« Les véritables médias, c'est nous : nous sommes sur le terrain »

Innovation médiatique et quête d'authenticité, l'interview de Saïd Sadi révèle les défis de représenter la réalité d'un quartier au-delà des clichés. Cette démarche soulève la question de la responsabilité des médias dans la construction de l'image des communautés. Découvrez avec Saïd Sadi, président de Castelife sa définition des « nouveaux médias »
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Dans un monde où l'information circule à la vitesse de la lumière, la véracité des faits et la représentation fidèle des communautés restent des enjeux majeurs. C'est dans cette optique que Saïd Sadi, président de Castelife, a pris la parole lors d'une table ronde récente pour exposer la genèse et les ambitions de son média, né dans le quartier de la Castellane.

« On se retrouve avec notre quartier sali par les médias, par certains médias qui relayent les désinformations », a-t-il déclaré, soulignant l'importance de rétablir une image plus juste et plus nuancée de sa communauté.

Castelife, qui a vu le jour grâce à l'initiative de Sadi et de son ami Issaoui Ramzi, a pour but de contrer cette tendance en mettant en lumière la réalité quotidienne des habitants, souvent éclipsée par les gros titres sur le trafic de drogue. Leur démarche a rapidement porté ses fruits, puisque leur présence sur Snapchat a attiré une audience de 600 000 abonnés en seulement deux ans et demi. Leur contenu, diversifié et engageant, inclut des émissions télévisées et des invitations à des artistes et créateurs de contenu, ce qui a permis à Castelife de s'imposer comme une voix authentique et de proximité.

La vision de Sadi pour Castelife dépasse la simple diffusion d'informations. Il envisage un média communautaire, impliqué et tangible, comme en témoignent ses propos :

« Les véritables médias, c'est nous : nous sommes sur le terrain, nous organisons des kermesses, des sorties pour les enfants, des jeux, de la prévention. »

Ces activités, au-delà de leur aspect ludique, jouent un rôle crucial dans la construction d'un sentiment d'appartenance et dans la lutte contre les stéréotypes.

Le financement initial de Castelife provient des économies personnelles de Sadi et de son associé, mais le projet a su évoluer vers un modèle économique pérenne, s'appuyant sur la publicité et des partenariats stratégiques. L'association Les Déterminés, mentionnée par Sadi, figure parmi les soutiens clés, illustrant l'importance de la collaboration entre les médias innovants et les structures associatives pour un impact social renforcé.

En regardant vers l'avenir, Saïd Sadi ne cache pas ses ambitions pour Castelife. Il aspire à ce que son initiative devienne un média influent et immédiat, avec des plans d'expansion et de croissance pour les années à venir. Cette perspective s'inscrit dans une tendance plus large où les médias de quartier et les plateformes communautaires prennent une part croissante dans le paysage de l'information, offrant une alternative aux canaux traditionnels.

L'expérience de Castelife démontre que l'innovation en matière de journalisme peut émerger des quartiers eux-mêmes, et que la proximité avec le public constitue un atout majeur pour la pertinence et l'authenticité de l'information. Les initiatives telles que celle de Saïd Sadi et Castelife sont essentielles pour redéfinir les contours d'un journalisme plus inclusif et représentatif de toutes les facettes de la société.

La discussion en 5 points clés

  • Saïd Sadi et son ami Issaoui Ramzi ont créé Castelife pour changer l'image négative de leur quartier, la Castellane, souvent associée au trafic de drogue par les médias, et montrer la réalité de la vie quotidienne des habitants.
  • Castelife a connu un succès fulgurant sur Snapchat, atteignant 600 000 abonnés en deux ans et demi, grâce à la diffusion de contenus variés incluant des émissions télévisées et des invitations à des artistes et créateurs de contenu.
  • Le projet de Castelife est de devenir un média à part entière, avec l'ambition de fournir une information authentique et de proximité, notamment en organisant des événements communautaires comme des kermesses et des sorties pour les enfants.
  • Saïd Sadi a financé Castelife avec ses propres économies et celles de son associé au début, avant de trouver un modèle économique viable grâce à la publicité et des partenariats, notamment avec l'association Les Déterminés.
  • Dans l'avenir, Saïd Sadi envisage de développer Castelife en un média influent et immédiat, avec des plans d'expansion et de croissance pour les années à venir.

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