C'est un défi que le gouvernement nous lance », a déclaré mercredi matin François Chérèque, à propos de la décision de l'exécutif, désormais officielle, de mettre fin à la retraite à 60 ans. « Si on veut que le gouvernement remette en cause ce choix, il faut faire une grande journée d'action », avant d'en envisager d'autres « peut-être ». Et d'ajouter : « On rentre dans un rapport de force important, maintenant les choses sont claires. » C'est peu dire que la journée d'action syndicale, ce jeudi, avec appels à la grève dans la fonction publique et dans les grandes entreprises publiques, s'annonce décisive. Que la mobilisation soit élevée, et les syndicats pourront espérer peser sur l'avenir de la réforme des retraites. Sinon, Nicolas Sarkozy pourra s'appuyer sur ces maigres résultats pour faire avancer le dossier de l'année 2010. Dans ce cas, le front uni des syndicats ne tarderait pas, en effet, à se fissurer.À l'issue du Conseil des ministres, mercredi, le ministre du Travail, Éric Woerth, a voulu se défendre de toute approche idéologique. Changer l'âge légal de 60 ans « n'est pas un dogme », a-t-il déclaré, mais c'est un des leviers sur lequel le gouvernement entend jouer pour sauver le système français de retraites. Auparavant, il avait souligné l'absence de nouvelle réforme des régimes spéciaux, après celle de 2007. Une façon évidente de déminer, ôtant toute raison de descendre dans la rue aux agents de la SNCF.Il n'empêche pas que la bataille de l'opinion est loin d'être gagnée. Interrogés sur la retraite à 60 ans, les Français oscillent entre demande de maintien de cet « acquis », préférant une taxation du capital pour boucher le trou des retraites, et résignation face à une mesure qu'ils estiment inéluctable, l'exécutif ayant, à ce sujet, préparé le terrain de longue date.

latribune.fr

26 Mai 2010, 23:21

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