Vitibanque : la Caisse d’Épargne lance une filière nationale d’expertise pour les viticulteurs

C’est à Beaune, au cœur des vignobles les plus prestigieux, que la Caisse d’Épargne a choisi d’officialiser, le 31 mai dernier, le lancement de sa filière nationale d’expertise destinée au monde viticole. Une nouvelle structuration qui entend bien grignoter des parts de marché au Crédit agricole.
Jérôme Ballet, président du directoire de la Caisse d’Epargne Bourgogne Franche-Comté, et Nicolas Balerna, directeur Banque de détail Caisse d’Epargne, avec leurs clients vignerons.
Jérôme Ballet, président du directoire de la Caisse d’Epargne Bourgogne Franche-Comté, et Nicolas Balerna, directeur Banque de détail Caisse d’Epargne, avec leurs clients vignerons. (Crédits : BPCE)

« 39 % des chefs d'exploitation viticole sont préoccupés par la transmission de leur exploitation », selon une étude de BPCE L'Observatoire, réalisée en 2021. Cette question associée à l'enjeu du changement climatique sont, en effet, les deux grandes priorités qui animent actuellement le secteur viticole.

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Si historiquement, la viticulture est plutôt un secteur sur lequel s'est positionné la banque concurrente, le Crédit Agricole, ce sont des problématiques que connaît bien la Caisse d'Épargne Bourgogne-Franche-Comté (1.600 collaborateurs), précurseur sur le sujet de par sa localisation, et qui compte déjà plus de 600 clients viticulteurs accompagnés par six experts répartis sur les différents vignobles régionaux. « Dans une région viticole par excellence, nous avons structuré depuis plus de 10 ans une filière dédiée qui s'appuie sur un savoir-faire bancaire conjugué à l'expertise de chargés d'affaires qui partagent une véritable passion pour le monde viticole », explique Jérôme Ballet, président du directoire de la Caisse d'Épargne Bourgogne-Franche-Comté.

Une filière nationale pour les viticulteurs

C'est donc sur cette expertise que s'est appuyé le groupe au niveau national pour créer Vitibanque, une filière d'expertise destinée au monde viticole, comme cela a été annoncé le 31 mai dernier à Beaune, au cœur des vignobles les plus prestigieux. Un référent national a ainsi été nommé à Paris pour centraliser toutes les offres et animer ce réseau. Parmi les 15 Caisses d'Épargne qui couvrent le territoire, 12 sont situées dans des régions qui possèdent des vignobles. « L'idée est de créer un maillage territorial où les experts pourront aller plus vite sur l'approche, la création des offres, et sur toute la partie réglementaire », explique Frédérique Panouillot, responsable marchés de la viticulture et de l'agriculture à la Caisse d'Épargne région Bourgogne-Franche-Comté. Le cœur de cible de Vitibanque est de conquérir tous types d'exploitations viticoles, quelle que soit sa taille ou son ancienneté. « Nous aurons une autre expertise ou une expertise supplémentaire au quotidien », poursuit-elle. L'échange de bonnes pratiques se fait dans les deux sens : le groupe BPCE apporte son expertise au travers d'une véritable structuration en filière nationale et les différents services en région remonteront les besoins rencontrés par les viticulteurs.

Aider les viticulteurs dans leur développement et dans la transition écologique

L'intérêt d'avoir une filière dédiée est de pouvoir proposer des produits adaptés au secteur viticole, que ce soit dans la gestion du quotidien pour renouveler le matériel ou les plantations, mais également sur les deux priorités du moment : la transmission des domaines et la transition environnementale. Par exemple, des crédits à l'achat de matériel ou des crédits vendanges peuvent être accordés aux viticulteurs durant cette période. « Il existe des plantations bien spécifiques avec des différés d'amortissement. Nous pouvons les aider le temps que la vigne arrive en production », précise Frédérique Panouillot. « Nous souhaitons accompagner les viticulteurs dans leur transition environnementale et dans toutes les phases de développement de leur activité », complète Nicolas Balerna, directeur Banque de détail Caisse d'Épargne.

Selon les régions, les récoltes ne sont pas les mêmes d'un vignoble à l'autre. En Bourgogne, par exemple, les durées de vinification sont plutôt longues alors que, sur la Côte d'Azur, qui possède une grande partie en rosé, les vins sont vinifiés et vendus relativement rapidement. « Chez nous, il faut entre 12 et 24 mois avant de vendre les premières bouteilles après la récolte », précise Frédérique Panouillot. D'où le financement nécessaire de ce cycle d'exploitation et du stock. « Nous adaptons nos offres en fonction de nos clients, de leur façon de commercialiser, et de produire », poursuit-elle.

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Concernant, le changement climatique et les différents aléas auxquels sont confrontés les viticulteurs d'année en année, la Caisse d'Épargne a créé un partenariat avec un courtier en assurance pour proposer à ses clients des contrats adaptés et leur garantir un revenu même en cas de perte de la récolte. En matière de transmission de domaine, Vitibanque s'appuie sur des notaires et des experts-comptables pour répondre à ce sujet qui préoccupe particulièrement les viticulteurs bourguignons. « L'ambition de Vitibanque est d'être sur le podium des banques qui accompagnent les viticulteurs », confie Jérôme Ballet.

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Commentaire 1
à écrit le 04/07/2023 à 8:59
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A droite ceux qui bossent, à gauche ce qui encaissent, ça ne peut plus durer !

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