Un Deutsche Telekom plus petit, plus solide et plus européen

« C'est un bon jour pour Deutsche Telekom ». Avec ces mots, René Obermann, le président du groupe allemand, a définitivement tiré un trait sur l'aventure américaine lancée par son prédécesseur Ron Sommer voici onze ans. Une décision radicale, mais négociée à de très bonnes conditions. Certes, T-Mobile USA a vu sa rentabilité reculer de 12,4 % et son chiffre d'affaires stagner au cours des quatre derniers trimestres, mais elle représentait encore un tiers du chiffre d'affaires et un quart des bénéfices du groupe.René Obermann voulait un Deutsche Telekom plus petit, plus solide et plus européen. Les 18 milliards d'euros que rapportera l'opération devraient donc surtout permettre d'assainir l'entreprise. Le directeur financier du groupe, Tim Höttges, a annoncé lundi que 13 milliards d'euros seront consacrés à la réduction de la dette qui atteignait 66,2 milliards d'euros en décembre. Le solde, soit 5 milliards d'euros, sera consacré à un vaste programme de rachats d'action.« Nous rétablissons la force de notre bilan afin de mettre en oeuvre notre stratégie d'innovation en Europe », a affirmé Tim Höttges. Deutsche Telekom entend en effet se concentrer sur le Vieux Continent. Pas question de tenter à nouveau l'aventure en Afrique ou en Asie. Tout juste le directeur financier concède-t-il qu'il voit « un grand potentiel de croissance dans les marchés du sud et de l'est de l'Europe ». En réalité, le groupe vise à présent le développement des activités existantes. « Nous allons pouvoir nous concentrer plus fortement sur l'extension des réseaux rapides en Europe et sur le développement de produits Internet plus performants », a résumé René Obermann.Le premier objectif vise notamment la fibre optique en Allemagne qui permettrait à Deutsche Telekom de relancer le marché. Le second point vise notamment la mise en place de nouveaux services de types Internet dans l'automobile ou compteurs électriques intelligents. « Nous devons devenir plus qu'un simple opérateur réseau », a estimé René Obermann. Dans ce contexte, des acquisitions sont-elles possibles ? Aucune d'envergure. Si achats il y a, ils viendront « compléter les activités existantes », affirme le groupe. Romaric Godin, à Francfort
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