MetLife France  : « les travailleurs non-salariés ne sont pas suffisamment protégés par leur régime obligatoire »

Bien qu’insuffisamment protégés, les travailleurs non-salariés restent trop peu nombreux à souscrire une prévoyance individuelle. Quelles en sont les raisons ? Les réponses d’Agnès Bruhat, directrice générale de MetLife France.

Les travailleurs non salariés (TNS) estiment que les régimes obligatoires ne les protègent pas suffisamment. Dans le même temps, seule une minorité d'entre eux se dote d'une prévoyance individuelle. N'y a-t-il pas un paradoxe ?

MetLife publie tous les ans un baromètre sur la prévoyance individuelle des TNS. Selon notre dernière enquête, qui date du mois d'avril, seuls 45 % des TNS sont équipés. C'est un peu mieux que l'année précédente, mais tendanciellement, par rapport à 2018, la courbe est à la baisse, bien que les régimes obligatoires ne les protègent pas suffisamment.

Quels en sont les facteurs explicatifs ?

Il y a des freins culturels, très français. Nous sommes des Latins et n'abordons pas aisément des sujets difficiles comme la maladie et la mort. De plus, une partie des TNS se croit bien protégée par leur régime obligatoire (un tiers des répondants à notre enquête). Pour les autres, ils l'affirment d'ailleurs, le principal obstacle reste le prix (61 % des répondants). Il y a, en outre, une grande différence d'équipement selon le niveau de revenus. Ainsi, 79 % des TNS gagnant plus de 60 000 euros par an ont souscrit à une prévoyance contre 39 % pour ceux gagnant moins de 40 000 euros.

N'y a-t-il pas également un manque d'information sur le sujet ?

Oui, cela peut être le cas. Les distributeurs d'assurance, courtiers, conseillers en gestion de patrimoine, doivent absolument en parler et insister avec leurs clients TNS sur l'importance du sujet. Il est vrai également que tous les TNS ne se rendent pas auprès de courtiers ou de conseillers en gestion de patrimoine. La prise de conscience ne peut pas seulement provenir d'un tiers. Les TNS doivent également se pencher sérieusement sur leur régime obligatoire afin de réfléchir à la question.

De votre côté, que faites-vous pour éveiller la réflexion autour du sujet ?

Nous donnons aux intermédiaires qui distribuent notre solution de prévoyance, l'ensemble des outils nécessaires (y compris les arguments) pour leur permettre de sensibiliser leurs clients et les encourager à s'équiper.

Comment proposer aux TNS une prévoyance réellement efficace pour vraiment les protéger ?

Une bonne solution de prévoyance est une solution adaptée à chacun. C'est pourquoi, l'intermédiaire d'assurance doit absolument procéder à une analyse de la situation professionnelle, patrimoniale, familiale de la personne, pour lui faire la proposition la plus pertinente possible. Chez MetLife, nous avons un outil de diagnostic en ligne que les intermédiaires peuvent utiliser pour les aider dans leurs démarches.

Au-delà de la compensation financière en cas d'aléas, ne serait-il pas temps de développer la prévention pour éviter aux assurés de faire face à ces situations difficiles ?

Quand on pense assurance, le réflexe reste bien souvent de se dire « s'il m'arrive quelque chose, il faut que je sois couvert ». A l'inverse, pour protéger les gens des risques financiers, par exemple si une maladie entraîne plusieurs mois sans possibilité de travailler, on peut aussi agir en amont pour prévenir des risques liés à la santé. C'est tout le sujet de la prévention. Via cette dernière, les assurés seront moins malades, donc moins exposés à des sinistres potentiels. Agir dans ce sens, c'est créer un système gagnant-gagnant pour tout le monde. D'ailleurs, 67 % des répondants à notre enquête estiment que la prévention fait partie du rôle des assureurs. Chez MetLife, cela fait déjà un certain temps que nous avons inclus dans notre solution une plateforme de coaching nutritionnel, ainsi qu'une protection juridique très complète, vie professionnelle et vie privée - qui comprend également de l'assistance psychologique. La question de la prévention est essentielle. C'est pourquoi nous souhaitons aller encore plus loin dans le domaine, en incluant également dans les mois qui viennent un service de prévention sur la posture corporelle et les maux de dos, avec des conseils adaptés en fonction des différents métiers de nos assurés.

La consultation du présent article est notamment soumise aux CGU de Scribeo

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Commentaires 2
à écrit le 15/07/2024 à 10:19
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Ce sont des sacrifiés qui sont remboursés 9 euros par jour en cas de maladie et comme ils sont rançonnés par le système afin que les plus aisés puissent continuer de ne pas payer d'impôts et bien plutôt que de prendre une complémentaire, financièreme...

à écrit le 15/07/2024 à 9:58
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Les "valeurs de Metlife" c'est d'abord une société de droit irlandais ...un paradis fiscal au cœur de l'Europe.

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