La culture, c'est bon pour le moral... et l'économie !

EDITO - N’allez pas croire que tout se passe à Paris. À sillonner la France, vous découvrirez de formidables chefs-d’œuvre, des festivals généreux ou encore des lieux magiques.
Valérie Abrial
(Crédits : Cyrille George Jerusalmi)

Dans ces moments de crise politique, elle est souvent la grande oubliée. Mise au rang de la futilité. Comme si tout à coup, elle ne servait qu'à distraire. En dehors du débat philosophique que ce constat suscite — car finalement, à quoi ça sert, la culture ? — il n'est pas vain de rappeler que le secteur est indispensable à notre économie. Selon les derniers chiffres de Bpifrance, les industries culturelles et créatives représentent un chiffre d'affaires de 110 milliards d'euros, soit 5 % du PIB français, et 1,7 million d'emplois. De quoi y réfléchir à deux fois avant d'en faire un parent pauvre des stratégies électorales. Les territoires, eux, l'ont bien compris. Depuis longtemps déjà.

Il faut dire que la France est la première destination touristique au monde, une fierté nationale certes, mais aussi et surtout une chance extraordinaire d'avoir autant de richesses culturelles et patrimoniales à préserver et à partager. Et en termes de retombées, c'est tout notre écosystème qui en profite. Visiter l'Hexagone cet été c'est : découvrir un territoire naturel, sa gastronomie, ses musées, ses festivals, ses théâtres, ses châteaux... C'est aussi y passer des nuitées, aller au restaurant, flâner dans les boutiques. Tout compte fait, la consommation culturelle génère une manne considérable pour notre pays. Ce serait dommage de s'en priver.

Une France qui bouge

Et n'allez pas croire que tout se passe à Paris. À sillonner la France, vous découvrirez de formidables chefs-d'œuvre ignorés dans les musées des beaux-arts de province tout aussi ignorés la plupart du temps. Du Nord au Sud, d'Est en Ouest, vous visiterez de nouveaux lieux exceptionnels comme Les Franciscaines à Deauville, l'espace des sciences à Morlaix, le premier musée français consacré aux artistes femmes à Mougins, les Grandes Locos à Lyon... Bref, une France qui bouge et qui mérite que cela se sache ! Villes, départements, régions, portés par l'énergie de leurs élus, ont souvent fait du secteur culturel une priorité. Carole Delga, présidente de Régions de France, rapporte dans nos colonnes comment les collectivités territoriales sont un soutien majeur avec une mobilisation de 800 M€.

Depuis plus de soixante ans que la décentralisation culturelle s'opère, elle finit tout de même par porter ses fruits. Laurent Le Bon, à la tête du Centre Pompidou, rappelle à l'envi que l'institution pluridisciplinaire a toujours collaboré et coconstruit avec les territoires. Et il entend bien mettre à profit la fermeture du site parisien (soumis à de gigantesques travaux de rénovation dès 2025) pour accélérer cette politique de coopération.

De tout cela, on peut se réjouir, bien sûr. Mais pour autant, il ne faudrait pas baisser la garde et croire que tout est acquis. Les efforts de développement culturel ont plus que jamais besoin d'être soutenus non seulement pour le rayonnement international et l'économie de notre pays, mais aussi parce qu'en ces temps sombres et incertains, le beau est plus que jamais nécessaire. Et qui de mieux que les acteurs de la culture pour nous l'offrir ?

Valérie Abrial

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Commentaire 1
à écrit le 29/06/2024 à 8:23
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C'est dans notre adn !Les Lumières c'est nous, le seul pays qui peut se targuer du terme de civilisation comme le dit Nietzsche c'est nous aussi, notre culture est la seule vérité qui compte même en France, l'économie ne devrait qu'être un moyen mais...

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