Les banques tentent de rassurer sur leur solvabilité

La tension monte dans les banques européennes. Ces dernières semaines, le marché a accentué sa pression sur le secteur bancaire. Les investisseurs remettent en cause la capacité des banques à se conformer aux nouvelles normes réglementaires de Bâle III sans faire appel aux marchés. Les règles, dévoilées par le Comité de Bâle il y a moins d'un mois, laissaient aux banques la souplesse de s'y soumettre pour la fin 2018. Jusqu'ici, la plupart des banques avait assuré qu'elles augmenteraient la part de leurs bénéfices à mettre en réserve pour accroître leurs fonds propres. Mais les augmentations de capital inattendues et massives de Deutsche Bank et de Standard Chartered ces dernières semaines ont déstabilisé le marché et relancé les incertitudes. « Le risque est que ces opérations provoquent un effet de contagion » sur les autres banques, déplore un directeur financier d'une banque française. « Les analystes demandent que les banques soient prêtes dès 2013 », s'inquiète un autre. Concrètement, les décisions de ces deux établissements poussent les investisseurs à réclamer ces recapitalisations et pèsent sur les cours de Bourse. Éviter de lever des fondsEn retour, chaque banque s'astreint à convaincre de sa solidité et de sa capacité à renforcer son capital seule, sans avoir besoin de lancer d'augmentation de capital. Dans un entretien au journal suisse « Sonntag », le président de Credit Suisse, Hans-Ulrich Doerig, milite en ce sens. La banque helvétique dégagera des bénéfices « solides et durables sur les prochaines années » dans le but d'obtenir les capitaux nécessaires aux nouvelles normes prudentielles et surtout afin d'éviter de lever de nouveaux fonds, affirme-t-il. Cette stratégie s'illustrera notamment par la réduction de coûts à travers la baisse des bonus. Credit Suisse a aussi tenu à rassurer sur sa politique de dividende qui sera « maintenue en principe », indique le président. La stratégie de renforcement progressif des fonds propres fait craindre que les banques économisent du capital en réduisant les dividendes distribués aux actionnaires. Pour rassurer sur leur capacité à se renflouer seules, elles n'hésitent pas à brandir l'arme de la réduction du dividende ou de son versement en actions. Entre la menace des augmentations de capital et les perspectives de réduction des dividendes, les cours de Bourse des banques souffrent ces jours-ci. L'intervention de Credit Suisse a toutefois rassuré, son cours ayant gagné 1,5 % à la Bourse de Zurich. M. Pe.
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