Aéronautique : vers un renforcement des liens avec les sous-traitants

Face à la complexité croissante de la supply chain et aux défis de la crise, l'industrie aéronautique s'interroge sur l'externalisation de la production. Entre la nécessité de renforcer les liens avec les sous-traitants et les impératifs de qualité et de capacités industrielles, le secteur doit aussi composer avec les contraintes RSE et la fragilité des ETI et PME. La table ronde intitulée « L'externalisation de la production a-t-elle atteint ses limites ? » a réuni des acteurs majeurs tels que Bruno Bouf de Capgemini, Florent Massou d'Airbus, Marie-Louise Philippe d'Embraer et Marjolaine Grange de Safran pour débattre de ces enjeux cruciaux.
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Dans un contexte où l'industrie aéronautique mondiale fait face à des défis sans précédent, une table ronde réunissant des acteurs clés du secteur a permis de mettre en lumière les enjeux actuels et futurs de la supply chain, de la production et de la gestion des sous-traitants. Les représentants de grandes entreprises telles que Airbus, Safran et Embraer ont partagé leurs perspectives sur la manière dont la crise a affecté leurs opérations et sur les stratégies mises en place pour surmonter les obstacles.

La crise a révélé des fragilités au sein des équipementiers aéronautiques, notamment chez les ETI et les PME, qui se sont retrouvées confrontées à des problèmes de capacités industrielles et de recrutement. La rupture avec Spirit, un fournisseur clé, a été citée comme un exemple emblématique des faiblesses des aérostructures.

Bruno Bouf a souligné que « la qualité et la continuité de la production sont des priorités absolues, mais la crise a mis en évidence la nécessité d'une plus grande résilience au sein de notre réseau de fournisseurs ».

Cette déclaration met en exergue l'importance d'une chaîne d'approvisionnement solide et flexible.

Les contraintes de responsabilité sociale des entreprises (RSE) ont également été abordées, avec des intervenants soulignant les charges supplémentaires qu'elles imposent aux entreprises déjà en difficulté.

Marie-Louise Philippe a fait remarquer que « les exigences RSE, bien qu'essentielles, représentent un défi supplémentaire pour les sous-traitants qui luttent déjà pour maintenir leur compétitivité ».

Cette tension entre les impératifs éthiques et économiques est un dilemme central pour l'industrie.

Un débat animé a émergé autour du syndrome « Spirit », terme utilisé pour décrire les problèmes systémiques liés à la dépendance excessive envers certains sous-traitants.

Florent Massou a argumenté que « nous devons diversifier nos sources d'approvisionnement pour éviter de tels goulets d'étranglement à l'avenir ».

Cette discussion a révélé les différentes approches envisagées pour renforcer la robustesse de la supply chain aéronautique.

En dépit des difficultés actuelles, les intervenants ont exprimé un optimisme prudent quant à la capacité de l'industrie à se réinventer. Marjolaine Grange a partagé une vision encourageante :

« Nous avons l'opportunité de repenser nos modèles d'affaires et d'innover en matière de production et de gestion des partenariats ».

Cette perspective suggère que la crise pourrait être un catalyseur pour des changements positifs et durables.

Les discussions de la table ronde ont mis en évidence que, bien que l'industrie aéronautique soit confrontée à des défis majeurs, elle est également à l'aube d'une transformation qui pourrait redéfinir ses pratiques commerciales et opérationnelles. La gestion de la crise, l'endettement et la fragilité des sous-traitants restent des problèmes pressants, mais la capacité d'adaptation et l'innovation semblent être les maîtres-mots pour naviguer dans cette période tumultueuse et préparer le terrain pour un avenir plus résilient.

La discussion en 5 points clés

  • La sous-traitance dans l'industrie aéronautique est un sujet central, avec des interrogations sur la possibilité de réinternalisation de certaines activités par les avionneurs pour mieux contrôler la supply chain et assurer la qualité et la production.
  • La crise du Covid-19 a révélé la fragilité de la chaîne d'approvisionnement aéronautique, poussant les entreprises à repenser leur modèle pour plus de résilience, notamment en envisageant la régionalisation des flux et la réduction des « single points of failure ».
  • Les entreprises aéronautiques sont engagées dans une démarche de réduction de leur empreinte carbone, à travers des initiatives telles que l'utilisation de carburants alternatifs pour les vols d'essai et de livraison, et l'innovation dans les flux logistiques, comme l'introduction de voiles sur les bateaux pour réduire les émissions de CO2.
  • La collaboration et la transparence entre donneurs d'ordre et sous-traitants sont essentielles pour gérer efficacement la supply chain, avec des efforts pour améliorer la communication et la prévision des besoins, ainsi que pour former les équipes à de meilleures pratiques de gestion de la chaîne d'approvisionnement.
  • La question de la souveraineté et du contrôle des matériaux stratégiques est devenue prépondérante, menant à des initiatives de verticalisation et de sécurisation des approvisionnements, comme l'exemple de l'usine Safran à Rennes pour la production d'aubes de turbine.

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