Défaillances d'entreprise : protégeons les chefs d'entreprise avant qu'il ne soit trop tard

OPINION. Dans le monde de l'entreprise, il est de bon ton de célébrer les prises de risques et les réussites. Cependant, la réalité pour de nombreux entrepreneurs est bien différente. Par Anthony Streicher, Président de l'association GSC
(Crédits : DR)

Derrière l'obsession de la réussite se cache souvent une peur de parler de l' « échec », voire une forme de censure intériorisée chez certains acteurs de notre écosystème. Pourtant, le contexte de « permacrise », ou crise permanente, dans lequel naviguent les entreprises depuis 4 ans doit nous amener à nous interroger collectivement sur l'avenir que nous souhaitons proposer à nos entrepreneurs. Car n'oublions pas : nous ne pourrons préserver notre économie si nous ne protégeons pas et si nous ne donnons pas l'opportunité de rebondir à ces femmes et ces hommes qui sont en première ligne.

Les chefs d'entreprises sont aussi des acteurs vulnérables.

Les chiffres de l'année 2023 de la société d'études Altares donnent un nouveau signal d'alerte sur une dégradation de la situation économique. Le nombre de défaillances est en augmentation de 35,8 % par rapport à 2022, soit 57 729 entreprises touchées. Les défaillances atteignent même leur plus haut seuil historique au 4e trimestre depuis la récession de 1992-1993. Ces nouvelles données nous confirment que nous ne faisons pas seulement face à un rattrapage des niveaux pré-covid mais illustrent les difficultés actuelles qui sont conjoncturelles (inflation, trésorerie, changement de comportement des consommateurs...).

Épiciers, coiffeurs, garagistes, transporteurs... ce sont nos entrepreneurs du quotidien qui sont désormais en danger. Face à cette hausse, nous devons plus que jamais appeler les entrepreneurs à faire preuve d'anticipation. La pérennité de leur activité dépend de la gestion des risques liés à leur secteur, mais aussi de leur propre protection personnelle et donc de leur capacité de rebond.

L'anticipation des risques est encore loin d'être un réflexe pour tous.

Mais l'anticipation n'est pas l'affaire des seuls chefs d'entreprise :  la culture de l'anticipation doit devenir un mantra au sein de la communauté entrepreneuriale, encourageant les entrepreneurs à prendre des mesures pour sauvegarder leur propre stabilité financière. Anticiper l' « échec », c'est s'offrir une tranquillité d'esprit pour mieux dormir la nuit et se donner une chance supplémentaire de réussir son rebond. Il est impératif de rappeler que l'Allocation des Travailleurs Indépendants (ATI) proposée par l'État ne constitue pas à elle seule un outil suffisant pour protéger les dirigeants d'entreprise en cas de difficultés. Bien que précieuse, elle présente ses limites et surtout, elle est encore trop méconnue !

L'évaluation de l'ATI prévue cette année offre l'opportunité de mettre véritablement ce sujet sur la table. Car, pour bien se protéger, encore faut-il savoir que des outils existent. Il est essentiel que les entrepreneurs soient informés de manière adéquate sur les dispositifs de maîtrise des risques de perte d'emploi et de rebond existants (ATI, assurances volontaires perte d'emploi...). Une prise de conscience collective est indispensable pour protéger ces femmes et ces hommes qui sont des maillons essentiels de la richesse économique de notre pays. Associations, réseaux d'accompagnement, conseils ou encore organismes d'État... Nous avons tous désormais le devoir d'œuvrer de concert pour faire connaître ces solutions au plus grand nombre.

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Commentaires 2
à écrit le 01/02/2024 à 16:28
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Quand, nous parlerons de nos chefs d'entreprise, comme des artisans qui n'ont d'autre but que la glorification de la chose créé plutôt que de la chose vendue, nous aurons tout le respect qui leur revient ! ,-)

à écrit le 01/02/2024 à 10:22
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Comme toujours tout dépend desquels, ceux qui ont déjà un réseau et des capitaux n'ont pas à l'être protégés, ceux qui partent de rien et de ce fait son vulnérables financièrement vis à vis de ces premiers doivent être soutenus bien entendu car déjà ...

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