Des sociétés de gestion encore réticentes au dialogue avec les entreprises qu'elles détiennent en portefeuille

Comparé aux sociétés de gestion anglo-saxonnes, l'activisme des structures françaises à l'égard de leurs sociétés en portefeuille reste encore timide. C'est ce qui ressort de l'étude sur l'exercice des droits de vote des sociétés de gestion en 2009 réalisée par l'AFG (Association française de la gestion financière) auprès d'une cinquantaine de sociétés de gestion, représentant 85 % des actions gérées.Ainsi, les sociétés de gestion ont toutes mis en place une politique d'exercice de droits de vote et c'est principalement sur cela que portera la communication avec les émetteurs. En effet, la moitié des sociétés de gestion informent ces derniers sur leur politique générale de vote et leurs standards de bonne gouvernance. En revanche, le dialogue entre les sociétés de gestion et les entreprises détenues en portefeuille est peu pratiqué. Preuve en est, deux sociétés sur cinq déclaraient en 2009 développer une politique de dialogue avec les émetteurs, permettant de faire évoluer les pratiques de gouvernance et de transparence de leurs placements.délai de traitementEt alors que les sociétés de gestion anglo-saxonnes n'hésitent pas à demander des explications concernant la stratégie des entreprises dans lesquelles elles investissent, en France cette démarche reste encore assez rare. Car même si les sociétés de gestion peuvent poser des questions écrites au président de la société émettrice sur tous les sujets considérés comme fondamentaux pour le gérant, seul « un nombre réduit » d'entre eux a utilisé cette possibilité. Des moeurs souvent difficiles à faire évoluer en France.Par ailleurs, pour beaucoup de sociétés de gestion, la démarche consistant à informer et/ou échanger avec les émetteurs sur le contenu de leurs votes lors des assemblées générales « ne correspond pas à leurs pratiques », ne serait-ce qu'en raison « des problèmes de délai pour recevoir et traiter l'information ». Un manque d'échange flagrant qui pourtant permettrait aux gérants de faire modifier ou préciser la formulation de certains aspects des résolutions. Malgré tout, « cela peut, dans certains cas, entraîner également des tentatives de pression de la part des émetteurs en vue d'orienter les votes », souligne l'étude.Enfin, davantage d'investisseurs institutionnels s'impliquent dans la politique de vote. En effet, dans le cadre de délégations de gestion (mandats ou fonds dédiés), ces investisseurs donnent de plus en plus leurs consignes de vote aux sociétés de gestion qui les représentent aux assemblées générales. Près de 40 % des sociétés de gestion déclarent en recevoir au moins ponctuellement. Mais les investisseurs institutionnels sont aussi plus nombreux à exprimer un intérêt relatif aux modalités d'exercice des droits de vote par leurs sociétés de gestion. En effet, près de 60 % des gérants interrogés reçoivent des clients des demandes relatives aux documents détaillant leur politique de vote. Et près de la moitié des demandes portent sur le reporting des votes. Un travail de communication indispensable aujourd'hui. Marianne Lagrange
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.