« La filière aérostructure est confrontée à une inflation des coûts et peine à innover »

Face aux défis de la supply chain et de la crise aéronautique, les sous-traitants peinent à maintenir qualité et production. Cette problématique soulève des questions sur la résilience des ETI et PME face aux géants comme Boeing et Airbus. La table ronde intitulée « La vulnérabilité post-crise des fournisseurs de l'aerostructure » a réuni Bernard Birchler, Senior Partner chez Bain & Company France et Thierry Quillet, Délégué général adjoint du GIFAS.
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Dans un contexte économique marqué par les turbulences, la table ronde a mis en lumière les défis majeurs auxquels est confrontée l'industrie aéronautique. Les sous-traitants, maillons essentiels de la supply chain, font face à une crise sans précédent, exacerbée par les difficultés des géants du secteur tels que Boeing et Airbus. La qualité et la continuité de la production sont au cœur des préoccupations, alors que les ruptures dans les capacités industrielles menacent la stabilité de tout l'écosystème.

La crise a révélé des faiblesses structurelles au sein des aérostructures, notamment chez des acteurs comme Spirit. Bernard Birchler, Senior Partner chez Bain & Company France, a souligné que « les problèmes systémiques de l'industrie ne datent pas d'hier, mais la crise a agi comme un révélateur ». Les entreprises doivent désormais jongler entre la reprise de la production et le recrutement de main-d'œuvre qualifiée, tout en gérant un endettement croissant qui fragilise particulièrement les ETI et les PME.

Les contraintes de Responsabilité sociétale des Entreprises (RSE) ajoutent des charges supplémentaires pour les sous-traitants déjà en difficulté. Le syndrome « Spirit », terme utilisé pour décrire les conséquences d'une gestion à court terme et d'une vision fragmentée de la supply chain, a été largement débattu. Thierry Quillet, Délégué général adjoint du GIFAS, a insisté sur le fait que « les contraintes RSE, bien que nécessaires, doivent être intégrées avec prudence pour ne pas pénaliser davantage les acteurs fragiles ».

Malgré les défis, des pistes de solutions ont été évoquées. L'accent a été mis sur la nécessité d'une collaboration accrue entre les différents niveaux de la chaîne de valeur, ainsi que sur l'importance d'une vision à long terme pour surmonter les obstacles actuels. L'industrie aéronautique, à la croisée des chemins, doit se réinventer pour assurer sa pérennité et sa compétitivité sur le marché mondial.

Les échanges lors de la table ronde ont également mis en exergue un débat animé sur les meilleures stratégies à adopter pour renforcer les aérostructures. Si certains plaident pour une consolidation accrue, d'autres mettent en avant la nécessité de préserver la diversité et l'agilité des petites et moyennes entreprises. Ce clivage reflète la complexité des enjeux auxquels le secteur doit répondre.

En définitive, la table ronde a mis en évidence que l'industrie aéronautique est à un tournant décisif. Entre les impératifs de reprise de la production, les enjeux de recrutement et de formation, et la gestion de l'endettement, les acteurs du secteur doivent faire preuve d'innovation et de résilience. La crise actuelle pourrait ainsi devenir un catalyseur de changement, incitant à une réflexion profonde sur les modèles d'affaires et les pratiques de gestion au sein de l'aéronautique.

La discussion en 5 points clés

  • La crise de la Covid-19 a révélé la fragilité des ETI et PME du secteur aérostructure, essentielles au bon fonctionnement de la supply chain, avec des risques de défaillance identifiés par le GIFAS et la nécessité d'un soutien en capital et en trésorerie pour ces entreprises.
  • Une étude européenne a montré une dégradation de la profitabilité des acteurs de l'aérostructure, avec un manque structurel de rentabilité estimé à 500 millions d'euros par an, et un besoin de financement de 5 milliards d'euros pour les « ramp-up » des programmes aéronautiques.
  • Les principales causes de la fragilité du secteur incluent un endettement élevé, des marges trop faibles, des contraintes RSE et cyber, et des charges supplémentaires qui mettent en péril la chaîne de production si un maillon faiblit.
  • La filière aérostructure est confrontée à une inflation des coûts, une perte de compétences et de productivité, ainsi qu'à des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement, nécessitant une répartition plus juste des impacts de l'inflation et une communication claire des donneurs d'ordre sur la vision à long terme.
  • Il est proposé d'engager une transformation de la filière par la consolidation des entreprises, l'amélioration de l'excellence opérationnelle, et l'adaptation aux exigences de compétitivité, de digitalisation et de cybersécurité pour assurer la résilience et la robustesse du secteur.

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