Le futur RER de la métropole de Tours est sur de bons rails

Figurant parmi les 15 premiers projets de futurs Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) labellisés dans l’Hexagone, dont Strasbourg, Nantes et Bordeaux, Tours espère transformer l’essai d’ici fin 2025. A la clé, un coup de pouce financier décisif de l’Etat pour réorganiser les transports du quotidien dans la métropole tourangelle, saturée par le trafic automobile.
L’uniformisation de la billetterie sur les réseaux de tramway, bus et trains, sera de mise dans la métropole tourangelle, si elle obtient le statut de SERM (© Ville de Tours - F. Lafite).
L’uniformisation de la billetterie sur les réseaux de tramway, bus et trains, sera de mise dans la métropole tourangelle, si elle obtient le statut de SERM (© Ville de Tours - F. Lafite). (Crédits : Reuters)

Le feu vert donné le 27 juin par le ministère des Transports au dossier de candidature de Tours pour postuler au statut de Service Express Régional Métropolitain (SERM) - dans un premier temps baptisé RER urbain - constitue une première victoire pour la ville. De bords politiques pourtant opposés, le président de la métropole, Frédéric Augis (LR), et Emmanuel Denis (EELV), le maire de la ville, également vice-président aux transports de la métropole, font cause commune sur la question centrale de la décongestion nécessaire de l'agglomération tourangelle. Environ 90% des déplacements s'y effectuent en voitures particulières, premières contributrices à l'émission de gaz à effet de serre au sein des transports (31%). Pour y remédier, le SERM sous-tend au contraire la mise en place d'une offre de mobilité multimodale alternative avec un Pass unique, entre le tramway, le bus, le vélo, voire le co-voiturage.

Outre la qualité du projet préparatoire, la capacité des deux élus tourangeaux à s'accorder sur une future gouvernance pérenne a permis au dossier de Tours de franchir avec succès la première étape de la labellisation. Elle donnera ainsi lieu au déclenchement d'une subvention étatique de plusieurs millions d'euros afin de cofinancer, dès la rentrée de septembre, une étude d'ingénierie complète, intégrant les ambitions, la faisabilité et le financement. « Le statut de SERM sera lui éventuellement alloué par arrêté ministériel à Tours au second semestre 2025, précise Soazic Le Guen, directrice du Syndicat des mobilités de Touraine. L'ensemble des équipes est mobilisé pour l'obtenir ».

Adopté par le Parlement en décembre 2023, le Service Express Régional Métropolitain prévoit de fait la prise en charge par l'Etat d'une partie très significative des investissements totaux. Cette répartition, annoncée à hauteur de 30% lors du lancement, devra toutefois être confirmée à l'automne dans un contexte politiquement incertain.

Travaux déjà engagés

Dans le cas de la métropole tourangelle, « l'essentiel des investissements pour le SERM concernera l'achat de nouveaux trains, explique le maire Emmanuel Denis. Au contraire, il n'est pas prévu d'infrastructures nouvelles mais de remettre à niveau celles qui existent déjà ». Pour montrer le volontarisme de la métropole, la réouverture de la halte ferroviaire de Fondettes-Saint-Cyr-sur-Loire, communes jouxtant Tours, et l'ouverture d'une troisième gare à Joué-lès-Tours, sont ainsi déjà programmées en 2025.

Les deux collectivités ont commencé également à déployer leur ambitieux projet cyclable, 350 kilomètres de pistes sur 18 itinéraires au total, dont un tiers sera réalisé d'ici 2026, selon Emmanuel Denis. Dès septembre prochain, une flotte de quelque 1.500 vélos en libre-service sera mise en service par l'opérateur angevin Pony. La programmation d'une seconde ligne de Tramway dans la métropole tourangelle constitue l'autre fer de lance afin de faire baisser le trafic automobile de 20% à l'horizon 2035.

Ces réaménagements déjà initiés des transports quotidiens dans la métropole, qui intégreront le moment venu le plan en étoile du futur SERM, ne sont pas sans susciter déjà plusieurs points de crispations. Si le projet de deuxième ligne de tramway (495 millions d'euros) devrait être mené à son terme, toujours d'après Emmanuel Denis, il suscite l'opposition des riverains sur une partie du futur tracé. La création de nouvelles voies réservées aux vélos et la suppression conjointe de la circulation dans le centre-ville de Tours provoquent quant à elle la colère à la fois des commerçants et des habitants de l'agglomération. Autant de frictions et mécontentements que les élus de la métropole espèrent voir se tasser dans la durée, notamment grâce au SERM et son organisation multimodale de transports non polluants.

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