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Face aux résultats des élections européennes et à la surprise suscitée par l'annonce du Président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale, peu a été dit sur les chiffres de l'abstention.
Il faut pourtant tirer tous les enseignements de ce scrutin et la participation est un élément majeur, sinon constitutif d'une élection.
Le 9 juin dernier, on a pu se féliciter d'une abstention relativement faible pour une élection européenne (48% tout de même), mais 23 millions de personnes dans notre démocratie qui ne s'expriment pas alors que les défis pour l'Europe sont majeurs, on ne peut pas s'en satisfaire.
Maintenant, le président de la République a décidé de rappeler les Français aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochain. Preuve s'il en fallait que, dans une démocratie, les clarifications politiques se font par le vote du peuple souverain. C'est sain. Ce qui n'est pas sain en revanche c'est d'avoir près de la moitié des électeurs qui ne s'expriment pas.
Il nous faut tout faire, tout mettre en œuvre pour que nos concitoyens décident par eux-mêmes leur destin et qu'ils votent.
Alors que les demandes de procurations enregistrent une hausse sans précédent et que la participation s'annonce historiquement haute pour ces élections législatives anticipées, il devient important de s'interroger sur les modalités actuelles de vote.
Pour cela, les pratiques du vote doivent s'adapter et prendre le tournant de la modernité pour que le plus de monde puisse voter.
Prendre le tournant de la modernité, c'est inclure le numérique également dans les modalités de vote. La France a fait d'importants progrès sur l'identité numérique : les Français de l'étranger peuvent élire leurs députés à distance, nous avons notre carte d'identité et notre permis de conduire sur nos smartphones, nous payons nos impôts en ligne. Et depuis janvier, les procurations pour les élections sont dématérialisées et cela a été un succès et une réussite lors des Européennes et ça le sera aussi pour ces législatives anticipées.
Ces avancées contribuent à créer une identité numérique fiable pour nos concitoyens et donc il n'y a plus d'obstacle technique pour permettre le vote à distance.
Proposer de moderniser les modalités de vote, ce n'est pas atténuer l'acte de voter. Au contraire, c'est renforcer sa portée et rappeler qu'il est le meilleur moyen d'exercer sa citoyenneté. Face à la montée des extrêmes, aux désordres du monde et aux défis planétaires à relever, qui peut croire que choisir ses élus n'est pas un acte décisif ?
Pour accroître la participation et davantage impliquer les citoyens dans la vie démocratique, il faut redonner toute sa puissance dans l'acte de voter. Pour cela, il faut des modalités de vote plus ouvertes, plus simples et plus accessibles. C'est en modernisant le vote que nous favoriserons la participation et ainsi que nous redonnerons de la puissance dans l'élection. Une seule solution à cela : le vote à distance ! Dans plusieurs sondages récents, près de deux tiers des sondés se disaient favorables au vote en ligne. Les mentalités ont évolué, il faut entendre ce changement.
Permettre le vote à distance, ce n'est pas par facilité pratique, mais c'est bien un levier - sans être le seul - pour renforcer la puissance du vote et réimpliquer les citoyens dans l'élection.
Alors un mot : osons !
La Mayenne, terre d'expérimentation et d'innovation est prête à expérimenter le vote à distance pour montrer que ça marche !
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