Le salon Pitti Uomo, grand rendez-vous de la mode masculine, a lieu deux fois par an en Italie. Sa 78e édition s'est achevée le 18 juin à Florence. Pourquoi avoir retenu le thème du « Design watching » cette année ? Design Watching est un regard particulier que le monde de la mode porte sur l'univers du design. Tous deux ont beaucoup en commun (l'intérêt pour l'artisanat de qualité, la conception, la technique et la passion). Au cours de la semaine du design de Milan en avril dernier, nous avons envoyé une patrouille d'observateurs - acheteurs, journalistes, conservateurs, designers et leaders d'opinion appartenant à la communauté des « Pitti People ». Ils sont revenus avec des suggestions et de très beaux articles montrés en face du pavillon principal, sous la direction de Patricia Urquiola. Patricia a aussi participé au nouveau design du pavillon principal de l'exposition (en réponse aux profonds changements du marché d'aujourd'hui). Les acheteurs avisés sont de plus en plus attentifs aux combinaisons de styles et de produits. Nous avons élargi et intégré de nouvelles catégories de produits : les montres, les parfums, des technologies « de poches » etc., que les visiteurs retrouvent dans les Pop Up Stores. En bref, nous voulions proposer à nos visiteurs non seulement de nouveaux produits, mais aussi de nouvelles idées de merchandising. Environ 700 marques ont participé à l'événement : le salon du Pitti a-t-il souffert de la crise ? Pour cette édition, 972 marques sont présentes, dont 33 % proviennent de l'étranger. Soit 1.047 collections en tout. La fréquentation est en hausse avec 32.000 visiteurs. La crise a touché beaucoup moins les entreprises qui ont réussi à investir dans l'innovation, le style et le progrès. Peut-être que le marché intérieur européen n'est pas particulièrement dynamique (ndlr : les ventes d'habillement en mai sont en net recul, - 3,5 %) mais l'affaiblissement de l'euro accentue les exportations, en particulier les exportations du Made in Italy dans les marchés où la crise s'est fait moins ressentir, ou dans les pays qui ont su réagir plus rapidement. Cette nouvelle répartition internationale est l'une des grandes transformations que rencontre aujourd'hui la mode italienne.Quels événements fallait-il ne pas manquer cette année, et quelles maisons (jeunes ou confirmées) fallait-il suivre absolument ? Comme toujours, en juin, le programme est très intense. L'avantage de Florence, c'est de rester très intime, même dans les villas où de nombreux événements sont organisés. Comme celui organisé le 17 juin dans la splendide Villa Gamberaia pour la griffe Jil Sander - invitée spécial du Pitti Uomo - et son directeur créatif Raf Simons. Et la veille, toujours parmi les événements que nous proposions, au Palazzo Corsini, il y a eu la présentation Haider Ackerman pour la femme. Quelles sont les tendances de l'été prochain ? L'été 2011 accordera une grande attention à l'utilisation de nouveaux matériaux et aux méthodes de lavages : l'utilisation de teintures végétales et l'utilisation écologique des enzymes pour le denim et les tricots, pour un résultat « vécu ». Pour le casual, une très forte influence du style de vie américain : une suggestion vers l'esprit Cow-Boy, le maintien d'un fort sentiment vintage. Short façon cowboy, pantalons de travail en denim et bandanas sont les éléments clés. Les pièces cultes pour l'homme de l'été 2011 : la veste en tissu technique - très légère, et qui prend peu de place - ou en coton et nylon, les cardigans , les pantalons en lin et coton, plutôt affutés. Pour les accessoires, des sacs mous et des volumes de grande capacité. Le must ? La besace, pour copier l'allure du facteur citadin, patinée d'une touche rétro.

latribune.fr

22 Juin 2010, 11:17

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