Ce suisse qui pollue le Golfe du Mexique

Pas de chance pour la Suisse. Alors qu'elle se réjouissait d'avoir accueilli tout récemment, sur son sol et sur son marché boursier, un géant industriel plutôt méconnu, Transocean, ce dernier vient de faire tristement parler de lui. Ce groupe, leader mondial du forage pétrolier et gazier offshore, est le propriétaire de la plateforme pétrolière "Deep Water Horizon" qui a brûlé cette semaine dans le Golfe du Mexique avant de couler jeudi soir, faisant 17 blessés et 11 disparus. Et provoquant une marée noire importante au large de la Louisiane.Transocean, qui emploie 18.000 salariés, est un groupe d'origine américaine au départ. Il résulte de la fusion amicale, initiée à l'été 2007 pour 18 milliards de dollars, des deux leaders du forage, Transocean et GlobalSantaFe, tous deux basés à Houston, au Texas.Loueur de plates-formesA l'époque, le siège social du groupe est installé aux îles Caïman. Mais, en 2008, le conseil d'administration décide son déménagement à Zoug, en Suisse. Pour des raisons fiscales, bien sûr, mais aussi pour se rapprocher de ses grands clients, assure l'entreprise.Ces grands clients, ce sont les géants pétroliers, tels BP, ExxonMobil ou Chevron, auxquels Transocean loue ses plates-formes. "Deep Water Horizon", la plate-forme sinistrée, était ainsi louée au britannique BP. Elle extrayait 8.000 barils de pétrole par jour (près de 90.000 litres). Et contenait 2,6 millions de litres de pétrole avant son explosion.140 installationsLa location d'une plateforme de ce type rapporte environ 500.000 dollars par jour. Sa construction coûte 600 millions de dollars environ, selon les analystes interrogés par Reuters.Transocean est ainsi propriétaire de 140 plates-formes de forage, construites en Corée du sud, puis réparties entre la mer du Nord, le Golfe du Mexique, l'Afrique de l'ouest et le Pacifique. En 2009, l'entreprise a réalisé 11,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires, avec un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars.Cotation à Zürich Forte de sa nouvelle nationalité suisse, la société avait décidé récemment de se faire coter à la bourse de Zürich. "Nous sommes une société suisse et souhaitons être cotés en Suisse", avait indiqué en février son directeur général, Steven Newman, durant une conférence de presse téléphonique.Transocean a effectivement fait son entrée à la bourse suisse mardi dernier, le 20 avril. Les analystes se réjouissaient alors des perspectives de la société, anticipant son entrée prochaine dans le SMI, l'indice phare de la bourse de Zurich, en remplacement de l'assureur Swiss Life.
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