La logistique durable est en marche

dossier L e constat de Thierry Jouenne, professeur associé au Cnam, est sans appel. Il a aussi des accents de mise en garde : « La plupart des entreprises manquent d'indicateurs et ne savent pas comment mesurer la contribution de leur performance opérationnelle aux résultats financiers. Quant à l'impact de l'entreprise sur la chaîne globale et sur l'environnement, il est le plus souvent ignoré. Or le sens des évolutions en cours nous invite à faire preuve de plus de responsabilité dans la manière de travailler ensemble et de concilier les aspects économiques sociétaux et environnementaux. » À voir le nombre d'initiatives qui se développent, la prise de conscience des acteurs de la logistique en matière d'environnement, même éparpillée et très hétérogène, semble indubitablement progresser. En quelques mois, les progrès ont été en tout cas sensibles.Qu'on en juge : il y a encore un an, les bâtiments logistiques neufs n'intégraient que rarement des centrales photovoltaïques, une gestion thermique améliorée ou des systèmes de récupération des eaux pluviales. Aujourd'hui, non seulement toutes ces solutions se sont banalisées, mais on voit apparaître les premiers bâtiments à énergie positive. Côté transporteurs, même si les grands noms ont fait depuis longtemps l'effort financier de renouveler leur flotte de camions pour des modèles moins gourmands en carburant, voire répondant aux dernières normes en matière de respect de l'environnement, les plus petites entreprises n'avaient encore que peu ou pas franchit le pas. Or on voit apparaître de plus en plus de petits acteurs qui investissent un créneau particulièrement sensible - et polluant - en matière logistique : le dernier kilomètre. Là, en un an, des sociétés ont émergé et réussi un pari audacieux.soigner son imageC'est le cas de Colizen dont la vocation est la distribution en ville et aux particuliers. L'idée de Jérôme Do et Fabien Esnoult, cofondateurs de l'entreprise, était d'utiliser de petits véhicules électriques ou thermiques, pour répondre aux problématiques de distribution urbaine et de réduction des émissions de CO2. « Les industriels ou les e-commerçants qui distribuent en ville ne peuvent plus se permettre de négliger la phase du dernier kilomètre. Cette étape est d'autant plus décisive qu'elle concerne le client final et impacte la perception que celui-ci a du produit et de l'entreprise », souligne Fabien Esnoult. Sa démarche a séduit de grands comptes tels que Smartbox, Nature & Découvertes, Nespresso ainsi que des start-up de l'e-commerce.Cette conviction est également partagée par de grandes enseignes de la distribution qui expérimentent, elles aussi, des solutions moins polluantes pour leurs livraisons urbaines. Entre pression environnementale et préservation de l'image de marque, les entreprises de la distribution, mais aussi les transporteurs, ont tout intérêt à travailler ensemble à l'élaboration de solutions alternatives efficaces et rentables. Un point qui reste encore mal évalué.Béatrice Delamotte
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