« Ariane 6 n'est pas qu'un projet industriel, c'est aussi un projet politique » (Josef Aschbacher, ESA)

L'Europe spatiale à la croisée des chemins : entre les défis du premier vol d'Ariane 6 et la nécessité d'un accès indépendant à l'espace, la table ronde a abordé des enjeux cruciaux face à la dominance de SpaceX. Comment l'Europe peut-elle se positionner dans ce contexte compétitif et quelles innovations sont envisagées pour répondre aux retards et aux exigences du « new space » ? Au Paris Air Forum, Josef Aschbacher, Directeur général de l'ESA partage ses réflexions sur ces problématiques.
(Crédits : DR)

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L'industrie spatiale européenne se trouve à un moment charnière de son histoire, avec le premier vol tant attendu le 9 juillet prochain d'Ariane 6. Le lanceur, qui symbolise l'accès indépendant de l'Europe à l'espace, est le fruit d'une collaboration étroite entre l'Agence spatiale européenne (ESA), le Centre spatial guyanais, ArianeGroup, le Centre national d'études spatiales et Arianespace. Cependant, le chemin vers le lancement n'a pas été sans embûches, avec des retards qui ont suscité des inquiétudes quant à la capacité de l'Europe à maintenir sa place dans un secteur en pleine mutation.

Les retards accumulés par Ariane 6 ont cristallisé les inquiétudes. Josef Aschbacher a souligné l'importance de rattraper le temps perdu pour rester compétitifs.

« Nous devons être réalistes quant à notre positionnement. Le carnet de commandes est solide, mais la concurrence ne dort pas », a-t-il déclaré, mettant en lumière la pression exercée par des acteurs comme SpaceX.

L'Europe doit relever le défi de l'innovation et de l'adaptation aux nouvelles réalités du marché, notamment le concept de réutilisation popularisé par ses concurrents.

La réutilisation des lanceurs est aussi au cœur des réflexions

« La réutilisation n'est pas une option, c'est une nécessité si nous voulons rester dans la course ».

Mais pour le Directeur général de l'ESA, il est clair que l'Europe doit trouver un équilibre entre l'adoption de nouvelles technologies et la préservation de ses atouts traditionnels.

Au-delà des aspects techniques et commerciaux, les échanges ont également abordé les enjeux stratégiques et politiques. L'accès indépendant à l'espace est une question de souveraineté pour l'Europe, et Ariane 6 est un vecteur essentiel de cette autonomie.

« L'espace est un enjeu de pouvoir et d'influence. Ariane 6 n'est pas qu'un projet industriel, c'est aussi un projet politique », a-t-il souligné, en rappelant l'importance de la dimension géopolitique dans la course spatiale.

Josef Aschbacher a mis en exergue les défis multiples auxquels l'Europe doit faire face pour conserver son rôle de leader dans l'accès à l'espace. Entre les impératifs de compétitivité, d'innovation et de souveraineté, l'industrie spatiale européenne doit naviguer dans un environnement complexe et en constante évolution. L'avenir d'Ariane 6, et par extension celui de l'accès indépendant de l'Europe à l'espace, dépendra de la capacité à intégrer ces différentes dimensions et à répondre efficacement aux enjeux du « new space ».

La discussion en 5 points clés

  • L'Ariane 6 est cruciale pour l'Europe, car elle garantit un accès indépendant à l'espace, ce qui est essentiel pour la souveraineté européenne et la pérennité des activités spatiales du continent.
  • L'ESA a connu des défis importants avec les retards de l'Ariane 6, l'accident de Vega C et la perte du lanceur Soyuz, mais se dirige vers une sortie de crise avec de nombreuses opportunités de lancement prévues pour 2024.
  • La relation entre l'Union européenne et l'ESA est solide et les deux entités travaillent conjointement sur des programmes majeurs tels que Copernicus et Galileo, qui sont des références mondiales dans leurs domaines respectifs.
  • Les États membres de l'ESA utilisent la convention de l'agence pour demander son soutien dans la mise en œuvre d'activités nationales, ce qui peut inclure le développement de constellations d'observations de la Terre financées par des fonds de l'UE.
  • L'ESA est en train de réformer sa politique industrielle, y compris le « Geo-return policy », pour créer une industrie spatiale européenne plus compétitive et réactive aux défis actuels du secteur spatial.

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