352. C'est le nombre d'arbres qui ont été plantés à la porte de la Chapelle lors de la transformation du lieu. Le maire (PS) du 18e arrondissement, Eric Lejoindre, se réjouit de la verdisation des espaces urbains : « avant, lorsque vous accédiez à Paris par le nord, vous étiez accueillis par une station-service. Maintenant, vous avez une grande avenue avec des arbres ».

La porte de la Chapelle n'est qu'un exemple de tous les changements opérés dans la capitale en vue des Jeux olympiques de 2024. La compétition a permis à la mairie d'accélérer un grand nombre de chantiers qui patientaient, notamment concernant les mobilités, le logement ou encore l'accessibilité.

Un héritage qui se traduit non seulement par une utilité au quotidien pour les Parisiens et habitants de la petite couronne, mais aussi par une nouvelle vision pour le Paris de demain.

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Paris cyclable

L'un des grands héritages des JO, ce sont les pistes cyclables. Comme le rappelle l'adjoint d'Anne Hidalgo chargé des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Pierre Rabadan, Paris est passée de 300 km à 1.400 km de pistes cyclables en 20 ans.

L'arrivée massive de ces nouvelles mobilités répond à l'enjeu capital qu'est le changement climatique, selon l'adjointe à la maire chargée de l'urbanisme, de l'architecture, du Grand Paris, de l'accessibilité universelle, Lamia El Aaraje. « Aujourd'hui, 25 % des Parisiens possèdent un véhicule motorisé. Il est donc nécessaire de nous adapter et de laisser de la place aux autres moyens de transport », argue l'adjointe d'Anne Hidalgo.

En créant ces espaces cyclables et en rénovant les transports en commun, l'adjointe souhaite réduire la pollution liée au trafic routier de 60 %.

Cependant, cette installation de pistes cyclables est clivante. Selon le maire (LR) du 6e arrondissement et référent PLU du groupe Changer Paris, Jean-Pierre Lecoq, certaines d'entre elles sont à retravailler. « Si notre groupe récupère la mairie en 2026, nous effectuerons un audit sur les mobilités afin de réinstaurer un vrai plan de circulation cohérent », assure-t-il à La Tribune.

Lamia El Aaraje garantit que la mairie va se tourner vers l'amélioration de cet héritage des « Jeux cyclables ». Certains axes, comme le boulevard de Sébastopol, où le trafic des vélos serait trop conséquent vis-à-vis des espaces cyclables, « feront l'objet d'un SAV ». « L'idée actuellement n'est pas de rajouter encore plus de pistes, mais d'améliorer la qualité de celles qui existent. D'autant plus que les Parisiens en ont marre des travaux partout dans la ville », insiste l'adjointe.

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Paris accessible

L'une des autres promesses pour ces JO était d'avoir des jeux inclusifs et accessibles. C'est dans cette optique que de grands travaux ont été menés, à la fois sur les sites olympiques comme le Stade de France qui a été rénové, mais aussi dans la ville.

L'un des grands sujets tournait notamment autour des transports, sur lesquels la mairie a souhaité mettre l'accent. Au total, 22 millions d'euros ont été investis pour rendre accessible 100 % des bus, 1.000 taxis aménagés ont été recensés - contre 250 en 2022 - et enfin 17 quartiers « hyperaccessibles » ont vu le jour.

« Dans certains de ces quartiers, comme le XXème arrondissement, nous avons adapté les bâtiments afin de garantir un accès universel, peu importe si le handicap est visible ou non », se félicite l'adjointe chargée de l'accessibilité.

Par exemple, pour la piscine Georges-Vallerey, le mobilier des vestiaires a totalement été remplacé afin de pouvoir garantir le confort des personnes en situation de handicap (PSH).

D'autre part, des formations auprès des agents publics se tiennent régulièrement et seront maintenues afin de continuer à élargir l'accueil des PSH. Par exemple, les policiers municipaux sont formés aux bases de la langue des signes.

Paris logée

Lors de la conception des villages des athlètes et des médias, ces derniers ont été pensés avec un caractère réversible. C'est-à-dire qu'à la fin de la compétition, ils seront transformés en logements et bureaux. Et 25% de ces logements seront des logements sociaux.

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Plus généralement, la mairie de Paris entend augmenter le seuil de logements sociaux à 30% d'ici à 2035. Un chiffre qui ne sied toutefois pas à l'opposition.

« Les logements sociaux doivent être réservés aux travailleurs qui ne peuvent pas télétravailler. Il faut que les agents de propreté, les aides-soignants et autres, qui habitent souvent en petite ou grande couronne, aient un accès privilégié à ces logements proches de leur lieu de travail », répond Jean-Pierre Lecoq.

Mais cet enjeu n'a pas échappé à l'adjointe d'Anne Hidalgo qui rappelle que plus de 700.000 Parisiens sont éligibles au logement social et que leur création est, entre autres, destinée à ces travailleurs qui « font la ville ».

Afin de parvenir aux 30% de logement social, la mairie a mis en place un système de pastillage. Au total, 1.000 bâtiments ont été pastillés, ce qui veut dire que, dans le cas de travaux ou de rénovation dans ces immeubles, certaines parcelles seront réservées et aménagées pour en faire du logement social ou à bail réel solidaire.

Paris bioclimatique

Ultimement, cette vision d'une ville de Paris cyclable, accessible et qui propose du logement public sera inscrite dans le prochain plan local d'urbanisme (PLU), qui sera voté en Conseil de Paris fin 2024 et entrera en vigueur dès janvier 2025. Ce nouveau PLU, qui est voté tous les 20 ans, sera le premier de l'histoire à être bioclimatique.

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Son objectif est simple : toutes ces transformations urbaines doivent rendre Paris neutre en émissions carbones d'ici 2050. Pour Lamia El Aaraje, ce sera une « bible de la construction », qui vise à chambouler la vision de l'urbanisme en « rendant la ville aux habitants ».

Mais pour l'instant, comme l'indique l'adjointe chargée de l'urbanisme, la mairie de Paris « n'entreprendra pas de nouveau grand projet » avant la fin de la législature en 2026. Le seul de ces projets qui est encore en cours, concerne les « rues aux écoles ». Il s'agit d'espaces de voirie (autour d'une école) qui ont été fermés à la circulation et où des espaces verts sont créés. Actuellement, 205 rues sont apaisées (dont 56 rues aménagées et végétalisées) avec un objectif de 300 rues apaisées (dont 100 aménagées). Ces rues aux écoles sont une réponse notamment à la pollution sonore. Un souci majeur reconnu à la fois par la mairie socialiste, comme par l'opposition de droite.