La TVA circulaire doit s'inscrire dans les programmes électoraux

Par Claire Bretton  |   |  532  mots
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OPINION. Les baisses de TVA s'inscrivent dans les programmes électoraux comme un levier pouvant résoudre rapidement les problèmes de pouvoir d'achat. Dans un contexte socio-économique marqué par des tensions inflationnistes, les baisses de TVA peuvent alléger rapidement le fardeau financier des consommateurs et s'inscrire dans une stratégie plus large pour relancer la consommation et stimuler l'économie. Par Claire Bretton, CEO Underdog

Jusqu'à présent, la France a réussi à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 25% par rapport à 1990. L'ambition du plan présenté début 2023 est de réduire de 55% les émissions actuelles d'ici à 2030. Il reste donc 6 années pour réaliser ce que l'on a accompli en 30 ans. L'urgence écologique est telle qu'il est désormais de notre devoir de faire évoluer nos modes de production et de consommation.

Une baisse de TVA oui, mais encore faut-il qu'elle soit ciblée pour soutenir et encourager une consommation responsable, avec en première ligne l'économie circulaire.

N'y allons pas par quatre chemins, le réemploi, et plus précisément, le reconditionné permet de répondre à quatre enjeux majeurs : pouvoir d'achat des Français, lutte contre le dérèglement climatique, réindustrialisation des territoires avec à la clé la création d'emploi, et pour finir la souveraineté nationale. Ces enjeux se retrouvent dans la majorité des programmes électoraux des prochaines législatives.

Il faut aller plus loin pour massifier le reconditionnement en France : augmenter les stocks de produits à reconditionner en imposant un diagnostic des produits collectés, développer des formations adaptées, mettre en place des normes de qualité et de contrôle sur les produits reconditionnés, ou encore envoyer un signal positif aux consommateurs via des aides à l'achat et des dispositifs fiscaux.

Instaurer une TVA sur les produits reconditionnés, c'est rendre ces produits plus attractifs que les produits neufs d'entrée de gamme (souvent d'une durabilité moindre et fabriqués à l'étranger avec des externalités négatives supplémentaires). Or le prix est un facteur déterminant pour les consommateurs, si ce n'est le facteur déterminant, a fortiori au moment où les Français subissent de plein fouet les conséquences de l'inflation sur leur pouvoir d'achat.

Le pouvoir d'achat est une des premières préoccupations des Français. Tous le savent, endiguer l'inflation doit être une priorité. Selon un sondage réalisé par l'institut Elabe pour BFM le 10 juin 2024, 45 % des personnes interrogées considèrent ce facteur comme l'une des trois principales raisons ayant influencé leur vote lors des dernières élections européennes, le plaçant devant des sujets comme l'immigration ou l'écologie.

Alors que les différents partis finalisent leurs propositions électorales, une TVA à taux réduit sur les produits reconditionnés en France (téléphones, gros électroménager, vélos ...) doit figurer dans les mesures phares.

Mettre en place une TVA reconditionné, c'est enclencher un cercle vertueux pour les Français, l'industrie et les finances publiques. Instaurer une TVA reconditionné c'est rendre plus accessibles les produits reconditionnés en France (VS les articles neufs produits le plus souvent en Asie), c'est aussi encourager la création de filières industrielles sur tout le territoire.

Ce saut, nous pouvons le faire dès ces élections législatives, nous en avons les clés. Il est impératif que les entrepreneurs et dirigeants du reconditionnement se rassemblent et unissent leurs forces. En nous unissant, nous pouvons massivement appeler le gouvernement à instaurer une TVA à taux réduit sur les produits reconditionnés, une mesure indispensable pour un avenir plus durable.