Plus d'Europe pour nos territoires universitaires !

OPINION. « Faut-il plus ou moins d'Europe ? » C'est la question qui anime les débats télévisés à l'occasion des élections européenne de 2024. La polarisation des réponses interpelle, à l'heure où les apports de l'Union européenne, voire ses fondamentaux, ont rarement autant été remis en question.
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Les récentes coupes dans le budget du programme de recherche Horizon Europe (-2,1 milliards d'euros en février dernier) interpellent aussi sur la capacité de l'Union européenne à investir davantage dans la formation, la recherche et l'innovation tant pour son rayonnement international que pour le renforcement de l'intégration de ses membres.

Or, s'il y a bien un domaine qui a besoin de cette échelle européenne, c'est celui de l'enseignement supérieur et de la recherche : excellence, coopération, circulation et hospitalité doivent guider notre action publique en la matière et profiter au développement de nos territoires universitaires.

Plus ou moins d'Europe pour nos villes universitaires ? Nous, élus membres d'exécutifs locaux, engagés pour la reconnaissance et le développement de l'enseignement supérieur et de la recherche dans nos villes, répondons sans ambiguïté : plus d'Europe, mieux d'Europe, plus de coopération entre Universités et territoires à l'échelle européenne.

Excellence et coopération

Nous soutenons les nouvelles étapes de coopération en construction, à commencer par les Alliances d'universités européennes. Ces coopérations en matière de formation et de vie universitaire, appelées à se multiplier (60 visées en 2024), offrent une perspective ambitieuse. Mais elles doivent aujourd'hui franchir un nouveau cap : celui d'engager des programmes de recherche et d'innovation communs, soutenus par une politique européenne volontariste, structurante, et dotée de moyens sur le long terme. C'est de cette manière que nous serons collectivement plus forts face aux défis majeurs des décennies à venir, à commencer par les bouleversements écologiques.

Nos entreprises, nos laboratoires, nos chercheurs et nos étudiants ont besoin de ces partenariats indispensables par ailleurs au rayonnement de nos territoires et de notre pays dans l'écosystème mondial. C'est en capitalisant sur les spécialisations scientifiques et industrielles des pays membres et des régions que nous pourrons, à l'échelon européen, avoir un positionnement fort et offensif : c'est la promesse de l'Europe de la connaissance, tournée vers l'avenir et compétitive, qu'il nous faut désormais tenir !

Circulation et hospitalité

Les mobilités étudiantes sont des vecteurs d'intégration européenne réussis. L'emblématique programme Erasmus a permis et doit encore permettre la construction d'une vie académique et étudiante européenne, le renforcement mutuel des formations et des compétences. Et n'oublions pas qu'Erasmus, c'est avant tout l'idée d'une expérience culturelle comme élément central de construction d'une Europe vécue par la jeunesse, mais aussi l'idéal d'une vraie réciprocité entre pays européens. Des dimensions à ne pas négliger, en cette période de replis nationalistes, et d'euroscepticisme croissant.

Nous l'affirmons : nos territoires ont besoin de cette ouverture, pour les opportunités de mobilité qu'elle offre à l'ensemble de nos acteurs universitaires, mais aussi parce que la présence dans nos villes de la jeunesse étudiante européenne fait vivre la politique d'accueil et d'hospitalité qui nous rassemble, face aux fragilisations qu'elle subit en France et en Europe aujourd'hui.

Nos Universités ont besoin de l'Europe, nos territoires ont besoin de l'Europe... mais nous sommes aussi convaincus que l'Europe a besoin des collectivités, fers de lance de l'engagement des territoires, pour relever durablement ses ambitions.

La stature européenne de nos Universités nourrit l'envergure européenne de nos territoires : rayonnement de nos établissements, opportunités de partenariats pour nos acteurs économiques et institutionnels, ouverture au monde. Pour un espace européen de l'enseignement supérieur et de la recherche fermement soutenu dans les politiques communautaires, et pour réaffirmer notre large confiance en l'Europe, nous appelons à une large mobilisation pour les élections européennes du 9 juin prochain !

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(*) 
Premiers signataires :

  • Léonore Moncond'huy, Maire de Poitiers, Vice-présidente de Grand Poitiers en charge de la contractualisation et des relations internationales, Vice-présidente de Cités Unies France
  • Jeanne Barseghian, Maire de Strasbourg, 1re Vice-présidente Relations transfrontalières, européennes et internationales de l'Eurométropole de Strasbourg, Co-présidente de l'ANVITA
  • Jérôme Auslender, adjoint au Maire de Clermont-Ferrand, Vice-Président Europe et relations internationales de l'Association des Villes Universitaires de France
  • Johanna Rolland, Maire et Présidente de Nantes Métropole
  • Frédéric Leturque, Maire d'Arras, Président de la Communauté urbaine d'Arras
  • Grégory Doucet, Maire de Lyon
  • Florian Bercault, Maire de Laval
  • Jérôme Baloge, Maire de Niort, Président de la Communauté d'Agglomération du Niortais
  • Michael Delafosse, Maire et Président de Montpellier Méditerranée Métropole
  • Anne Vignot, Maire-Présidente de Grand Besançon
  • Jean-François Fountaine, Maire et Président de La Communauté d'Agglomération de La Rochelle
  • Bruno Bernard, Président de la Métropole de Grand Lyon
  • Michael Quernez, Maire de Quimperlé, Secrétaire général de l'AFCCRE
  • Rémi Darmon, Maire d'Orsay
  • Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux
  • Olivier Bianchi, Maire et Président de Clermont Auvergnes Métropole
  • Eric Piolle, Maire de Grenoble
  • Emmanuel Denis, Maire de Tours
  • Nathalie Appéré, Maire et Présidente de Rennes Métropole
  • Cédric Van Styvendael, Maire de Villeurbanne et Vice-Président à la Culture à la Métropole de Lyon
  • Mathieu Klein, Maire de Nancy, Président de la Métropole du Grand Nancy



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Commentaires 3
à écrit le 06/06/2024 à 12:46
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Tout ce que l'on constate c'est que plus il y a de surface et moins il y a de la densité et donc... d'efficacité !

à écrit le 06/06/2024 à 10:00
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Photo: Jeunes massacrés par le traité de Lisbonne, et ils le savent.

à écrit le 06/06/2024 à 9:13
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Une tribune de gens qui profitent de l'argent de l'UE, quel crédit les gars ? Je viens de discuter avec une infirmière qui a deux enfants et qui pense arrêter parce que bossant 12h par jour et largement sous payé en comparaison de son travail capital...

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