« La féminisation des métiers techniques est un enjeu important pour la filière aéronautique »

Face à la crise des ressources humaines et l'attractivité des métiers de l'aérospatial, la table ronde « Recrutements : enjeux de société, enjeux stratégiques » a abordé les défis du recrutement et de la formation dans le secteur aéronautique. Entre la nécessité de séduire les jeunes diplômés et la concurrence intersectorielle, les intervenants ont partagé leurs stratégies pour attirer et fidéliser les talents. La table ronde a réuni des acteurs clés tels qu'Alexandre Gentot de Thales division avionique, Cornelia Thieme d'ArianeGroup, Eric Vicente de Sabena Technics et Laurent Gasse de l'Aéroport de Paris.
(Crédits : latribune.fr)

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Dans un contexte où le secteur aéronautique est confronté à une crise des ressources humaines sans précédent, une table ronde réunissant des acteurs majeurs de l'industrie a permis de mettre en lumière les défis et les solutions envisagées pour attirer et retenir les talents. La question de l'attractivité des métiers de l'aéronautique a été au cœur des échanges. Face à la concurrence d'autres secteurs et à l'émergence de l'« aérobashing », les entreprises doivent redoubler d'efforts pour séduire les jeunes diplômés. Les intervenants ont souligné l'importance de valoriser le sens du travail dans l'aéronautique, un secteur qui, selon Eric Vicente, « contribue de manière significative à l'avancement de la société ».

La formation et l'intégration des alternants, ingénieurs et techniciens ont été identifiées comme des leviers essentiels. Laurent Gasse a mis en avant la nécessité de « développer des parcours de formation adaptés aux évolutions technologiques et aux besoins spécifiques de l'industrie ». L'accent a également été mis sur l'importance de la fidélisation des employés, avec des stratégies de « sourcing, évaluation et séduction » adaptées.

Un débat animé a émergé autour des capacités industrielles et de la production de pièces aéronautiques. La sous-traitance, un maillon vital de la chaîne de valeur, fait face à des défis de taille. Cornelia Thieme a rappelé que « sans un réseau de sous-traitants robuste et compétent, notre capacité à innover et à répondre à la demande est compromise ».

Les discussions ont également abordé la crise des ressources humaines, exacerbée par la pandémie. Alexandre Gentot a exprimé cette préoccupation en affirmant que « la crise a accéléré la prise de conscience de la nécessité d'adapter nos méthodes de travail et de management pour rester attractifs ».

Enfin, les échanges ont souligné que, malgré les défis, le secteur aéronautique reste un domaine d'innovation et de passion. Les entreprises doivent continuer à communiquer sur les opportunités qu'elles offrent et sur leur contribution à des projets d'envergure qui façonnent l'avenir du transport aérien et de l'exploration spatiale.

Les discussions de la table ronde reflètent un secteur en pleine mutation, cherchant à s'adapter à un environnement complexe et concurrentiel. Les stratégies de recrutement et de formation, l'importance de l'attractivité des métiers et la nécessité d'une collaboration étroite avec les sous-traitants sont autant de pistes pour répondre aux enjeux actuels. L'industrie aéronautique doit continuer à innover, non seulement dans ses produits et services, mais aussi dans sa gestion des ressources humaines pour assurer son avenir.

La discussion en 5 points clés

  • La filière aéronautique doit collaborer pour attirer et former des talents plutôt que de se concurrencer, en définissant un bien commun pour la filière qui est d'avoir du personnel formé et passionné par les métiers de l'air.
  • Les entreprises de la filière aéronautique reconnaissent la nécessité d'individualiser les parcours professionnels et de mettre l'accent sur la formation continue pour s'adapter aux évolutions des métiers et aux besoins en compétences futures.
  • La féminisation des métiers techniques et la lutte contre les stéréotypes sont des enjeux importants pour la filière aéronautique, et l'apprentissage est considéré comme une voie privilégiée pour y parvenir.
  • La communication et la transmission de la passion pour les métiers de l'aéronautique sont essentielles pour attirer les jeunes talents, et il est suggéré que les filières se regroupent pour communiquer ensemble sur l'attractivité de leurs métiers.
  • Les entreprises de la filière aéronautique sont confrontées à un changement de génération et de rapport à l'emploi, nécessitant une écoute et une individualisation accrues pour fidéliser les collaborateurs et répondre à leurs aspirations variées.

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