La nouvelle formation des maîtres

enseignementC'est l'un des derniers gros dossiers à risque du gouvernement. L'un de ceux aussi qui entretient l'unité syndicale, alors que la réforme du lycée, quasi entérinée, les a divisés. Hier, une quinzaine d'organisations syndicales et fédérations (enseignants, étudiants, lycéens, parents d'élèves) se sont mobilisées contre la réforme de la formation des enseignants (« mastérisation »). Un avertissement au gouvernement alors que les projets des nouveaux concours sont en discussion et que le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) doit examiner le 21 décembre la circulaire encadrant les futurs mastères d'enseignements.Cette réforme, en gestation depuis plus d'un an, prévoit qu'à compter de 2011, les enseignants du primaire et du secondaire ne soient plus recrutés à bac + 3 (licence) mais à bac + 5 (mastère). Arguments avancés par le gouvernement : l'harmonisation européenne et la revalorisation des carrières. Mais les enseignants ne l'entendent pas de cette oreille. D'abord parce qu'aujourd'hui, les jeunes licenciés effectuent une année en institut de formation des maîtres (IUFM) pour préparer le concours, puis une année de stage rémunéré, soit 5 ans d'études. Avec la mastérisation, cette année de stage est supprimée (le jeune diplômé prend tout de suite une classe en charge) et remplacée par des stages cours, non obligatoires, et de la formation continue. Impensable pour les syndicats, qui y voient une man?uvre pour économiser des postes (16.000 le seront ainsi en 2010, année transitoire). Et qui continuent, comme la FCPE et le PS, à réclamer le retrait des décrets publiés en juillet fixant le cadre de la réforme. Mais Luc Chatel, le ministre de l'Éducation nationale, a déjà fait savoir hier qu'il entendait « tenir le cap ».« Un simple parcours »Dans ce contexte, le projet de circulaire sur les cursus ne satisfait personne même si, selon Gilles Baillat, président de la conférence des directeurs d'IUFM (CDIUFM), le « tropisme disciplinaire » y est moins présent que dans les décrets, très contraignants. « Ce texte relègue les formations au niveau d'un simple parcours, met en péril les IUFM et le calendrier est intenable », dénonce Stéphane Tassel, secrétaire général du Snesup-FSU. En deuxième année de mastère, les étudiants devront de fait préparer et le mastère et les épreuves du concours. Quant aux IUFM, une réflexion est en cours pour les faire évoluer, d'ici trois ou quatre ans, vers des écoles supérieures des métiers de l'éducation et de la formation. Clarisse Jay
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