ex-star américaine du ski alpin Lindsey Vonn parmi les membres du board, OBS emploie à l'année 160 salariés. Durant les Jeux, ses effectifs grimpent à 8 300 personnes, venues d'une centaine de pays. Les moyens techniques qu'elle déploie pour l'occasion sont colossaux : 1 000 caméras et 3 800 micros positionnés sur la quarantaine de sites olympiques.

Le clou du spectacle pour Paris 2024 ? La cérémonie d'ouverture, qui se déroulera pour la première fois à l'extérieur d'un stade. Selon un de ses porte-parole, ce sera « la plus grande production jamais réalisée par OBS », qui produit aussi un documentaire sur les coulisses. Plus d'une centaine de caméras seront utilisées pour l'occasion, trois fois plus qu'à Tokyo en 2021. À cela, il faut ajouter huit drones, trois hélicoptères et quatre bateaux sur la Seine équipés de caméras spécialement conçues pour l'occasion. Enfin, 200 smartphones seront positionnés sur les bateaux des athlètes afin d'offrir « des angles de vue uniques ».

OBS emploie 160 salariés à l'année. Durant les Jeux, ses effectifs grimpent à 8 300 personnes

Options lourdement facturées

Durant toute la durée des JOP, la toute-puissante machine OBS prendra ses quartiers à l'International Broadcast Center (IBC), situé au cœur du Parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis). Quarante mille mètres carrés dédiés. Jusqu'à 60 flux d'images envoyés en simultané partout dans le monde depuis le site. Des signaux transmis en quelques fractions de seconde. Avec une règle d'or : être « neutre et ne privilégier aucun pays, aucun athlète », insiste-t-on du côté d'OBS.

À chaque pays d'imprimer ensuite sa patte. « Il y a évidemment les "plateaux de continuité" qui servent à faire le lien entre les épreuves et que l'on filme nous-mêmes, explique le réalisateur Didier Fraisse, qui chapeaute les équipes chargées de mettre en images les Jeux olympiques à France Télévisions. Il y a également tout l'habillage graphique que l'on incruste, comme le tableau des médailles, les rendez-vous du jour ou encore les fiches d'athlètes. Cette année, on va beaucoup s'appuyer sur les monuments parisiens, et notamment la tour Eiffel, pour faire apparaître de manière esthétique toutes ces informations. »

Des caméras privatives de France Télévisions viendront enrichir le signal international pendant les compétitions. Certaines seront dans les zones mixtes, là où se déroulent les interviews des sportifs, et « quelques autres seront utilisées directement pour filmer certaines épreuves comme l'athlétisme ». Des options payantes, lourdement facturées par OBS, mais qui permettent d'offrir aux téléspectateurs français des images sur mesure. « En 2012, lors de la finale du 50 mètres nage libre remportée par Florent Manaudou, j'avais mis une caméra privative sur sa sœur Laure qui était dans les tribunes, raconte ainsi Didier Fraisse. Ça n'a pas loupé ! À la fin, elle a sauté par-dessus la barrière pour aller l'enlacer. Heureusement qu'on avait anticipé, sinon on n'aurait pas vu cette séquence magnifique. »

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Commentaires 8
à écrit le 21/07/2024 à 14:54
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Une mascotte même pas fabriquée en France import chinois .. et on nous parle de voiture électrique ou de chaudière ceci ou cela ? Que nos dirigeants et leurs cliques clientelistes affairistes ainsi que les intérêts suisses du Cio soit cohérents ave...

à écrit le 21/07/2024 à 14:54
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Une mascotte même pas fabriquée en France import chinois .. et on nous parle de voiture électrique ou de chaudière ceci ou cela ? Que nos dirigeants et leurs cliques clientelistes affairistes ainsi que les intérêts suisses du Cio soit cohérents ave...

à écrit le 21/07/2024 à 14:51
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Une mascotte même pas fabriquée en France import chinois .. et on nous parle de voiture électrique ou de chaudière ceci ou cela ? Que nos dirigeants et leur clique clienteliste soit cohérents avec leurs discours et appliquent à eux mêmes ce qu ils n...

à écrit le 21/07/2024 à 14:50
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Une mascotte même pas fabriquée en France import chinois .. et on nous parle de voiture électrique ou de chaudière ceci ou cela ? Que nos dirigeants et leur clique clienteliste soit cohérents avec leurs discours et appliquent à eux mêmes ce qu ils n...

à écrit le 21/07/2024 à 14:47
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Voilà pourquoi je ne regarderai pas les Jo . Pour éviter qu on fasse du business sur mon dos .. rien à cirer des jo à 1012 milliards pour gogo et qataris ! Mêle pas eu un référendum .. ça tombe du haut comme d’hab et la population n est n y associé ...

à écrit le 21/07/2024 à 14:47
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Voilà pourquoi je ne regarderai pas les Jo . Pour éviter qu on fasse du business sur mon dos .. rien à cirer des jo à 1012 milliards pour gogo et qataris ! Mêle pas eu un référendum .. ça tombe du haut comme d’hab et la population n est n y associé ...

à écrit le 21/07/2024 à 9:57
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La 1ère photo est vraie, Trump a installé de façon visible sur l'estrade 3 afro-américains conservateurs avant de faire ses appels du pied aux électeurs afro-américains. Il s'agit du président de l'association des conservateurs afro-américains, d'un ...

à écrit le 21/07/2024 à 7:46
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Encore un intermédiaire donc... ça coûte cher les intermédiaires. En général à l'argent public.

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