« Choose France, or not Choose France », telle est la question

OPINION. Que serait la France sans ces étrangers qui ont contribué à écrire son histoire ? Par Pascal Cagni et Denis Zervudacki (*)
Pascal Cagni et Denis Zervudacki
Pascal Cagni et Denis Zervudacki (Crédits : DR)

Cela est vrai dans notre littérature et nos sciences. Que serait-elle sans les Maria Salomea Sklodowska, qui repose au Panthéon sous le nom de Marie Curie, les Georges Charpak, Gao Xingjian, Henri Bergson qui ont donné à la France des prix Nobel, et tant d'autres encore ?

Cela est aussi vrai dans notre économie, où ces entreprises venues d'ailleurs qui sont notre « Légion étrangère » économique, viennent féconder notre tissu économique et fertiliser nos territoires.

Que seraient en effet Angers sans Scania, Onnaing sans Toyota, Cestas sans Mondelez, Gien sans Otis, Tilloy-lès-Mofflaines sans General Mills, Montluel sans Carrier et Figeac sans Collins Aerospace ?  Que seraient et nos territoires sans toutes ces entreprises étrangères qui, comme le disait de lui-même Romain Gary, « n'ont pas une goutte de sang français mais la France coule dans leurs veines ».

Les chiffres aussi sont éloquents : plus de 300 500 emplois nouveaux ont été créés par les groupes étrangers qui ont choisi la France depuis 10 ans. Les 17 500 sociétés étrangères qui nous font confiance produisent 16% de notre PIB, pèsent 760 milliards d'euros de chiffre d'affaires, réalisent 17% de la valeur ajoutée. Elles emploient 2,2 millions de nos compatriotes, réalisent plus du tiers de nos exportations, de nos investissements dans le secteur de l'industrie et de nos dépenses de Recherche et de Développement. Ce résultat n'est pas qu'un succès d'orgueil. Il profite pleinement à toute la Nation. Il a permis de changer la vie de millions de Français.

Le résultat est aussi celui-là : la France est montée, pour la première fois de son histoire, sur la première marche du podium européen de l'attractivité, et elle a conservé sa place depuis cinq ans. Si longtemps ces entreprises venues d'ailleurs ont boudé notre pays, souvent décontenancées par son incapacité à respirer l'air du large, elles ont démontré depuis 7 ans une inédite envie de France.

Ces dernières années, la France a gagné d'incroyables parts de marché : des sièges mondiaux et des centres de recherche sont venus s'y installer, de spectaculaires projets, qui autrefois nous auraient échappé, se sont concrétisés. Des talents qui avaient décidé d'inscrire ailleurs leur avenir nous sont revenus, tandis que des talents étrangers nous ont rejoints.

Cette divine surprise n'est pas le fruit du hasard mais le résultat d'une politique ambitieuse en matière d'attractivité et de réformes structurelles qui, longtemps différées, comptées, rejetées ont dans notre pays où le vieux a du mal à mourir et le neuf du mal à naître, été menées à bon rythme.

Cette politique, qui a mis tant d'année à se déployer, est aujourd'hui menacée par les extrêmes. Ces derniers battent en brèche le consensus politique rassemblant les bonnes volontés de gauche, de droite et du centre, qui ont rendu possible de formidables succès.

L'enjeu des prochaines élections législatives est donc aussi là. La France va-t-elle continuer à être une terre d'élection privilégiée pour les investissements étrangers ?

La confiance met des années à se construire et une seconde à voler en éclat. Face à l'incertitude politique et économique, les entreprises étrangères sont déjà tentées de se détourner de notre pays pour faire le choix de cieux plus accueillants et cléments. Cette menace le priverait de la manne de ces sociétés qui, venues d'ailleurs, créent ici de la richesse française au bénéfice de tous.

Nous avons tous les deux en partage d'être nés sur la féconde terre d'Alsace et d'être issus de familles venues de l'étranger d'où elles avaient fui la barbarie. Tous deux, nous y sommes devenus entrepreneurs. Ses valeurs d'hospitalité, de tolérance et de liberté d'entreprendre nous ont fait grandir.

De par nos parcours, nous savons que la France n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle est ouverte et accueillante. Que le Monde est une opportunité pour notre pays plus qu'une menace. Et que notre pays dispose des talents et des atouts pour y rayonner.

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(*) Pascal Cagni, Président de C4 Industries, VP et Directeur Général de Apple EMEIA (2000-2012) et Denis Zervudacki, Président de Zerphilia, Fondateur des États de la France.

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Commentaire 1
à écrit le 28/06/2024 à 8:22
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Je ne sais pas ce que construisent les moldaves à 300 balles par mois les gars, pas un truc vertueux c'est sûr, sortez un peu de chez vous et contemplez votre tas de ruines à tous de temps en temps, merci.

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