SUV : les Parisiens votent pour le triplement des tarifs de stationnement à Paris

Par latribune.fr  |   |  586  mots
Anne Hidalgo, maire de Paris (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)
Les Parisiens ont approuvé ce dimanche à 54,55% la proposition de la maire PS Anne Hidalgo de tripler les tarifs de stationnement pour les voitures les plus imposantes, selon les résultats officiels du scrutin. Le faible taux de participation au scrutin a été dénoncé par l'association « 40 millions d'automobilistes », qui est contre cette mesure.

[Article publié le dimanche 4 février 2024 à 22h35 et mis à jour le lundi 5 février à 13h35] Les Parisiens ont approuvé dimanche à 54,55% la proposition de la maire PS Anne Hidalgo de tripler les tarifs de stationnement pour les voitures les plus imposantes. Selon les résultats officiels, le scrutin a mobilisé 5,68% des électeurs.

Un peu plus de 78.000 électeurs, sur les 1,3 million pouvant voter, se sont donc déplacés dans l'un des 38 lieux de vote pour se prononcer « pour ou contre la création d'un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes ».

Une faible participation dénoncée par l'association « 40 millions d'automobilistes ». Dans un communiqué publié ce lundi, l'organisation explique : « Le taux de participation est encore plus faible que pour le vote sur le libre-service des trottinettes électriques, qui a eu lieu en avril dernier, et qui comptait 7,5% de participation. » Et d'ajouter que « 1 Parisien sur 2 a voté "pour" cette mesure, il n'y a donc pas de majorité claire contrairement à ce que Anne Hidalgo prétend. »

Les SUV dans le collimateur

A travers ce scrutin ont été spécifiquement ciblées les SUV, sigle anglais de « Sport Utility Vehicle », aux caractéristiques combinant « celles d'une voiture de tourisme avec celles d'un véhicule utilitaire », et les 4x4.

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Pour l'opposition de droite, cela « démontre l'étendue de la manipulation de la Ville, qui cible les SUV dans sa communication alors qu'en réalité, tout type de véhicule est susceptible d'être concerné par les normes soumises au vote ».

18 euros par heure de stationnement

Avec ce résultat, le visiteur dont le véhicule thermique ou hybride rechargeable dépasse 1,6 tonne, ou deux tonnes pour un véhicule électrique, devra payer 18 euros l'heure pour les arrondissements centraux, 12 euros pour les arrondissements extérieurs. Selon la mairie, la surtaxation concernerait « à peu près 10% du parc » et pourrait rapporter environ 35 millions de recettes supplémentaires.

« Être en vignette Crit'air 1 (véhicule peu polluant, NDLR) ou en hybride et devoir payer des tarifs à plus de 135 euros pour une demi-journée, c'est complètement délirant! », s'est insurgé Charles Frassaint, 34 ans, consultant en finance qui a voté dans le 15e.

Lutter contre la pollution

En théorie ne seront pas concernés « les résidents parisiens et les professionnels sédentaires stationnés dans leur zone de stationnement autorisé, les chauffeurs de taxi dans les stations dédiées, les artisans, professionnels de santé » et les personnes handicapées.

Dans la capitale qui a déjà notamment piétonnisé les quais de Seine et végétalisé 200 rues, la maire PS Anne Hidalgo a justifié la votation par la lutte contre la pollution, un meilleur partage de l'espace public et la « sécurité routière », les accidents impliquant un SUV étant selon la mairie « deux fois plus mortels pour les piétons qu'avec une voiture standard ».

L'ONG WWF qualifie les SUV d' « aberration » face au réchauffement climatique: ceux-ci sont « 200 kilos plus lourds, 25 cm plus longs, 10 cm plus larges » qu'une voiture standard. Et nécessitent davantage de matériaux pour leur fabrication, consomment 15% de carburant et émettent 20% de CO2 de plus qu'une berline.

A Lyon, la mairie écologiste a déjà prévu la mise en place en juin d'un « tarif progressif de stationnement, avec trois catégories incitatives, en fonction du poids des véhicules des visiteurs. Un principe valable pour les résidents lyonnais et les visiteurs. La ville de Grenoble s'est aussi lancée.

(Avec AFP)