Orly : « La transformation du secteur aérien ne doit pas se faire au détriment de l'emploi local » (Brigitte Vermillet, Maire de Morangis)

Face aux défis de la transition écologique et de l'impact économique, la table ronde « Quel avenir pour Orly ? » a abordé la restructuration de la plateforme aéroportuaire et ses conséquences sur l'emploi et l'environnement. Les discussions ont mis en lumière les tensions entre développement économique et préservation de la qualité de vie des riverains. Parmi les intervenants, Bertrand Godinot d'easyJet, Brigitte Vermillet, maire de Morangis, Justine Coutard d'ADP et Muriel Assouline d'Air Caraïbes ont partagé leurs perspectives sur l'avenir de l'aéroport.
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Dans un contexte marqué par le retrait d'Air France de la plateforme aéroportuaire et l'essor de Transavia, la table ronde récente a mis en lumière les défis et opportunités pour le secteur aérien, notamment en termes d'impact économique et d'emploi dans le Val-de-Marne et le Sud francilien. Les discussions ont porté sur les conséquences de la transition vers un modèle de vols « low cost » et les implications pour la maintenance et les longs courriers, ainsi que sur les préoccupations environnementales telles que l'impact sonore et les restrictions de couvre-feu.

Les intervenants ont abordé l'étude d'impact environnemental (EIAE) et le cadre réglementaire européen, soulignant la nécessité d'un équilibre entre développement économique et respect des normes environnementales. Bertrand Godinot, Directeur France & Pays-Bas d'EasyJet, a insisté sur l'importance d'adapter le modèle économique aux exigences du marché tout en respectant les contraintes réglementaires:

« Nous devons être agiles et responsables, en tenant compte des réalités économiques et des attentes sociétales ».

De son côté, Justine Coutard, Directrice de l'aéroport Paris-Orly - ADP, a mis en avant les efforts pour minimiser l'impact sonore :

« Nous travaillons activement à réduire les nuisances pour les riverains tout en assurant la viabilité de nos opérations ».

La question de la perte d'emplois a été un point de friction, avec des échanges animés entre les participants. Brigitte Vermillet, Maire de Morangis, a exprimé ses inquiétudes :

« La transformation du secteur aérien ne doit pas se faire au détriment de l'emploi local ».

Muriel Assouline, Directrice générale d'Air Caraïbes, a répondu en mettant en avant la création d'emplois liée à l'expansion des compagnies aériennes « low cost » :

« Il ne faut pas négliger l'apport en emplois et en dynamisme économique que représentent les compagnies à bas coûts pour la région ».

Les débats ont également porté sur le rôle de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam) et du groupe ADP dans l'accompagnement des changements, ainsi que sur les attentes vis-à-vis de la Commission européenne pour un cadre réglementaire adapté. Les participants ont souligné l'importance d'une collaboration étroite entre les acteurs du secteur pour naviguer dans un paysage en pleine mutation.

Les échanges de la table ronde ont révélé les multiples facettes d'un secteur aérien en transition, confronté à la nécessité de se réinventer face aux pressions économiques, environnementales et sociales. Si des solutions émergent pour concilier croissance et durabilité, les acteurs du secteur doivent continuer à dialoguer et à innover pour assurer un avenir prospère et responsable de l'aviation dans la région.

La discussion en 5 points clés

  • L'aéroport d'Orly a retrouvé son trafic passagers d'avant la crise Covid, mais avec un nombre de mouvements d'avions inférieur, indiquant une amélioration du taux de remplissage des avions et une réorientation du trafic vers des destinations européennes et internationales suite à la réduction du trafic domestique.
  • Les compagnies aériennes présentes à Orly, telles qu'Air Caraïbes et EasyJet, considèrent l'aéroport comme central dans leur stratégie, mettant en avant son accessibilité et sa taille humaine, tout en exprimant le désir d'une présence accrue limitée par le manque de créneaux disponibles.
  • L'arrivée de la ligne 14 du métro à Orly est perçue comme une opportunité majeure pour améliorer l'accessibilité et réduire la dépendance à la voiture, malgré des inquiétudes concernant les horaires d'exploitation et l'impact sur le trafic routier local.
  • Le projet Paris-Orly 2035 vise à transformer l'aéroport en un modèle de décarbonation et d'intermodalité, avec des initiatives pour réduire les émissions de CO2 au sol et améliorer l'accessibilité en transport collectif, tout en tenant compte des besoins des riverains et des enjeux environnementaux.
  • Les élus locaux et les riverains expriment des préoccupations quant aux nuisances sonores et à l'impact sanitaire du trafic aérien, soulignant la nécessité d'un équilibre entre le développement économique de l'aéroport et la qualité de vie des populations impactées, et appelant à une limitation du nombre de mouvements d'avions.

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