Cent minutes en apnée. Difficile de résumer autrement la finale de la Coupe des champions entre le Stade toulousain et le Leinster. Au bout 80 minutes sans essai puis une prolongation aux rebondissements en cascade, le Stade toulousain a épuisé le Leinster (31-22) et a gagné le droit d'imprimer une sixième étoile sur son maillot. Pour le club le plus titré du continent, sans doute le meilleur du monde, c'est la première finale remportée contre un adversaire britannique depuis celle de 1996, contre Cardiff (21-18). De quoi gonfler encore davantage l'orgueil d'une place du Capitole noire de monde hier après-midi.

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Les festivaliers cannois le savent bien, la qualité d'un scénario doit beaucoup à celle du méchant de l'histoire, qui doit être aussi effrayant que possible. Dans ce rôle, le Leinster a encore excellé sur la pelouse du Tottenham Hotspur Stadium. Le monstre irlandais à trente pattes s'est de nouveau présenté en réplique à peine édulcorée du XV du Trèfle, celui qui a éparpillé les Bleus sur leur sol en ouverture du dernier Tournoi (17-38). Cocktail d'intensité folle et de grande fébrilité, le quadruple champion d'Europe a franchement dominé Toulouse, réduit à une défense héroïque. Ciarán Frawley a même manqué le drop de la victoire à la dernière minute.

Le spectre des quatre défaites consécutives des hommes d'Ugo Mola contre leur bête noire rôdait alors. Mais le vent a tourné la minute suivante, dans la prolongation, lorsque James Lowe a écopé d'un carton jaune. Dans la foulée, Matthis Lebel a profité de la supériorité numérique pour aplatir (83e). Puis Thomas Ramos, remplaçant au coup d'envoi, a donné un avantage qui semblait définitif (25-15). Richie Arnold s'en est alors mêlé, en récoltant un rouge après une intervention non maîtrisée dans un ruck.

« Quel kif! »

Ce match des étoiles a basculé dans une incertitude démentielle. Le Stade toulousain a plié, encaissant un essai de Josh Van der Flier (90e), mais n'a pas cédé. Et, contre toute attente, a même augmenté son avance.

Il succède au palmarès de la Coupe des champions à La Rochelle, double tourmenteur du Leinster en finale en 2022 et 2023. « Quel kif, a lâché Thomas Ramos au micro de beIN Sport. C'est énorme : on a eu une saison monstrueuse avec la Coupe du monde et le Tournoi à jouer, et on arrive à ça aujourd'hui. On a eu du caractère et de la maturité. » Pour la génération Antoine Dupont, gigantesque en défense, c'est un deuxième triomphe continental après celui d'il y a trois ans.